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Le virus du papillome humain (HPV) : une menace pour la santé au Cambodge

Le virus du papillome humain (HPV) : une menace pour la santé au Cambodge

Le virus du papillome humain (VPH) a été découvert dans les années 1950. Il est extrêmement contagieux et responsable du cancer du col de l’utérus chez les femmes, mais il peut également toucher les hommes (notamment les cancers de la sphère ORL). Lepetitjournal a interviewé le Dr Emilie Mosnier de l’Agence de recherche ANRS | MIE pour dresser le tableau de cette affection au Cambodge.

Le VPH a été découvert dans les années 1950. Les premières recherches sur le VPH ont été menées par le scientifique allemand Harald zur Hausen et son équipe. Ils ont réussi à isoler et à caractériser le VPH dans les années 1970.

À cette époque, le VPH était principalement étudié en relation avec les verrues cutanées et génitales. Cependant, au fur et à mesure des recherches, on a découvert que certains types de VPH étaient associés à un risque accru de développer certains cancers, en particulier le cancer du col de l’utérus, de la verge, de l’anus ou ORL.

La relation entre le VPH et le cancer du col de l’utérus a été établie dans les années 1980. Harald zur Hausen a été récompensé par le prix Nobel de physiologie ou médecine en 2008 pour sa découverte du lien entre le VPH et le cancer du col de l’utérus.

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Depuis lors, la recherche sur le VPH s’est intensifiée et de nombreuses avancées ont été réalisées dans la compréhension de ce virus, son mode de transmission, ses différents types et ses conséquences sur la santé. Des tests de dépistage ont été développés pour détecter les infections à VPH et des vaccins ont été mis au point pour prévenir les cancers dus au VPH.

La transmission du VPH se fait principalement par contact direct avec la peau infectée, généralement lors de rapports sexuels, y compris le sexe vaginal, anal et oral. Le virus peut également se propager par des moyens non sexuels, tels que le contact peau à peau. Il est important de noter que le VPH peut être transmis même en l’absence de symptômes visibles ou de lésions.

La prévention du VPH repose principalement sur la vaccination. Les vaccins contre le VPH sont disponibles et sont recommandés, en particulier pour les jeunes filles et garçons avant le début de leur activité sexuelle. Ces vaccins aident à prévenir les infections par les types de VPH les plus couramment associés aux cancers mais aussi aux condylomes (verrues).

Le Cambodge a mis en place une politique ambitieuse pour lutter contre le VPH. Pour en parler, nous avons rencontré le Dr Emilie Mosnier, médecin infectiologue et chercheuse à l’Agence Nationale de Recherche contre le Sida (ANRS | MIE) et qui est installée au Cambodge depuis 1 an.

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Dr Emilie Mosnier, quelle est votre place dans la lutte contre le VPH au Cambodge ?

La place de l’ANRS | MIE (agence française de recherche qui dépend de l’Inserm) est de promouvoir la recherche sur la prévention ou le traitement du VIH, de la tuberculose, des maladies infectieuses émergentes et des IST, y compris le VPH. Pour cela, nous mettons en place en collaboration avec des équipes de recherche françaises et cambodgiennes des projets de recherche en santé. L’ANRS | MIE finance, met en œuvre les recherches mais participe aussi à l’enseignement et la vulgarisation des résultats scientifiques. Actuellement, un projet multi-pays est en cours de finalisation (AIMA-CC) en partenariat entre l’Université des Sciences et de la Santé, l’Hôpital Calmette, l’Institut Pasteur du Cambodge et l’IRD sur l’évaluation d’une méthode de dépistage simple et efficace du VPH chez les femmes vivant avec le VIH au Cambodge. Plusieurs projets sont en cours de discussion pour les années à venir.

Quelle est la situation du VPH au Cambodge ?

Les cancers du col de l’utérus dus au VPH représentent la deuxième cause de cancers chez les femmes au Cambodge. Les femmes et les hommes vivant avec le VIH ont un risque plus élevé de développer des cancers en cas de co-infections avec le VPH. Le Cambodge a récemment mis en place une politique nationale ambitieuse de vaccination de toutes les petites filles. Il existe également un plan national de prise en charge diagnostique et de traitement en population générale en cours de déploiement sur tout le pays.

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Quels sont les programmes mis en place et avec qui ?

La France, via un financement de l’Initiative et sous la direction du programme national cambodgien de lutte contre le VIH et les IST (NCHADS), aide actuellement, avec des experts, à optimiser le recours aux soins pour le dépistage du VPH chez les femmes vivant avec le VIH.

Nous n’avons pas de données à ce jour sur le nombre de cancers de l’anus, ORL et du pénis dus au VPH au Cambodge et en Asie en général, mais cela pourrait faire l’objet d’une étude prochainement financée par l’ANRS MIE.

Merci Docteur d’avoir pris un peu de votre temps pour nous éclairer sur ce grave problème de santé publique et de nous avoir éclairés sur les actions que vous menez.
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2023-09-03 02:04:23

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