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Le vrai coup de foudre aux Jeux olympiques de Paris l’an prochain ? La Seine, réinventée

Le vrai coup de foudre aux Jeux olympiques de Paris l’an prochain ?  La Seine, réinventée

PARIS — “Innovant”… C’est probablement le mot qui s’applique le mieux à la prochaine cérémonie d’ouverture des Jeux Olympiques, prévue le 26 juillet 2024 dans la capitale française. Cela ne veut pas dire que les cérémonies précédentes ont été ternes ou à court d’effets spéciaux. Mais ils se sont tous déroulés dans un stade. Cette fois, cependant, le directeur artistique des événements Thomas Joly utilisera la Seine comme espace de création. Pas moins de six kilomètres, du Pont d’Austerlitz à la Tour Eiffel. De quoi éblouir les quelques chanceux qui parviennent à acheter un billet payant, ou à trouver une place en haut des quais librement accessibles.

Pour eux, ainsi qu’un milliard de téléspectateurs, la Seine sera sans aucun doute l’une des vedettes de la cérémonie. Et, avouons-le, ce sera l’un des marqueurs du succès des Jeux olympiques de 2024. Car bien au-delà du spectacle d’ouverture, ce cours d’eau mythique, connu dans le monde entier et célébré par tant d’artistes, est omniprésent dans le projet du comité d’organisation des Jeux Olympiques (CoJo). Du village olympique construit sur les rives des fleuves Saint-Denis et Saint-Ouen aux épreuves de natation en eau libre, la présence de la Seine a été un facteur décisif dans le triomphe de la candidature de Paris.

Cet événement mondial devrait également donner le coup d’envoi symbolique d’un mouvement majeur de récupération du fleuve. Les riverains pourront bientôt s’y baigner à nouveau, grâce aux importants travaux de dépollution menés à l’approche des Jeux Olympiques, et tous les acteurs économiques prendront de plus en plus conscience du potentiel inexploité du transport fluvial dans un période de transition écologique.


“Le fret fluvial émet jusqu’à cinq fois moins de carbone par tonne transportée, et la Seine pourrait transporter quatre fois plus de trafic”, indique Thierry Guimbaud, directeur général de Voies navigables de France (VNF).

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En fait, ce développement s’étend bien au-delà de Paris et de sa périphérie. Elle affecte toute la vallée, jusqu’à la mer. La grande vision de Napoléon Bonaparte “Paris, Rouen, Le Havre comme une seule ville avec la Seine pour artère principale”, qu’il a proposée il y a un peu plus de 200 ans, n’a jamais été aussi près de devenir réalité.

Émissions de carbone réduites de moitié

Les JO de Paris sont à la fois moteur et vitrine de ce grand projet. En se fixant pour objectif de diviser par deux les émissions de carbone par rapport aux Jeux de Londres, la société de livraison des travaux olympiques, Solideo, s’est engagée à donner la priorité au fret fluvial lors de la construction du village olympique. Plus de 500 000 tonnes de gravats ont été évacuées par barge fluviale, évitant 27 000 trajets en camion.

Nous avons également voulu que cet événement soit un moteur d’innovation.

La Seine a également été utilisée pour transporter une grande partie des structures préfabriquées en bois des bâtiments du village olympique. De même, les centrales de production de béton étaient alimentées en sable et gravier via le fleuve. Jamais auparavant un grand projet de construction n’avait autant reposé sur le fret fluvial.

Mais l’impact des Jeux olympiques ne s’arrête pas là. “Avec l’ensemble des acteurs institutionnels impliqués, nous avons également souhaité que cet événement soit un levier d’innovation”, précise Thierry Guimbaud. Ils souhaitent notamment investir dans le domaine de la logistique urbaine décarbonée.

Le déclin d’une rivière – et sa renaissance

Après avoir culminé avant la Seconde Guerre mondiale, à partir des années 1960, le transport de marchandises sur la Seine décline régulièrement au fur et à mesure que la vallée se désindustrialise, mettant fin au transport du charbon et de l’acier. Le trafic de céréales et de construction a continué, mais n’a pas pu passer aux conteneurs comme l’ont fait ceux opérant à partir d’Anvers, d’Amsterdam et de Hambourg dans les années 1980.

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« Nous avons abandonné le fleuve au profit des camions et de la route », observe Stéphane Raison, président du directoire d’Haropa Port. De ce fait, les infrastructures du réseau Seine ont souffert d’un sous-investissement.

Cependant, une nouvelle tendance s’est récemment mise en place. Le premier tournant est venu avec la présidence de Nicolas Sarkozy en 2009, lorsqu’il a relancé l’idée de Bonaparte d’un Grand Paris s’étendant jusqu’à la mer. Il a demandé à l’urbaniste Antoine Grumbach d’en imaginer la forme – mais rien n’a vraiment décollé.

Mais le véritable tournant est intervenu récemment, lorsque l’État et Voies Navigables de France ont signé un contrat d’objectifs et de performances à finaliser en 2021, entérinant le retour en grâce du fret fluvial.

Reste maintenant à convaincre les chargeurs et les logisticiens, habitués depuis 60 ans à raisonner en camion, de changer leurs habitudes.

Pour la première fois, la cérémonie d’ouverture aura lieu en dehors d’un stade olympique

©AlerteFR/Twitter

Une ressource sous-exploitée

Jusqu’à présent, l’idée de créer un Grand Paris administratif jusqu’au Havre, port situé à environ 180 km au nord-ouest de Paris, a toujours été rejetée par les collectivités territoriales concernées. Quand Anne Hidalgo et Edouard Philippe ont relancé l’idée lors du sommet du Grand Paris en septembre 2020, Hervé Morin, président de la région Normandie, a réagi sur Twitter. “Non, la Normandie n’est pas le paillasson de l’Île-de-France.”

Cela oblige à délocaliser des entreprises qui n’ont aucune justification d’être sur les bords de Seine

Au lieu de créer une Seine Métropole, comme l’avait envisagé l’urbaniste Antoine Grumbach, ces élus ont décidé de lancer l’Accord de l’Axe Seine, un concept qui suscite beaucoup moins d’inquiétudes. « Cette forme de coopération très flexible nous permet d’éviter les polémiques et d’avancer sur des projets concrets », déclare Patrick Ollier, président de la Métropole du Grand Paris.

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L’Accord veut se concentrer sur le potentiel touristique et culturel de la vallée, tout aussi sous-exploité que le fret fluvial. L’objectif est de donner à la vallée une identité forte. Une première vague d’initiatives a été lancée, dont une collaboration sur les tarifs réduits pour les musées des trois villes, ainsi que la promotion de la Seine à vélo. Mais cela seul ne suffit pas.

Selon une étude réalisée par l’Ecole Nationale Supérieure de Paysage (ENSP Versailles) et financée par le CPIER, les berges de Seine “ont été dégradées par des décennies d’abandon”. Les auteurs précisent que le fleuve a été utilisé comme “une ressource à puiser” et que les territoires qui bordent ses rives “sont divisés en vastes zones auxquelles des fonctions ont été assignées”. Selon eux, ce “cadre de vie peu flatteur” ne signifie pas inciter les habitants « à se fédérer autour d’une identité commune ».

Ainsi, le réaménagement du territoire est essentiel. Cela passe notamment par la relocalisation des entreprises qui n’ont pas de raison d’être sur les bords de Seine, ce qui est une entreprise colossale.

James Chéron, maire de Montereau-Fault-Yonne et président de l’association La Seine en partage, note qu’« après s’être éloignés du fleuve, de plus en plus d’élus locaux le réinvestissent comme une qualité de atout vital pour leurs électeurs.

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2023-08-14 20:20:09
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