Léon Marchand, le roi marchand d’or du pool mystère

Léon Marchand, également roi du 200 quatre nages, se réjouit après sa quatrième médaille d’or à ces Jeux – Ansa

Allongé ou carré. Les Nanterres disent que la différence entre eux et les Parisiens se voit dans la façon dont ils préparent les croissants. Cela ressemble à une blague, mais ce n’est pas le cas. Quartier difficile, dortoirs, bureaux, gratte-ciel et béton, un parc urbain et deux cimetières proches l’un de l’autre. Ils ont construit la piscine mystérieuse ici. Sur le même espace où Taylor Swift a chanté en mai dernier. A une demi-heure de route du Trocadéro. Il s’appelle Arène de défense et le marchand d’or s’y vautre comme Scrooge dans le coffre-fort à doublons.

Léon Marchand l’eau des Jeux olympiques la gifle. Marchand, commerçant : traduction approximative, rapprochement facile. Hier soir, devant un président Macron en liesse dans les tribunes, le Toulousain de 22 ans a décroché sa quatrième médaille d’or sur 200 m quatre nages après le 400 m quatre nages, distance sur laquelle il détient le record du monde, et l’incroyable doublé en moins de Il y a deux heures, 200 papillon et 200 brasse. Différentes distances et spécialités. Cela ne s’est jamais produit auparavant en natation au niveau des compétitions individuelles dans l’histoire des Jeux. Et la France a explosé, avec des applaudissements dans le stade comme jamais auparavant lorsque Zidane a marqué deux buts contre le Brésil de Ronaldo lors de la finale de la Coupe du monde 1998. Un pur délire, même à la télé et sur les réseaux sociaux. C’est l’homme “qui fait sourire même les Parisiens”, ironise la télévision française, parfaite affiche d’un JO qui dit toujours mieux à Macron.

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Le lendemain, Paolo Conte verrait les journaux flotter, mais au lieu de cela, tout est toujours, impeccable, prêt pour une nouvelle nuit de course. Les Français ne se fâchent pas, ils se réjouissent. Ils discutent sur les tables des brasseries de leur nouvelle idole de l’eau propre : la Seine avec ses bactéries est loin. Nicolas Sarkozy a fait ses études universitaires ici, et c’est ici que se trouve le plus grand centre d’accueil d’Europe pour sans-abri. Avec celui du Village olympique, celui de la Défense est le projet le plus ambitieux du dossier parisien. Le partenaire technique pour la construction de la piscine et du water-polo est Myrtha Pools, une entreprise italienne de Castiglione delle Stiviere. Elle a assemblé la première piscine olympique aux Jeux d’Atlanta en 1996 et fournit régulièrement celles des Championnats du Monde depuis vingt ans. Paris 2024 est le premier à accueillir jusqu’à 17 000 spectateurs. Le CIO a demandé que le trajet des athlètes hommes et femmes depuis les vestiaires jusqu’à la piscine se déroule à la même température que l’eau, soit 27 degrés. Une fois les Jeux Paralympiques terminés et une fois le rideau tombé, les travaux à rebours reprendront pour rendre la salle à ses propriétaires. Myrtha Pools démontera les piscines et les assemblera dans différentes communes d’Île-de-France, l’une à Sevran, l’autre sera divisée en deux bassins de 25 mètres.

Bref, un bijou. Mais il y a un problème : il y a un immense parking souterrain au-delà du fond de la piscine. Pour cette raison, ils ont pu le faire à seulement 2,20 mètres de profondeur, au lieu des 3 habituels. Et cela change la morphologie de la piscine, cela favoriserait la création d’ondes lumineuses lorsque les athlètes balancent leurs bras. Des vagues qui ralentissent juste assez pour empêcher la possibilité d’établir des records du monde. Ou plutôt, qu’ils l’ont empêché. Il y a quelques jours la Chinoise Pan Zhanle, 19 ans, a dominé la reine de la natation, le 100 libre, en 46”40, battant le précédent record de 40 centièmes. Quarante centimes, ce qui dans cette discipline et sur cette distance, c’est beaucoup. Pan est l’un des rares nageurs chinois à ne pas figurer sur la liste noire des 23 graciés et suivis par le CIO après les célèbres accusations de dopage, les tests étant erronés – selon la version officielle – en raison d’une intoxication alimentaire dans l’équipe. . Mais les soupçons demeurent, même sur lui après une telle performance, et dans une piscine « lente » pour tout le monde.

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Pas pour lui. Et même pas pour Léon Marchand, le Français qui promet de devenir le roi des Jeux. Quatre médailles d’or dans la même édition : seuls Mark Spitz et Michael Phelps ont fait de même avant lui. Ce dernier, à la télé, le couronne ouvertement comme son héritier : “Personne ne pensait que je serais capable de faire les choses que j’ai faites, mais je les avais en moi, et c’est pareil pour Léon.” En y regardant de plus près, il y a plus de différences que de similitudes avec le requin de Baltimore. Marchand a un physique “normal” (pour ainsi dire), il n’a pas le torse et l’envergure de Phelps : il mesure 1,86 m et pèse 77 kg. Ce qui se passe lorsqu’il plonge est une véritable transformation : Léon ne nage pas, il danse dans l’eau. Le mouvement qu’il crée avec sa colonne vertébrale, la façon dont il exploite la vague dauphine qu’il produit, l’avantage qu’il obtient dans la partie sous-marine, lorsqu’il nage en apnée sur près de 15 mètres (« J’aime le silence là-bas »). Son secret ? Simple, selon lui : « Je gère très bien l’énergie, j’arrive à la canaliser, tout le stade est derrière moi et j’exploite cette énergie. Je ne me fatigue pas, je récupère vite. Et je gagne.”

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Et ce n’est pas encore fini. S’il atteint 5 médailles d’or, Marchand battra également son idole d’enfance, celle à qui il a ravi le dernier record du monde détenu par l’Américain au 400 m quatre nages. Mais le fait que le Français veuille l’imiter est également démontré par le fait qu’il a choisi de s’installer en Amérique pour devenir grand. Et sous la direction de Bob Bowman, le même entraîneur qui a entraîné les bras de Phelps. Fils d’art (son père Xavier a été médaillé d’argent mondial et sa mère Céline Bonnet a nagé aux Jeux de Barcelone), il est déjà une idole ici. Il est difficile de dire où elle arrivera, mais une étoile naît dans la mare des mystères. Le marchand d’or vient tout juste de commencer à mettre ses trésors autour de son cou.

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