Le virus de Marburg sonne l’alarme en Afrique, quelle est cette maladie presque aussi mortelle qu’Ebola ?

Le virus de Marburg sonne l’alarme en Afrique, quelle est cette maladie presque aussi mortelle qu’Ebola ?

Sept personnes ont été tuées dans une épidémie de virus de Marburg en Guinée équatoriale, avec 20 autres décès “probablement” dus à la fièvre hémorragique, a déclaré jeudi l’Organisation mondiale de la santé. Les autorités de la région de Kagera, au nord-ouest de la Tanzanie, ont déclaré plus tôt cette semaine que cinq des personnes étaient mortes et trois autres avaient été infectées par le virus de Marburg, une maladie très mortelle de type Ebola, selon le rapport.

L’épidémie du virus, qui est presque aussi meurtrière qu’Ebola, s’est maintenant propagée au-delà de la province de Kie-Ntem, où il a causé les premiers décès connus en janvier.

Quelle est la situation actuelle ?

La propagation de Marburg “est un signal critique pour intensifier les efforts de réponse afin d’arrêter rapidement la chaîne de transmission et d’éviter une éventuelle épidémie à grande échelle et des pertes de vie”, a déclaré le Dr Matshidiso Moeti, directeur régional de l’OMS pour l’Afrique, cité par AFP.

Depuis le début de l’épidémie, “il y a eu un total de neuf cas confirmés en laboratoire et 20 cas probables”, a indiqué l’OMS dans un rapport sur son site Internet.

Des enfants angolais attendent pendant que des agents de santé informent les enseignants des précautions à prendre contre le virus mortel de Marburg dans la ville d’Uige, au nord de l’Angola. REUTERS/Mike Hutchings

“Sur les neuf cas confirmés en laboratoire, sept personnes sont décédées et tous les cas probables sont décédés.”

Parmi les 20 cas probables, les patients présentaient tous les symptômes de la maladie et avaient été en contact avec des cas confirmés, mais des échantillons n’ont pu être prélevés sur leur corps, ou ils n’ont pas pu être soignés, a indiqué jeudi à l’AFP un responsable de l’OMS.

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L’épidémie est un grave problème dans trois des quatre provinces continentales de la Guinée équatoriale.

En Afrique orientale, Tanzanie a déclaré mardi que cinq personnes étaient mortes du virus, tandis que l’Ouganda voisin, qui a connu sa dernière épidémie en 2017, a déclaré qu’il était en “état d’alerte élevé”.

L’OMS a déclaré que des experts supplémentaires en épidémiologie, en logistique, en opérations de santé et en prévention et contrôle des infections seraient déployés dans les prochains jours.

Quels sont ses symptômes ?

Le virus de Marburg provoque fièvre sévère, souvent accompagnée de saignements et de défaillance d’organes.

La période d’incubation varie de deux à vingt et un jours. La maladie produite par le virus de Marburg apparaît soudainement, avec une température élevée, des maux de tête sévères et un malaise sévère. Le troisième jour, une diarrhée aqueuse sévère, des douleurs et des crampes d’estomac, des nausées et des vomissements peuvent survenir. Des signes hémorragiques sévères se développent fréquemment cinq à sept jours après le début des symptômes, et les patients mortels ont généralement une sorte de saignement, souvent à partir de nombreux sites. La mort survient le plus souvent entre huit et neuf jours après l’apparition des symptômes et est généralement précédée d’une perte de sang importante et d’un état de choc, explique l’OMS.

Des proches pleurent la mort d’une victime présumée du virus de Marburg dans la ville d’Uige, dans le nord de l’Angola, le 19 avril 2005. REUTERS/Mike Hutchings

Il fait partie de ce qu’on appelle famille des filovirus qui comprend également Ebola, qui a fait des ravages lors de plusieurs épidémies précédentes en Afrique.

Comment se propage-t-il ?

Selon l’OMS, Marburg se propage par contact direct (à travers une peau éraflée ou des muqueuses) avec le sang, les sécrétions, les organes ou d’autres fluides corporels des personnes infectées, ainsi que des surfaces et des objets (par exemple, la literie, les vêtements) contaminés par ces fluides. Auparavant, le personnel de santé était infecté lors du traitement de patients atteints de MVD suspectée ou avérée. Les cérémonies funéraires qui impliquent un contact étroit avec le corps du défunt peuvent également contribuer à la propagation de Marburg.

D’où vient-il ?

La source naturelle présumée du virus de Marburg est le Chauve-souris frugivore africainequi porte l’agent pathogène mais n’en tombe pas malade.

Un étudiant tient une chauve-souris égyptienne lors d’un entretien avec Reuters dans un laboratoire du Musée d’histoire naturelle Steinhardt à Tel Aviv, Israël. REUTERS/Amir Cohen

Le virus tire son nom de la ville allemande de Marburg, où il a été identifié pour la première fois en 1967dans un laboratoire où les travailleurs avaient été en contact avec des singes verts infectés importés d’Ouganda.

Les animaux peuvent transmettre le virus aux primates à proximité, y compris les humains, et la transmission interhumaine se produit alors par contact avec du sang ou d’autres fluides corporels.

Taux de mortalité?

Selon l’OMS, les taux de mortalité des cas confirmés ont varié de 24% à 88% lors des épidémies précédentes, selon la souche virale et la gestion des cas.

Des responsables de l’OMS examinent le domicile d’une victime présumée du virus de Marburg dans la ville d’Uige, dans le nord de l’Angola, le 19 avril 2005. Reuters/FILE

Il n’existe actuellement aucun vaccin ou traitement antiviral, mais des traitements potentiels, y compris des produits sanguins, des thérapies immunitaires et des thérapies médicamenteuses, ainsi que des vaccins candidats précoces, sont en cours d’évaluation, selon l’OMS.

Avec des contributions de l’AFP

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