Le virus respiratoire syncitial touche aussi les adultes, avec des conséquences parfois graves chez les seniors : un vaccin en préparation.

Le virus respiratoire syncitial touche aussi les adultes, avec des conséquences parfois graves chez les seniors : un vaccin en préparation.

Chaque hiver, la bronchiolite fait l’objet d’une forte attention médiatique en raison de ses symptômes impressionnants chez les tout-petits (toux et respiration sifflante), bien que cette maladie soit généralement sans danger -sauf complications. Cette année a été marquée par une épidémie sans précédent depuis plus de dix ans. Cette infection des petites bronches est le plus souvent causée par un virus respiratoire syncitial (VRS) très courant et hautement contagieux.

Ce que l’on sait moins, c’est que ce virus peut également toucher les adultes. “Lorsque le VRS circule, généralement pendant cinq mois de l’année, il infecte toutes les tranches d’âge. Mais chez les personnes de plus de 60 ans, ses conséquences peuvent être bien plus graves que chez les nourrissons”, explique Astrid Vabret, cheffe de service de virologie au CHU de Caen. Les adultes en bonne santé ont de bonnes chances de développer une infection respiratoire bénigne qui ressemble à un rhume. Cependant, beaucoup de personnes sont porteuses du virus et contagieuses sans le savoir.

Chez les personnes âgées, le virus peut entraîner une déshydratation, des difficultés respiratoires et des maladies plus graves comme la pneumonie. Il peut également aggraver les maladies chroniques telles que l’asthme, le diabète ou les maladies cardiovasculaires et pulmonaires.

Les spécialistes affirment que le VRS peut être aussi grave que le virus de la grippe. Malheureusement, son impact est sûrement sous-estimé car les tests diagnostiques ne sont pas effectués systématiquement, contrairement à la surveillance de la bronchiolite chez les enfants.

Le géant pharmaceutique britannique GSK estime que chaque année, en Europe, le VRS entraîne 270 000 hospitalisations et environ 20 000 décès à l’hôpital chez les patients âgés de 60 ans et plus. Aux États-Unis, les Centres de contrôle et de prévention des maladies estiment que le VRS entraîne chaque année l’hospitalisation de 60 000 à 160 000 personnes âgées, dont 6 000 à 10 000 décèdent.

L’arrivée imminente de vaccins contre le VRS pour les personnes âgées pourrait changer la donne. GSK a annoncé avoir obtenu un avis favorable de l’Agence européenne du médicament (EMA) pour son vaccin contre le VRS destiné aux seniors. La décision finale de la Commission européenne est attendue pour juillet 2023. Les laboratoires Pfizer et Moderna développent également chacun un vaccin contre le VRS pour les personnes âgées, actuellement en cours d’examen.

Pour Bruno Crestani, pneumologue à l’hôpital Bichat (AP-HP) et président de la Fondation du souffle, les vaccins seront intéressants pour les personnes qui ont le plus besoin, comme celles qui ont une maladie sous-jacente. Il reste cependant à savoir combien de personnes devront être vaccinées pour protéger contre une hospitalisation ou un décès. Pour Christophe Trivalle, gériatre à l’hôpital Paul-Brousse (AP-HP), l’arrivée de vaccins chez l’adulte est une bonne nouvelle, tant pour les individus que pour la prévention des épidémies en collectivité, comme dans les EHPAD.
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