La pression exercée au sein de la Zanu-PF pour prolonger le mandat du président Emmerson Mnangagwa au-delà des deux mandats prévus par la Constitution a laissé les présidents provinciaux du parti dans une position difficile, incertains quant au résultat et méfiants quant aux retombées potentielles du successeur de Mnangagwa.
Des sources ont révélé que les présidents craignent de se mettre à dos le vice-président Constantino Chiwenga, considéré comme le successeur probable malgré sa réticence publique à exprimer ses ambitions pour la présidence. Le débat interne tourne autour du slogan « ED 2030 », qui prône le maintien de Mnangagwa au pouvoir jusqu’en 2030, même si Mnangagwa a déclaré qu’il démissionnerait à la fin de ses deux mandats en 2028.
Certains députés provinciaux ont résisté à l’envie de scander le slogan « ED 2030 », arguant qu’il contredit l’intention déclarée de Mnangagwa de quitter ses fonctions en 2028 et craignant des répercussions pour avoir soutenu ou s’être opposé à cette prolongation.
Les présidents des provinces de Masvingo, Midlands et Matabeleland Nord, connus pour leur soutien à Mnangagwa, ont appelé le président à gouverner au-delà de ses limites constitutionnelles. Cependant, le vice-président Chiwenga n’a pas approuvé le slogan, appelant plutôt à la discipline pour réaliser la vision 2030 après que des jeunes l’aient scandé.
En réponse, le vice-président Kembo Mohadi a publiquement soutenu ce slogan, arguant que la liberté d’expression était protégée par la Constitution. Cela a encore compliqué la situation, car les divisions internes sont devenues évidentes.
Les présidents de la Zanu-PF sont désormais divisés, indécis quant à savoir s’ils doivent soutenir l’agenda 2030 ou s’aligner sur Chiwenga. Les efforts pour joindre le commissaire politique national de la Zanu-PF, Munyaradzi Machacha, pour obtenir des commentaires ont été vains.
Machacha a reconnu l’existence de tensions au sein de la Zanu-PF et d’autres partis politiques, mais n’a pas fourni de détails précis. Le directeur de l’information et de la publicité de la Zanu-PF, Farai Marapira, a minimisé les divisions, soulignant l’engagement du parti en faveur de l’unité et du dialogue.
L’ancien commissaire politique national de la Zanu-PF, Mike Bimha, avait auparavant rejeté le slogan « 2030, vaMnangagwa vanenge vachipo » comme non reconnu, mais les récents chants des partisans de Mnangagwa ont alimenté les spéculations sur des manœuvres visant à prolonger son mandat.
Le ministre des Affaires provinciales des Midlands, Owen Ncube, et le secrétaire aux Affaires juridiques de la Zanu-PF, Patrick Chinamasa, ont ouvertement soutenu la possible prolongation du mandat de Mnangagwa. Les analystes préviennent que la fin de la présidence de Mnangagwa pourrait conduire à des bousculades intenses au sein de la Zanu-PF, les factions rivalisant d’influence et de loyauté pour la prochaine direction.
2024-08-26 10:13:01
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