« Heureusement que nous sommes solidaires au sein de l’équipe, mais jusqu’à quand pourrons-nous tenir ? »
Infirmières, aides-soignantes, agents des services hospitaliers… Le personnel du service de gastro-entérologie des Hôpitaux de Chartres est en grève illimitée, depuis lundi 5 décembre, à l’appel de la CGT des hospitaliers de Chartres. Il dénonce le manque récurrent d’infirmières depuis le départ de trois d’entre elles, qui n’ont pas été remplacées.
La grève se poursuit pour les personnels de nuit du centre hospitalier Louis-Pasteur, au Coudray
« Aujourd’hui, il n’y a plus que cinq infirmières titulaires sur les dix nécessaires au service », indique le bureau syndical CGT. « La direction fait appel à l’intérim et à la vacation mais il est de plus en plus difficile de pourvoir ces postes en semaine et le samedi. »
« Epuisés physiquement et psychologiquement »
Il faudrait, au minimum, six infirmières par jour, de 7 à 21 heures, pour assurer le service et la prise en charge à l’hôpital de jour, affirme la CGT. « Il n’y a plus assez d’anciennes pour former les nouvelles arrivées », regrette une infirmière du service. « Nous ne pouvons plus assurer toutes nos missions ; nous sommes épuisés physiquement et psychologiquement. Les aides-soignantes et les agents des services hospitaliers sont obligés de nous aider, et se sentent, eux aussi, en difficulté. »
Le personnel réclame une « solution d’urgence » pour remédier à cette situation « dangereuse pour les patients, qui ont besoin de soins. Aujourd’hui, on ne peut plus assurer leur bien-être. »
prime Les psychiatres hospitaliers peinent à faire entendre leur souffrance
La CGT demande le recrutement immédiat et pérenne d’une infirmière et le remplacement poste pour poste de celles qui sont parties. « Nous faisons tout pour pourvoir les postes d’infirmières manquants », affirme Yvon Le Tilly, directeur adjoint des Hôpitaux de Chartres. « Mais encore faut-il trouver des candidats. »
Dans l’attente d’une solution pérenne
Pour le directeur adjoint, la réduction de la capacité du service ne résoudrait pas les difficultés actuelles : « Nous risquerions d’avoir un afflux de patients par les urgences. Et la pathologie de certains d’entre eux nécessite une hospitalisation. »
Pour la fin de l’année, des regroupements d’unités sont envisagés afin de permettre aux soignants de prendre des congés. En attendant une solution pérenne.
« J’ai l’impression de régresser par rapport à mes valeurs, de ne plus faire mon travail comme il faut », se désole une aide-soignante du service de gastro-entérologie. « Je suis à l’hôpital de Chartres depuis plus de vingt ans, je n’ai jamais vu une telle situation… »
Laurence Franceschina
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