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le tri des déchets se met à flot

Suite à sa démolition, en 2016, il ne restait en apparence plus rien de l’ancien hôpital de Saint-Nazaire (Loire-Atlantique). Et l’emprise de 9 ha en centre-ville était presque entièrement vierge. Mais en réalité, le sous-sol du terrain dissimulait encore bien des surprises, y compris d’anciennes fondations situées à plus de 6 m de profondeur. Plus ennuyeux, environ 100 000 t de résidus de béton mélangés à leurs aciers, mais aussi à des morceaux de fenêtres, de gaines de plastique, de fils électriques, etc. étaient enfouis.

Pour éviter d’importantes nuisances et la pollution générées par une évacuation par camion, la Ville a demandé à Charier TP de réutiliser un maximum de déblais sur site dans le cadre de la construction d’un futur quartier bas carbone. Un impératif qui imposait au préalable de trier sur place ces matériaux. « Ce nettoyage de gravats a posteriori devrait disparaître à l’avenir car les démolitions comportent désormais impérativement un curage préalable. Mais pour l’heure, là où cette étape n’a pas eu lieu, nous retrouvons systématiquement des déchets dans le sol », constate Sébastien Lucas, chef de chantier chez Charier TP.

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10 % de matériaux inertes à réutiliser sur place. La première étape a consisté à évaluer les différentes concentrations de matériaux. Ce sont donc 4 000 t d’échantillons qui ont été prélevés en huit endroits différents. Passés à la cribleuse, ils ont été placés sous deux aimants, situés entre une souffleuse et une benne pour séparer les métaux des déchets plus légers comme le polystyrène et le bois. Bilan de l’opération : « Le site comportait 10 % de matériaux inertes qui devaient être séparés des déchets recyclables pour pouvoir être réutilisés in situ », indique Antoine Legrand, responsable d’exploitation chez Charier TP. Et de détailler : « Après sept ans dans le sol, l’érosion aurait pu les réduire en poussières impossibles à séparer mais heureusement, ce n’était pas le cas. Nous nous sommes donc engagés à abaisser la proportion de déchets recyclables à 1 % pour respecter les normes relatives aux matériaux de terrassement. »

Afin d’obtenir ce résultat malgré l’importance des volumes en jeu, l’entreprise a eu recours à une méthode inédite : en sortie de cribleuse, les gros gravats ont été mis à l’eau pour permettre au bois, plastiques et polystyrène de flotter. « Les gravats les plus petits, c’est-à-dire inférieurs à 80 mm, ne contenaient pas de déchets. Ils pouvaient donc partir directement au concassage pour être transformés en matériaux de remblais. Mais au-dessus de ce diamètre, il aurait été trop dangereux de les faire trier par des hommes postés le long d’un tapis roulant », précise Sébastien Lucas.

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Repêchage au godet squelette. Par chance, l’eau affleurait sur le site. Une bassine a donc été creusée, munie d’une bâche, puis remplie d’eau. Le tri pouvait alors être réalisé de façon mécanique avec repêchage des déchets flottants au godet squelette d’une part, puis récupération des gravats réutilisables sur place dans le fond de la bassine. Ces derniers étaient ensuite envoyés à leur tour pour transformation au concasseur.

En plus des cribleuses et du concasseur, huit pelles, trois tombereaux et deux bulldozers ont investi le chantier qui a accueilli jusqu’à 20 compagnons pendant ces opérations, entre mai et octobre 2023. Au final, il a été constitué plus de 50 tas de 500 m3 de déblais, dont le contenu a systématiquement été envoyé en laboratoire pour être analysé et homologué comme composant des futurs remblais. Le site peut désormais laisser place aux travaux de construction du nouveau quartier.

Techniques d’information

Maîtrise d’ouvrage : Sonadev, en concession d’aménagement de Saint-Nazaire Agglomération.

Maîtrise d’œuvre : Magnum Architectes et Urbanistes (mandataire), Ingérop, Ginger Burgeap, Florence Mercier Paysagiste.

Entreprise :Charier TP.

Budget : 1,8 M€ HT.

2024-06-04 10:00:00
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