Le 8 janvier 2024, Martial Mikhaïloff a fêté ses 90 ans à Rezé, en Loire-Atlantique. Tireur sportif émérite, d’abord installé à Saint-Sébastien-sur-Loire avec sa famille – exilée de Russie lors de la révolution bolchevik de 1917 – il s’engage à 17 ans dans les forces armées de l’aéronavale. Durant sept ans, il y apprend le maniement des armes. Martial Mikhaïloff travaille ensuite à la régie des tabacs (Seita) à Carquefou, « tout en conservant des fréquentations militaires. Beaucoup venaient pratiquer au stand de tir de la Jonelière à Nantes. C’est ainsi que je me suis mis au pistolet, à 36 ans, se remémore le nonagénaire. Il y avait de belles installations, l’équipe de France venait s’y entraîner régulièrement. C’était un des meilleurs clubs français, il comptait plusieurs champions de France et des internationaux. »
Aux côtés des plus grands champions
En côtoyant tout ce beau monde, Martial Mikhaïloff apprend auprès des meilleurs, surtout dans une idée de transmission. « J’ai formé beaucoup de tireurs, dont certains ont été champions de France et internationaux. À l’époque, il n’y avait pas de diplôme ! », sourit-il. Grâce à ces connaissances, il devient accompagnateur de l’équipe de France sur les grands championnats.
Sa grande fierté, « c’est d’avoir approché Lanny Bassham, l’un des plus grands champions de tous les temps à la carabine ». Cet américain a été deux fois champion du monde, en 1974 et 1978, et champion olympique, en 1976, à Montréal (Canada) avant que son pays ne boycotte les JO de Moscou (URSS) en 1980, en pleine guerre froide.
Martial Mikhaïloff (à droite) avec Lanny Bassham, en 1978, aux championnats du monde de tir à Séoul, en Corée du Sud. | OUEST-FRANCE
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Martial Mikhaïloff (à droite) avec Lanny Bassham, en 1978, aux championnats du monde de tir à Séoul, en Corée du Sud. | OUEST-FRANCE
Il confie au passage cette anecdote : « Un journaliste de l’Équipe couvrait les championnats du monde de Séoul (Corée du Sud) en 1978, mais il n’y connaissait rien. Voyant que j’accompagnais l’équipe de France, il m’a demandé d’aller aux réunions de journalistes en m’annonçant comme journaliste… À Ouest-France ! Je lui ai mâché le travail en lui donnant les éléments pour lui permettre de faire son article. »
« J’ai toujours le virus du tir »
Le pistolier (tireur au pistolet sportif) connaissait bien Hubert Le Gohébel (aujourd’hui disparu), alors président du Rezé tir sportif (RTS). Il le rejoint au stand de tir de la Robinière (désormais stand Hubert-Le Gohébel) à sa création, en 2007. Il vient encore y tirer tous les dimanches matin. Il a participé à plusieurs championnats de France, dont sa meilleure place, quatrième, en 1979. Et de conclure : « J’ai fait ma dernière compétition juste avant le Covid. J’hésite à reprendre, j’ai le toujours le virus. » Celui du tir, bien sûr !
2024-01-31 11:00:00
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