Nouvelles Du Monde

L’économie perverse du jeu du chat et de la souris le long de la frontière sud des États-Unis

L’économie perverse du jeu du chat et de la souris le long de la frontière sud des États-Unis

Début novembre, les Américains choisiront qui sera leur prochain président, Biden ou Trump. Comme en Europe, la migration est un sujet électoral important, avec la frontière mexicaine comme point de discorde. Le mur de Trump doit-il être démantelé ou la politique doit-elle être plus humaine ?

Documentaire

La frontière nous a traversé. Réalisateur : Loretta van der Horst. Avec : Manuel Casas, Ramon Gonzales, Mayra Garza. Durée : 73 minutes.

Les libéraux-démocrates ont été déçus par Biden début juin lorsqu’il a imposé quotidiennement une limite au nombre d’immigrants mexicains autorisés à entrer aux États-Unis. Si ce quota, 2.500 par jour, était dépassé, la frontière se fermait presque immédiatement.

Le documentaire néerlandais La frontière nous a traversé fournit un contexte à cette nouvelle. La cinéaste Loretta van der Horst suit trois policiers locaux dans la ville frontalière texane de La Joya, près du Rio Grande, la rivière que les Mexicains doivent traverser à la nage pour se rendre au Texas. Les trois gardes-frontières bilingues sont d’origine mexicaine. Ils patrouillent quotidiennement, à la recherche d’immigrés (épuisés) ainsi que de passeurs. Un grand ballon de surveillance blanc en forme de zeppelin surveille la zone depuis le haut. Les habitants de la ville frontalière, pour la plupart mexicains, considèrent la police comme des traîtres. La région était autrefois un territoire mexicain mais a été annexée par les États-Unis.

Lire aussi  Selena Gomez se défoule et annonce sa retraite des réseaux sociaux : "Je ne peux pas le faire"

Le chef de la police, Manuel Casas, raconte que lui et ses amis d’enfance ne jouaient pas aux « cowboys et aux indiens », mais aux « flics et contrebandiers ». On le voit interroger avec calme mais détermination la femme d’un passeur de clandestins. Que savait-elle, quel est son rôle ? Les informations incriminantes enregistrées sur son téléphone portable sont diffusées pendant l’interrogatoire. Elle proteste prudemment en affirmant que son mari utilise également ce téléphone, mais ce n’est pas très convaincant.

Mais c’est une question de bousculade : les sanctions et/ou la libération sous caution des passeurs de clandestins sont faibles, et les immigrants renvoyés réessayent immédiatement. Il s’agit d’une économie perverse : les passeurs reçoivent deux fois plus d’argent, mais les agents en profitent également, car ils font des heures supplémentaires et reçoivent une rémunération supplémentaire.

Van der Horst filme de nombreuses personnes interviewées de côté, un curieux dispositif stylistique que l’on voit souvent dans les documentaires de nos jours. Bien qu’un peu floue, elle montre les conséquences d’un accident mortel lors d’une poursuite d’un passeur d’êtres humains. Encore un peu de sensationnalisme que le film par ailleurs méritoire évite consciemment en privilégiant le côté humain : personne n’est laissé pour compte dans l’œuvre.

Lire aussi  Un avion privé s'écrase, "à bord de Prigojine"

En attendant, on se demande peut-être quelle est exactement la plus-value de ce documentaire fait pour la télévision (diffusion : 10 octobre) projeté au cinéma.

Partager Envoyer un email à l’éditeur
2024-06-18 15:31:44
1718722349


#Léconomie #perverse #jeu #chat #souris #long #frontière #sud #des #ÉtatsUnis

Facebook
Twitter
LinkedIn
Pinterest

Leave a Comment

This site uses Akismet to reduce spam. Learn how your comment data is processed.

ADVERTISEMENT