L’enseignant a été décapité et six mineurs jugés à Paris

L’enseignant a été décapité et six mineurs jugés à Paris

2023-11-27 13:08:48

AGI – Le procès à huis clos contre six étudiants impliqués dans leassassinat du professeur Samuel Paty par un jeune jihadiste en 2020 s’est ouverte lundi à Paris devant le tribunal pour enfants.

Et Un autre procès, pour les huit adultes impliqués dans cette affaire, est prévu fin 2024.. Les jeunes prévenus sont arrivés au tribunal le visage caché sous leurs manteaux, certains portant des lunettes de soleil ou des masques, accompagnés de leurs parents et de leurs avocats. Avant eux, quelques proches de Samuel Paty étaient entrés dans la salle d’audience, dont ses parents, et une dizaine de confrères qui souhaitent se constituer partie civile au procès, malgré l’opposition du parquet. Le ministère de l’Éducation souhaite également se constituer partie civile.

“Il me semble essentiel de réaffirmer avec force notre volonté de défendre les valeurs de la République qu’incarnait Samuel Paty, mais aussi d’exprimer mon soutien indéfectible à l’ensemble du corps enseignant, profondément blessé par l’assassinat barbare de leur collègue”, a déclaré le ministre de l’Éducation Gabriel Attal.

L’attaque

L’attentat, survenu dans un contexte de forte menace terroriste, a suscité l’indignation en France et à l’étranger : le 16 octobre 2020, le professeur d’histoire-géographie de 47 ans a été poignardé puis décapité près de son collège de Conflans-Sainte-Honorine da Abdoullakh Anzorov, un réfugié russe de 18 ans d’origine tchétchène radicalisé. Anzorov a ensuite été tué par la police. Le jeune homme avait reproché au professeur d’avoir montré des caricatures de Mahomet lors d’un cours sur la liberté d’expression. Dans un message audio en russe, il s’est félicité d’avoir “vengé le Prophète”.

Colère contre les enseignants

L’émotion suscitée par ce crime a été récemment ravivée par l’assassinat, mi-octobre, d’un autre professeur, Dominique Bernard, tué à Arras, dans le nord de la France, par un jeune islamiste radicalisé. Cinq des adolescents, alors âgés de 14 et 15 ans, sont jugés pour association de malfaiteurs en vue de commettre des violences aggravées.

Ils sont accusés d’avoir surveillé les abords du collège et d’avoir désigné le professeur Paty comme cible à Anzorov, contre rémunération. Également jugé pour diffamation, un étudiant, alors âgé de 13 ans, qui avait affirmé que Paty avait demandé aux élèves musulmans de la classe de quitter la classe avant de montrer les caricatures de Mahomet. En réalité, la jeune fille n’avait même pas assisté au cours, mais son mensonge avait déclenché une violente campagne alimentée sur les réseaux sociaux par son père, Brahim Chnina, et par le militant islamiste Abdelhakim Sefrioui, auteur de vidéos ayant attiré l’attention sur le professeur. Pour la famille de Samuel Paty “le rôle de ces mineurs est essentiel dans l’enchaînement des événements ayant conduit à l’assassinat”.

L’enquête a reconstitué comment le piège autour de Paty s’est refermé en dix jours : du mensonge de l’élève aux attaques en ligne, jusqu’à l’arrivée de l’agresseur devant l’école le 16 octobre. Anzorov avait offert 300 euros à un groupe d’enfants pour identifier Paty. Au cours des investigations, les mineurs se sont immédiatement effondrés, se disant convaincus que le Tchétchène de dix-huit ans ne voulait tout au plus « humilier ou battre » le professeur. Ils risquent désormais deux ans et demi de prison, mais selon leur avocat, “le stigmate d’avoir été impliqué dans cette affaire leur restera à vie”. Le procès devrait se terminer le 8 décembre.

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