New York (AWP/AFP) – Le yen s’est nettement affaibli face à la plupart des principales devises, pénalisé par la révision des prévisions des cambistes, qui prévoient désormais que le virage monétaire du Japon interviendra plus tard que prévu.
Vers 22h00 GMT, lors de la fixation, la monnaie japonaise a reculé de 0,86% par rapport au billet vert, à 145,76 yens pour un dollar. Elle a également baissé de 1,25% par rapport à la monnaie unique, à 159,94 yens pour un euro.
Pour Win Thin, de Brown Brothers Harriman, la devise japonaise subit de plein fouet le ralentissement de la hausse des salaires, qui n’a augmenté que de 0,2% en un an en novembre dans l’archipel, selon des chiffres publiés mercredi, bien en deçà des 1,5% attendus par les économistes.
La Banque du Japon (BoJ) a fait de l’accélération des salaires un élément clé pour déterminer le moment opportun de se retirer de sa politique monétaire ultra-accommodante qui est en place depuis 2016.
La BoJ surveille également l’inflation, qu’elle espère voir atteindre un niveau proche de 2% par an, après des années de déflation qui ont pesé sur l’économie japonaise.
Cependant, l’évolution des prix montre des signes de plus en plus clairs de ralentissement. Lundi, l’indice de la région de Tokyo s’élevait à 2,4% sur un an en décembre, contre 2,6% le mois précédent.
Fin décembre, l’inflation hors produits frais au Japon était de 2,5% en un an en novembre pour l’ensemble du pays, contre 2,9% en octobre.
“Avec cette série d’indicateurs plus faibles que prévu, les déclarations du gouverneur de la Banque du Japon (Kazuo) Ueda et le tremblement de terre, la probabilité de voir la BoJ modifier sa politique monétaire ce mois-ci est de moins en moins probable”, a commenté Marc Chandler, de Bannockburn Global Forex.
Mi-décembre, le gouverneur Ueda avait averti que “l’incertitude” concernant la trajectoire de l’économie japonaise restait “extrêmement élevée”. “Nous n’avons pas encore vu l’inflation s’inscrire proche de la cible (de 2%) de manière stable et soutenable”, avait souligné le responsable.
“Par conséquent, il est difficile de dire avec un haut degré de certitude comment nous pourrons sortir” de la politique monétaire actuelle, avait-il conclu.
Selon Marc Chandler, de nombreux cambistes avaient prévu, au début de 2024, comme l’un des grands thèmes de l’année, l’appréciation du yen, grâce à un resserrement attendu de la BoJ, mais sont désormais contraints de revoir leur positionnement, faute de signes indiquant un changement.
afp/rp
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