Le sort de millions de Soudanais s’aggrave alors que les diplomates fuient

Alors que les diplomates étrangers et les civils fuient le Soudan, la situation dans le pays devient de plus en plus désastreuse. La capitale Khartoum, comme d’autres endroits, souffre d’un manque de nourriture et de pénuries d’eau et d’électricité.

Des bombardements quasi constants et des attaques à l’artillerie lourde ont fait des centaines de morts rien qu’à Khartoum depuis que les combats entre l’armée soudanaise et les unités paramilitaires des RSF ont éclaté il y a neuf jours. Un cessez-le-feu a été convenu à plusieurs reprises, mais les parties belligérantes n’en ont guère tenu compte.

Au moins 420 personnes ont été tuées à ce jour, dont 264 civils, et au moins 3 700 blessées, selon l’agence de presse AP.

La dernière trêve aurait dû coïncider avec les trois jours de festivités de l’Aïd. De violents combats se déroulent à Omdurman, une ville proche de Khartoum sur la rive gauche du Nil. “Nous n’avons pas vu de cessez-le-feu”, a déclaré à l’AP un habitant d’Omdurman. Des coups de feu et de fortes explosions peuvent être entendus dans toute la ville, selon le témoin oculaire. Il y a aussi des pillages.

Aujourd’hui, il a été annoncé que les premiers Néerlandais ont été évacués du Soudan. D’autres pays déplacent également des civils hors du Soudan. La France, l’Allemagne, la Grèce, le Royaume-Uni, les États-Unis et l’Arabie saoudite, entre autres, envoient des avions ou des navires.

Des milliers de Soudanais ont également quitté la capitale et d’autres lieux de combat. 20 000 personnes ont fui vers le Tchad voisin depuis la région occidentale du Darfour. 10 000 Soudanais ont fui vers l’Égypte.

Des millions de Soudanais qui ne peuvent ou ne veulent pas partir se réfugient chez eux contre la violence. Selon un porte-parole d’une association de médecins, Khartoum est devenue une ville fantôme. Internet a cessé de fonctionner presque partout, avec des conséquences désastreuses pour la coordination de l’aide aux habitants bloqués dans les villes.

En raison des combats entre les factions militaires, les espoirs d’une transition vers un gouvernement civil au Soudan s’évanouissent. En 2021, des généraux ont pris le pouvoir dans le pays.

Khalid Omar, porte-parole du bloc pro-démocratie appelant au retour d’un régime civil, a appelé les RSF à venir à la table des négociations et à mettre fin aux combats.

“Il y a une opportunité d’arrêter cette guerre et de remettre le pays sur les rails”, a déclaré Omar. “Cette guerre est alimentée par des groupes qui veulent qu’elle continue.”