2024-07-24 12:06:21
L’opposition déclarée du ministère des Transports et le silence du gouvernement dans son analyse de l’offre publique d’acquisition (OPA) lancée par le groupe hongrois GanzMaVag pour Talgo en mars dernier ont conduit les actionnaires minoritaires du constructeur ferroviaire espagnol à avertir qu’il est proposé de poursuivre le Gouvernement en responsabilité patrimoniale contre l’État, “en réclamation non seulement pour les dommages consécutifs que pourraient subir les actionnaires en raison de la baisse de la valeur de l’action, mais aussi pour la perte de bénéfices, conséquence de ne pas pouvoir matérialiser une offre totalement attractive pour les actionnaires minoritaires, les privant de la possibilité de vendre leurs titres à 5 euros”.
Le prix de l’entreprise ce matin est de 4,10 euros, ce qui donne une idée du peu de confiance que l’offre prospérera. L’Association des Actionnaires Minoritaires des Sociétés Cotées (AEMEC) considère que les investisseurs de Talgo se trouvent dans une situation d’impuissance absolue en raison de l’application que le Gouvernement est en train d’appliquer du bouclier anti-OPA du Conseil des Investissements Étrangers, dirigé par le Ministère de Économie.
Selon lui, l’offre publique d’achat lancée sur la totalité du capital de Talgo pour 619 millions d’euros est bénéfique pour les plus de 8.000 actionnaires de l’entreprise, non seulement en raison de considérations économiques, mais aussi parce qu’elle apporte une solution à Talgo. ses urgences industrielles, ajoutant les atouts d’un groupe industriel de l’Union européenne qui convoite des marchés auxquels l’entreprise ne pouvait pas accéder jusqu’à présent. En ce sens, ils sont d’accord avec les actionnaires majoritaires de l’entreprise, menés par le fonds Trilantic, qui déjà en mars qualifiaient l’offre de Ganz Mavag d'”amicale”.
Le problème est que Talgo est considérée comme une entreprise stratégique et le gouvernement enquête sur les liens de l’entreprise candidate avec l’entourage du président hongrois Viktor Orban. Tant les hommes d’affaires liés à Ganz MaVag que les fonds qui se présentent comme investisseurs ont des relations avec ce cercle et la crainte du gouvernement est que ces relations s’étendent au-delà des frontières hongroises vers le régime russe de Vladimir Poutine.
Pour l’association minoritaire, ces questions ne sont pas aussi importantes que le fait que l’offre hongroise inclut un plan industriel qui résoudrait le goulot d’étranglement dont souffrent les usines de Talgo en raison du manque d’investissement et de capacité et qui entraîne des retards dans les livraisons des commandes. En outre, ils ajoutent que le fait que le constructeur tchèque Skoda ait présenté une déclaration d’intérêt pour l’achat de Talgo sans préciser de prix ni de délais ne fait qu’interférer dans le processus, de sorte que l’entreprise tchèque figure également sur la liste des défendeurs potentiels.
Depuis que l’offre de Ganz MaVag s’est concrétisée en mars dernier, le gouvernement n’a pas réussi à trouver un acheteur alternatif, malgré des démarches auprès de constructeurs ferroviaires comme Alstom et de groupes financiers comme Criteria. Pour l’instant, la seule option sur la table est un veto d’une entreprise qui, malgré ses liens évidents avec un gouvernement nationaliste qui défend les thèses que le Parlement européen et la Commission européenne veulent isoler comme hostiles, est originaire de l’UE. Ce que l’association minoritaire exige, c’est que le gouvernement fasse une déclaration en août prochain et ne laisse pas mourir l’offre faute de réponse.
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