L’épidémie de bronchiolite à Mayotte : les recommandations et mesures de l’ARS

L’épidémie de bronchiolite à Mayotte : les recommandations et mesures de l’ARS

L’ARS Mayotte est catégorique lorsqu’elle met en garde : “Attention, nous sommes toujours en phase épidémique concernant la bronchiolite, le virus circule toujours !” Pour étayer ce constat, le Dr. Jean nous alerte sur le fait que “5 bébés ont été admis en réanimation la semaine dernière”.

Les représentants de l’autorité sanitaire déploient leurs efforts avec leurs partenaires, tels que les Protections Maternelles et Infantiles (PMI) et les libéraux, pour améliorer la prévention et la prise en charge des enfants à domicile “pour limiter au maximum une hospitalisation”.

Le Dr Jean le reconnaît : “Généralement, tous les parents connaissent la bronchiolite mais la prise en charge à domicile est encore trop tardive (…) antérieurement, 1 enfant sur 2, qui arrivait aux urgences avec des symptômes de la bronchiolite, était hospitalisé.” Depuis, des mesures ont été déployées pour limiter l’impact hospitalier et améliorer la surveillance et la prise en charge des enfants à domicile.

En effet, le Dr. Jean explique que trop souvent “les parents se rendent compte tardivement de la gravité des symptômes de leur enfant” mais heureusement, le personnel des PMI est “bien préparé pour montrer aux parents comment gérer la maladie de leur enfant, prodiguer des soins à domicile et surveiller ses symptômes à la maison”, comme l’atteste Mathilde Lozano, coordinatrice des sages-femmes en PMI.

Ainsi, un important dispositif de “communication doit être poursuivi auprès des familles pour améliorer la prise en charge des enfants atteints d’une bronchiolite à domicile”, soutient le Dr Jean. Comme le rappelle l’infectiologue, “la bronchiolite est une maladie grave”. En effet, comme elle touche, chaque année, de nombreux enfants, nos esprits peuvent avoir tendance à minimiser cette maladie. Pourtant, comme l’explique le Dr. Jean, “la bronchiolite est grave, notamment parce que les bébés ne sont pas capables de respirer par la bouche, donc lorsque leur nez est bouché, ils n’ont pas la possibilité de respirer (…) un enfant qui a la bronchiolite ne peut même plus manger car il n’arrive pas à respirer”.

Bastien Morvan, le directeur de cabinet de l’ARS, a affirmé que les PMI disposent de stocks de médicaments et de sérums physiologiques pour faire face à cette épidémie, de même que les infirmiers, sages-femmes et les kinésithérapeutes. Ces kits peuvent être laissés aux familles pour poursuivre les soins à domicile.

“L’objectif de cette surveillance à domicile et des consultations en PMI, est justement de lutter contre des retards de prise en charge pour éviter que les enfants malades arrivent au CHM dans des états très dégradés.” a insisté Bastien Morvan.

Les représentants de l’ARS ont également rappelé “l’adhésion positive” qu’avait connu le traitement Nirsevimab (Beyfortus) au sein de la population mahoraise lors de son déploiement. Pour rappel, ce traitement est un anticorps monoclonal pour les enfants qui seraient exposés, pour la première fois, à la circulation du virus de la bronchiolite. Il ne s’agit pas d’un vaccin mais d’anticorps dont la protection serait active pendant près de six mois, empêchant le virus à l’origine de la bronchiolite d’infecter le bébé après l’injection.

D’après les chiffres de l’ARS, plus de 1.300 enfants ont bénéficié de ce traitement à Mayotte. Au sujet du traitement Beyfortus, Maxime Jean s’est félicité d’un gros travail opéré par l’ARS en lien avec sa tutelle parisienne : “En métropole, 70% des doses de Beyfortus ont été accordées par rapport au nombre total de naissances (…) A Mayotte, l’ARS a exigé et obtenu de la Direction générale de la santé (DGS) qu’elle octroie 100% des doses du traitement Beyfortus par rapport au nombre de naissances à Mayotte”.

Dans les couloirs des urgences pédiatriques et en réanimation pédiatrique, un impact positif de Beyfortus sur la bronchiolite pourrait être observé. Les urgentistes et les pédiatres du CHM ont confié au Dr. Jean, une simple perception, qui pourrait être encourageante. En effet, ces derniers pourraient déjà observer une diminution de la durée des hospitalisations des enfants qui auraient été immunisés grâce au traitement Beyfortus.

Ces observations, à défaut de ne pas être scientifiques, pourraient être des premiers indicateurs, encourageants on l’espère, pour la gestion de cette épidémie de bronchiolite qui sévit toujours et que nous continuerons de suivre !
Mathilde Hangard
#Lépidémie #bronchiolite #est #toujours #cours
2024-01-22 04:45:50

Facebook
Twitter
LinkedIn
Pinterest

Leave a Comment

This site uses Akismet to reduce spam. Learn how your comment data is processed.