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GenèveLéman Express: «Ces nouveaux horaires sont inadmissibles!»
Les usagers de la ligne ferroviaire entre Bellegarde et Genève découvrent avec stupéfaction la grille qui entrera en fonction le 10 décembre. Explications de Lémanis.
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Les usagers de la ligne ferroviaire entre Bellegarde et Genève découvrent avec stupéfaction la grille qui entrera en fonction le 10 décembre. Explications de Lémanis.
Fini les trains de 17h02 et 18h02
Même casse-tête pour Sébastien Cavelier. Découvrant les nouveaux horaires un peu par hasard – «car en plus, on ne nous dit rien!» –, ce Bellegardien de 58 ans souligne, agacé: «Avec le nouvel horaire, si le train de 7h censé arriver à 7h30 est en retard, je ne serai pas à l’heure pour ouvrir le magasin. Pour être sûr de mon coup, il faudrait que je parte une heure plus tôt. Et vu les horaires de retour, je ne pourrai quitter Genève qu’une heure plus tard.» Car la liaison dans l’autre sens, soit entre Genève et Bellegarde, subit aussi de profondes modifications. Fini les trains de 17h02 et 18h02. Ces deux derniers sont remplacés par deux navettes partant quatorze minutes plus tôt.
Laurence ne décolère pas: «C’est un festival! Les horaires des navettes sont complètement chamboulés. Pour attraper le train de 18h02, jusqu’à maintenant, je quittais mon travail à 17h30. Impossible désormais de partir à 17h15 pour le train de 17h48… C’est mon employeur qui va être content: il va pouvoir bénéficier de ma présence une demi-heure de plus puisque le seul train possible après part à 18h42.» Soit un trou de plus de cinquante minutes en pleine heure de pointe… «Mon mari, lui, ne va pas du tout aimer que j’arrive à la maison beaucoup plus tard», conclut-elle.
«Dès mars, je reprendrai la moto»
Un constat que partage Sébastien Cavelier: «Entre le matin et le soir, je vais perdre deux heures dans ma journée. C’est énorme! Dès mars, je reprendrai la moto.» Dans le wagon, la grogne est tangible. Employée à Manor, Julie* milite pour le retour du train de 19h30. «On est nombreuses à travailler dans les commerces, explique-t-elle. Le temps de fermer, c’est quasi impossible d’arriver à choper celui de 19h14… Résultat, on attend une heure en gare pour monter dans le 20h18.» Assises non loin de là, quatre amies venant de Culoz (F) renchérissent: «Et encore, vous avez de la chance. Pour nous, le 19h14, c’est le dernier. Si on le loupe, c’est foutu!»
Malgré les demandes réitérées des usagers de la ligne, les trains tardifs ne sont toujours pas prévus au programme. «Alors qu’on rêve de dépenser notre argent dans les restaurants et bars genevois!» lance l’une des membres du quatuor. Un brin plus sérieux, Tahir*, diplomate aux Nations Unies, rêve lui aussi d’un train qui le ramène chez lui vers 23h… «Le dernier pour Bellegarde part vers 21h15. Impossible de rester manger ou boire un verre à Genève. Or, c’est le soir qu’on fait du la mise en réseau («réseautage»).» De quoi rappeler ce vieux slogan des années 90 «À nous de vous faire préférer le train»… À entendre le courroux des frontaliers, c’est loin d’être gagné.
Travaux en gare de Vernier
Interrogé sur les nouveaux horaires, Lémanis confirme que «pour cette quatrième année de mise en service, des changements significatifs impacteront les lignes L5 et L6». Si l’offre est renforcée entre Genève et La Plaine le soir et le week-end, les travaux de modernisation entrepris par les CFF vont entraîner des restrictions de trafic sur ces deux lignes transfrontalières reliant Genève à Bellegarde (F). Et ce, jusqu’en décembre 2024. En cause, selon Sabine Décaillet de Lémanis: «Les travaux de la gare de Vernier qui visent à prolonger les quais à 160m, améliorer les accès et moderniser des zones d’accueil aux voyageurs.» Cette mise aux normes pour les personnes à mobilité réduite s’avère obligatoire, «Vernier étant la dernière gare du périmètre Léman Express nécessitant ces ajustements», précise notre interlocutrice. Et de conclure qu’une communication officielle est agendée le 27 novembre.
