Le Syndicat des Journalistes de Tunisie dénonce la « politique punitive » de la Justice pour le dossier contre Sonia Dahmani

2024-07-07 04:27:25

MADRID, 7 juillet (EUROPA PRESS) –

Le Syndicat national des journalistes tunisiens (SNPT) a dénoncé samedi la “politique punitive” de la justice tunisienne, après qu’un tribunal a condamné l’avocate et chroniqueuse Sonia Dahmani à un an de prison pour avoir assuré qu’il y avait encore des pratiques racistes.

Dans un communiqué diffusé par l’agence de presse officielle TAP, le syndicat a prévenu que le verdict prononcé contre Dahmani est “une continuation de la déviation dangereuse observée depuis un an dans le traitement judiciaire des affaires relatives à la liberté de la presse”.

“Cela crée un environnement public tendu qui perpétue un discours unilatéral qui détruit les règles du pluralisme et de l’indépendance des médias et viole les principes constitutionnels qui consacrent les droits et libertés”, a prévenu le SNPT.

Ces déclarations interviennent au lendemain de la condamnation, vendredi, par le tribunal de première instance de Tunisie, de l’avocat et chroniqueur à un an de prison, accusé de “diffusion de fausses rumeurs, incitation à la violence et propagation de discours de haine parmi la population”.

Dahmani a été inculpée de ces accusations après une apparition dans une émission télévisée dans laquelle elle a déclaré que des pratiques racistes existaient toujours en Tunisie à l’égard des migrants subsahariens. Ensuite, le porte-parole du tribunal, Muhamad Zaitune, l’a accusée d’avoir “profité de sa présence à la télévision” pour “accuser le peuple tunisien de racisme”.

Le verdict s’appuie sur le décret 54, relatif à la lutte contre les délits commis à travers les systèmes d’information et de communication, une loi dont l’Union a déjà demandé le retrait et la suspension, en raison du “danger qu’elle fait peser sur la liberté d’expression (.. .) et les engagements nationaux et internationaux de la Tunisie pour protéger” ce droit.

En outre, le syndicat a accusé la justice tunisienne de « criminaliser l’expression » dans l’espace numérique et de « persécuter les journalistes pour leurs contenus médiatiques critiques à l’égard des politiques publiques ».

Face à cette situation, le SNPT a demandé aux autorités tunisiennes de mettre fin à « toutes les attaques punitives » contre les journalistes et professionnels de l’information. De même, ils les ont exhortés à créer « un climat d’expression juste et sûr », notamment dans la perspective des élections présidentielles du 6 octobre.

“(Ceux-ci) nécessitent un climat sûr dans lequel la liberté d’expression s’exerce sur un pied d’égalité, sans menaces ni intimidations, et dans lequel les droits et libertés sont garantis”, a insisté le groupe de journalistes.

L’opposition, majoritairement réunie autour du Front du salut national (FSN), dénonce depuis plus de deux ans une dérive autoritaire du président du pays, Kais Saied, et exige sa démission, surtout face à la vague d’arrestations d’opposants, de militants et de journalistes. , ainsi que les faibles taux de participation au référendum constitutionnel et aux élections organisées depuis en Tunisie.

Saïed a assumé des pouvoirs supplémentaires en 2021 en fermant le Parlement élu, dominé par la formation islamique Ennahda, et a ensuite gouverné par décret avant d’assumer l’autorité sur le pouvoir judiciaire, une action pour laquelle il a assumé tous les pouvoirs de l’État et considérée par ses détracteurs comme un auto-coup d’État.



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