L’engagement de la Suisse dans la réduction des émissions de carbone : Les efforts de l’EPFL et les mesures urgentes à prendre

L’engagement de la Suisse dans la réduction des émissions de carbone : Les efforts de l’EPFL et les mesures urgentes à prendre

Martin Vetterli : Oui. Cela renforce la position de la Suisse sur la voie de la neutralité carbone d’ici à 2050, qui est l’engagement international pris par notre pays lors des Accords de Paris. Il était important de réaffirmer notre résolution à participer à cet effort commun. En tant que président de l’EPFL, je n’ai pas d’opinion politique à donner, mais je souligne ceci : notre rôle est d’informer la société sur les connaissances scientifiques actuelles, ce que nous avons fait dans le cadre de cette campagne, et 99,9% des chercheurs partagent un seul point de vue sur le réchauffement climatique.

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En ce sens, j’ai été frappé de recevoir des documents comme ce courrier envoyé en mai par des opposants à la loi, qui n’était qu’une collection de mensonges. La science a permis la civilisation dans laquelle nous vivons actuellement, certaines choses sont vraies et d’autres ne le sont pas. Comme l’a récemment dit Jacques Dubochet : “Quand quelqu’un affirme que la terre est plate, il faut dire qu’il a tort.” Dans ce contexte, le résultat final, autour de 55%, est relativement décevant.

L’EPFL s’est engagée à réduire ses émissions de 50% par rapport à 2006 d’ici à 2030. La Suisse peut-elle s’inspirer de vos méthodes ?

L’empreinte carbone d’une institution académique est quelque peu différente de celle d’une commune ordinaire. Nos serveurs consomment notamment beaucoup d’énergie, ce qui est une particularité. Cependant, l’EPFL peut être comparée à une ville de 20 000 habitants, avec ses propres habitudes de déplacement et d’alimentation. Et nous utilisons notre campus comme un laboratoire pour trouver des solutions.

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Dans le cadre d’un plan climat sur lequel nous avons travaillé pendant plus de deux ans, nous avons commencé à mettre en place des mesures cette année, concernant les émissions liées aux voyages, à l’alimentation, à la mobilité, à la lutte contre les îlots de chaleur et au recyclage. Les objectifs sont élevés et le plan est ambitieux. Mais je crois que c’est ce qu’il faut faire pour obtenir des résultats. À l’EPFL comme en Suisse.

Concrètement, quelles sont les mesures les plus urgentes à mettre en place ?

Je pense à trois choses. La première serait d’encourager le suivi de notre consommation individuelle de ressources. Cela ne nécessite pas de technologie particulière et permet à chacun de se rendre compte de ce qu’il consomme chaque jour. Il n’est évidemment pas facile de changer nos habitudes, mais nous n’avons plus le choix. Ensuite, je pense qu’il est très important de développer les énergies renouvelables et leur stockage en Suisse. L’EPFL et l’EPFZ ont d’ailleurs lancé une coalition en ce sens la semaine dernière. Il faut trouver des solutions pragmatiques en gardant à l’esprit que si cela nécessite des investissements importants, une panne électrique aurait des coûts économiques beaucoup plus élevés.

Enfin, il faut le reconnaître, certaines activités sont plus polluantes que d’autres. À l’EPFL, par exemple, nous prenions constamment l’avion avant la pandémie, avant de réaliser que la science continuait de progresser en l’absence de vols internationaux. Chacun doit prendre conscience de son impact et chercher à le réduire. Nous sommes à un tournant, mais cela représente également une opportunité. Saisissons-la.

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