Les actes antisémites ont quadruplé en France en 2023, selon un rapport

Publié dans: 25/01/2024 – 10h05

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Dans une interview avec l’agence AFP, le président du Crif, Yonathan Arfi, a souligné que la France n’avait jamais enregistré un degré d’antisémitisme aussi élevé depuis la Seconde Guerre mondiale. Le pays compte la plus grande communauté juive d’Europe, composée d’environ 500 000 personnes.

Le dirigeant rappelle qu’il y a eu quelques dizaines de cas de ce type dans les années 1990 et quelques centaines sur la période 2000-2022. Mais après l’attaque du Hamas, l’augmentation a été de 1 000 %, selon les journaux. Le Monde e Le Parisien, ce qui amène le thème dans le titre.

De début mai à fin septembre 2023, la France a enregistré une quarantaine d’actes antisémites par mois. Au cours des trois derniers mois de l’année, l’augmentation a été impressionnante : 563 cas en octobre, 504 en novembre et 175 en décembre. Début novembre, une grande manifestation contre l’antisémitisme a rassemblé des milliers de personnes dans les rues de Paris.

Violences et menaces

Environ 58 % des incidents signalés dans les plaintes ou les signalements à la police impliquent des violences physiques, des propos et des gestes menaçants à l’encontre de Juifs, selon le rapport qui rassemble les notifications enregistrées par les ministères de l’Éducation, de l’Intérieur et du Service de protection de la communauté juive (SPCJ). Les propos et gestes menaçants représentent plus de 40 % des cas et surviennent principalement dans la sphère privée (32 %) et dans la rue (20,4 %), avec une incidence plus faible (7,5 %) sur Internet.

Autre point inquiétant pour le Crif, 12,7% des actes antisémites se sont produits en milieu scolaire. « Pour la première fois depuis longtemps, les générations futures seront plus exposées aux préjugés antisémites que les générations précédentes », explique Yonathan Arfi. Il pointe trois facteurs qui contribuent à ce phénomène : la haine d’Israël, l’islam et les théories du complot.

Manque d’empathie envers les Juifs

Selon l’entité juive, la vue des civils israéliens massacrés par le Hamas le 7 octobre a catalysé la haine, activé l’antisémitisme latent et désinhibé la manifestation des préjugés. Au lieu de susciter de l’empathie à l’égard des Juifs, les atrocités commises par le mouvement islamique palestinien dans le sud d’Israël ont eu l’effet inverse en France.

Pour Yonathan Arfi, “l’antisémitisme est une problématique qui dépasse la communauté juive et signale l’évolution de quelque chose d’inquiétant dans les sociétés dans lesquelles il se développe”.