L’Equateur est actuellement en “état de guerre” contre les bandes criminelles liées au trafic de drogue, a déclaré le président Daniel Noboa mercredi. Cette situation de violence inédite dans le pays a déjà fait au moins 14 morts depuis lundi.
Des centaines de soldats patrouillent dans les rues presque désertes de la capitale Quito, où les habitants restent chez eux par crainte de nouveaux actes de violence qui suscitent l’inquiétude de la communauté internationale.
Le président Daniel Noboa, âgé de 36 ans, a pris des mesures drastiques en réponse à l’évasion dimanche du redouté chef du gang des Choneros, Adolfo Macias, alias “Fito”, et aux mutineries dans de nombreuses prisons à travers le pays.
Il a déclaré que le pays est en “conflit armé interne” et a décrété l’état d’urgence pour une durée de 60 jours dans tout le pays, y compris dans les prisons qui sont maintenant utilisées comme bases pour les trafiquants de drogue.
Le président a déclaré: “Nous luttons pour la paix nationale, nous luttons aussi contre des groupes terroristes qui comptent aujourd’hui plus de 20.000 membres.”
Les États-Unis, l’Union européenne, le Brésil, la Colombie, le Chili, ainsi que la France, la Russie et le Pérou ont condamné ces violences. Les États-Unis se sont dits prêts à prendre des mesures concrètes, mais ont exclu tout soutien militaire.
La situation en Equateur a également suscité l’alarme du secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, ainsi que des conseils aux ressortissants de certains pays de ne pas se rendre en Equateur. Les forces de sécurité équatoriennes ont montré à travers des images diffusées leurs interventions dans les pénitenciers depuis dimanche, illustrant des centaines de détenus contraints, mains sur la tête et allongés sans ménagement sur le sol.
L’Equateur, autrefois un havre de paix, est maintenant ravagé par la violence en raison de son rôle de principal point d’exportation de la cocaïne produite au Pérou et en Colombie voisins. Cette situation a entraîné une augmentation de 800% des assassinats entre 2018 et 2023, passant de six à 46 pour 100.000 habitants. En 2023, 7.800 homicides ont été comptabilisés et 220 tonnes de drogues ont été saisies.