L’équipe palestinienne de football veut donner l’exemple

WQue ressent un joueur de football lorsqu’il joue pour un pays qui n’est constitué que de fragments sur la carte ? Que ressent-il lorsqu’il représente un peuple dont des millions de personnes doivent vivre à l’étranger ? Quand on pose ces questions à Mohammed Rashid, malgré tout, la réponse est : la fierté. Pour expliquer comment cela est possible, il revient sur la façon dont le football a changé sa vie. « À l’époque, dans les rues de Ramallah, nous étions des enfants qui tapaient dans le ballon par pure joie », raconte Rashid, aujourd’hui âgé de 28 ans. “Aucun d’entre nous n’avait vraiment l’espoir de réussir ou de gagner de l’argent grâce au sport comme nous l’avons vu dans d’autres pays. Nous le savions : le monde est différent pour nous, Palestiniens.

Le fait que Rashid ait réussi à devenir un joueur professionnel et national n’est pas seulement dû à son ambition, mais aussi à l’importance du sport dans son pays natal. Pour les Palestiniens, le football en particulier a une signification qui va bien au-delà du rôle d’une activité de loisir populaire. Comme le note l’historien Ibrahim Rabaia dans son essai « Au-delà du jeu : la politique du football palestinien depuis 1995 », le sport est une partie importante de la structure sociopolitique de la Palestine. Le football reflète une société façonnée depuis 1948 par les expulsions consécutives à la création de l’État d’Israël, la résistance contre l’occupation israélienne des territoires palestiniens et la lutte pour la reconnaissance internationale en tant que peuple doté d’un État indépendant.