Le sénat colombien demande des explications au ministre des affaires étrangères de Bogota sur le Sahara marocain.

Le conflit autour du Sahara marocain ne cesse de faire des remous à l’échelle internationale. Cette fois-ci, c’est le Sénat colombien qui interpelle une nouvelle fois le chef de la diplomatie de Bogota pour clarifier la position de la Colombie sur cette question. En effet, le conflit qui oppose le Maroc au Front Polisario depuis plusieurs décennies suscite de vives préoccupations et des tensions entre les pays du monde entier. Cet article reviendra sur les raisons de cette interpellation du Sénat colombien et sur les enjeux de ce conflit pour le Maroc et la communauté internationale.


Le mardi 21 mars dernier, Alvaro Leyva Duran, ministre colombien des Relations extérieures, a participé à la commission spéciale du sénat afin d’être interrogé sur la politique extérieure du gouvernement. Dans un premier temps, le ministre a axé son discours sur l’intégration latino-américaine avant de passer à d’autres sujets. Cependant, il a été interpellé par la sénatrice Paola Holguin Moreno, élue au nom du parti du Centre démocratique (opposition), au sujet des relations avec le Maroc. Elle a souligné que la vision de l’intégration latino-américaine du ministre est une chose, mais que la situation réelle est différente. Elle a également fait part de la complexité de la situation avec le Maroc et la question du Front Polisario. En effet, un groupe de sénateurs, majorité et opposition confondues, a demandé une réunion au ministre des Relations extérieures pour discuter de la décision du gouvernement de Gustavo Petro de normaliser les relations avec les séparatistes du Polisario.

Cette demande remonte au 16 novembre 2022, suivie d’une autre en date du 7 décembre de la même année, puis d’une troisième le 8 février 2023. Cependant, le ministre n’a toujours pas répondu aux sénateurs, ce qui les a poussés à rendre publiques leurs requêtes. Il convient de rappeler que le 25 octobre 2022, un total de 62 sénateurs du congrès de la République de Colombie ont présenté une motion appuyant l’intégrité territoriale du Maroc et rejetant la décision du gouvernement de Gustavo Petro de normaliser les relations avec les séparatistes de la RASD. Dans cette motion, les sénateurs signataires ont exprimé leur profond rejet et désaccord avec la position adoptée par le ministère des Relations extérieures, soulignant la validité d’un communiqué conjoint signé le 27 février 1985 avec l’auto-proclamée RASD. Cette décision rétablit des “relations diplomatiques” avec “un mouvement séparatiste qui s’auto-proclame «un pays» mais qui, en réalité, n’est pas reconnu par la grande majorité des pays du monde, et encore moins par les Nations Unies”.

Les sénateurs signataires ont clairement indiqué que cette décision a été prise sans évaluer la situation actuelle ni les conséquences, et qu’elle affectera profondément les liens d’amitié avec le Maroc, grand pays ami et allié, qui représente pour la Colombie un partenaire stratégique et privilégié. Ils ont également souligné le leadership et la reconnaissance du Maroc aux niveaux régional, continental et mondial, ainsi que l’importance des excellentes relations entre les deux pays.

En résumé, les relations diplomatiques entre la Colombie et le Maroc ont été tendues ces derniers temps. Les sénateurs colombiens se prononcent en faveur de l’intégrité territoriale du Maroc et rejettent la reconnaissance par leur pays de la pseudo-RASD. Les sénateurs insistent sur l’importance du partenariat stratégique avec le Maroc et sur le fait que la décision du gouvernement colombien aura des conséquences négatives sur les relations diplomatiques entre les deux pays.

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