Le soft power du pape

C’est ce qu’on appelle la mobilisation : un homme de 87 ans se rend au Timor oriental et célèbre un service religieux – et 600 000 personnes viennent. Et cela dans un pays qui ne compte que 1,3 million d’habitants, dont plus d’un tiers ont moins de 15 ans. Aucun président américain, aucun Dalaï Lama et probablement même Taylor Swift n’imite aussi rapidement le pape François. Certes, cette nation insulaire du Pacifique constitue un cas particulier : plus de quatre-vingt-dix pour cent de la population est catholique et l’Église a joué un rôle de premier plan dans le mouvement indépendantiste. Mais cela ne change rien à la réalité : un pape peut faire bouger les foules. Cela a été démontré par le plus long voyage à l’étranger de François à ce jour, qui l’a conduit en Asie du Sud-Est pendant onze jours.