Le temps est un gentleman – ilGiornale.it

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2023-06-21 13:00:03

Parfois, les virages en épingle de l’histoire nous livrent des moments d’actualité où se croisent des événements à haute valeur symbolique. Rien à voir avec le destin ou la providence, si quoi que ce soit, comme cela arrive parfois, c’est le temps qui se révèle être un gentleman et remet les choses à leur place, réparant les torts et punissant les injustices. Hier, à quelques heures d’intervalle, se sont déroulés deux événements qui bouclent le cercle d’une époque.

Silvio Berlusconi a été honoré au Sénat avec tous les honneurs. En d’autres termes, la branche du Parlement dont il a été expulsé pour la seule condamnation reçue de sa vie (qui était manifestement injuste) lui a rendu hommage. Véritable hommage, non circonstanciel. Entre larmes et émotion, le chevalier est resté dans la salle du Palazzo Madama comme un homme d’État. Quelques heures plus tard, l’un des magistrats les plus célèbres d’Italie, aujourd’hui à la retraite, Piercamillo Davigo, l’homme du pool milanais, le jacobin par excellence, est condamné à 15 mois pour avoir révélé des secrets officiels, c’est-à-dire pour avoir diffusé les procès-verbaux de Piero Amara.

Mais il ne s’agit pas tant de condamner un personnage qui a lié son image à une mauvaise compréhension de la justice. Sa phrase – “il n’y a pas d’hommes politiques innocents mais seulement des coupables non encore découverts” – est un exemple de la perversion de la loi qui pourrait conduire au chapitre sur la chronique infâme. Mais, pour la première fois, une toga-star a été reconnue coupable d’un crime qui, en général, n’est jamais poursuivi ni puni. En effet, à vrai dire, les phrases en la matière se comptent sur les doigts d’une main.

Pourtant, c’était l’outil avec lequel des classes dirigeantes entières ont été tuées en trente ans avant même d’atteindre les procès. C’était le volant de ce mécanisme pervers, le soi-disant circuit médiatique-judiciaire, pour lequel tant d’accusés se sont retrouvés au pilori dans les journaux et sur les places avant même d’être jugés par un tribunal. Une manière abjecte – et idéologique – de poursuivre la justice qui a détruit des vies, des carrières, des gouvernements, des parlements et même conduit à d’excellents suicides. Une arme pour détruire, mutiler, user l’image d’une personne par des “révélations” tirées d’enquêtes qui n’aboutissent souvent à rien voire aboutissent à des acquittements. D’où la torture médiatique typique – car c’est bien de cela qu’il s’agit – avec laquelle une partie de la gauche et les robes les plus politisées règlent leurs comptes avec leurs adversaires depuis des années.

La cible la plus illustre de ces opérations était peut-être Berlusconi lui-même. Certes le Cav a dû faire face à 37 procès, assister à une infinité d’audiences, dépenser des millions en avocats, mais la véritable persécution pour lui a été de voir son nom apparaître dans les journaux en relation avec des événements criminels dont il est alors totalement indemne. Car le but de ses accusateurs n’était pas tant de poursuivre un crime que de ternir son nom.

Et à la fin Berlusconi a gagné ce qui était sa vraie bataille en politique : restaurer une justice équitable dans le pays. Quelques jours après sa mort, il y avait des opposants qui partageaient ses thèses sur la justice (de Renzi à D’Alema), Mieli se souvenait que le Corriere était la boîte aux lettres du parquet de Milan. Et, encore une fois, Nordio a présenté une réforme en son nom et l’Italien Robespierre s’est retrouvé sur l’échafaud du mécanisme pervers que le Cavaliere a toujours dénoncé. Bref, Berlusconi avait raison.



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