Bola Tinubu avait envoyé une lettre aux sénateurs pour leur demander d’approuver les résolutions de la Cédéao. Cependant, les élus n’ont pas donné leur accord total au chef de l’État. Au contraire, après plusieurs heures de réunion, la Chambre a demandé à Bola Tinubu de renforcer les options diplomatiques et politiques pour résoudre la crise au Niger.
Dans sa réponse, bien que le Sénat ait rejeté le coup d’État militaire, il montre également sa réticence face à une confrontation armée.
Déjà vendredi soir, les sénateurs du Nord s’étaient inquiétés des implications d’une opération militaire. Les deux pays partagent une frontière de 1 500 km et les élus de la région avaient souligné les liens culturels, religieux et linguistiques entre les deux côtés. Ils avaient donc mis en garde contre “le recours à la force avant d’épuiser toutes les voies diplomatiques”, ajoutant qu’une opération aurait “des implications au Nigeria” avec une possible déstabilisation de régions déjà très pauvres et déjà sous pression de groupes armés.
Finalement, la pression politique s’est encore accrue sur Bola Tinubu avec les déclarations fermes de la CUPP. Samedi matin, la plus importante coalition d’opposition a dénoncé un projet militaire “non seulement inutile, mais irresponsable”. “Le Nigeria ne peut pas se permettre de gaspiller ses ressources qui diminuent et les vies précieuses de nos soldats. Un nouveau front pourrait plonger l’économie fragile dans une crise encore plus profonde”, ont déclaré les opposants.
