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Les additifs alimentaires E471 et E407 augmentent le risque de cancer, selon une étude française

Les additifs alimentaires E471 et E407 augmentent le risque de cancer, selon une étude française

E407, E407a ou même E471… Ces codes ne vous disent peut-être rien, pourtant vous les côtoyez tous les jours. De votre biscotte du matin au carré de chocolat pris devant le film le soir, ces additifs alimentaires sont omniprésents. Quelques mois après avoir trouvé un lien entre la consommation d’émulsifiants et le développement de maladies cardiovasculaires, une équipe de chercheurs français récidive et met en évidence dans une nouvelle étude le lien entre deux familles d’émulsifiants et le risque accru de cancer chez l’humain.

“Il s’agit de la première étude dans le monde à avoir regardé ces liens” explique auprès de Novethic Bernard Srour, chercheur en épidémiologie nutritionnelle (EREN) et co-auteur de l’étude publiée dans la revue PLOS Médecine le 13 février dernier. Entre 2009 et 2021, ces chercheurs ont ainsi suivi et analysé les habitudes alimentaires de 92 000 personnes issues de la cohorte française NutriNet-Santé permettant ainsi d’identifier l’ensemble des additifs alimentaires consommés et en quelles quantités.

“Des aliments pas forcément étiquetés malbouffe”

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Parmi la soixantaine d’additifs étudiés, cette équipe de chercheurs ont découvert qu’un apport plus important en E471 – autrement appelés “mono et diglycérides d’acides gras” – augmente le risque de cancer de 15%, et plus particulièrement celui du sein (24%) et de la prostate (46%). Mais une autre famille d’émulsifiant est également visée par cette étude, il s’agit des carraghénanes, soit les E407 et E407a. Ils exposent à un risque accru de cancer du sein (32%).

Si vous pensez pouvoir leur échapper, bonne chance. “Ces émulsifiants sont parmi les plus courants et les plus consommés” souligne Bernard Srour. Selon les données collectées par la plate-forme collaborative Faits alimentaires ouverts ils sont présents dans plus de 20 000 produits vendus en France. Dans cette liste, on peut entre autres les retrouver dans certaines crèmes desserts, biscuits ou glaces. Des produits que l’on qualifie de “transformés voire utlratransformés”. Sauf que des “aliments pas forcément étiquetés ‘malbouffe’ figurent aussi dans cette liste” fait remarquer ce chercheur, faisant notamment référence à des marques de biscottes ou de margarine végétale, consommée à la place du beurre.

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“L’idée derrière cette étude n’est pas de rejeter la faute sur le consommateur, il y a des efforts à faire surtout du côté des industriels et des politiques” indique Bernard Srour, car “il faut rappeler que ce ne sont pas des ingrédients indispensables aux recettes, ce sont des agents de texture qui permettent de rajouter de l’onctuosité aux produits, ou des additifs qui permettent d’allonger la durée de conservation. Et certains industriels s’en passent très bien” ajoute-t-il.

Une réglementation à revoir

Sur la vingtaine d’entreprises alimentaires contactées par Novethic, une poignée seulement a bien voulu répondre à nos questions. Kellogg’s, qui commercialise les chips Pringles où figure le E471, nous informe qu’ils ont “pris connaissance de l’étude” et qu’ils se réfèrent au “règlement européen (CE) n°1333/2008 sur les additifs alimentaires qui définit la liste des additifs autorisés et leurs conditions d’utilisation/dosage pour les denrées alimentaires”.

Même son de cloche pour Lu, dont les Napolitains ou encore les biscottes Heudebert sont concernés. La marque précise cependant que “l’Autorité Européenne de la Sécurité des Aliments (EFSA) a récemment ré-évalué la sécurité de l’émulsifiant E471 et a conclu que, sur la base des dernières données scientifiques, les conditions actuelles d’utilisation de cet additif ne posent pas de risque pour la santé humaine”.

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Un discours minimaliste qui ne convainc pas les scientifiques. “C’est facile de dire qu’on est dans le respect de la réglementation quand il n’y en a pas”, s’émeut Bernard Srour. Comme c’est notamment le cas pour le E471 où aucun seuil n’a été fixé par l’EFSA, puisqu’aucune étude scientifique démontrant ou non sa toxicité n’avait été publiée jusqu’à présent. Une réactualisation de ces réglementations pourrait donc être envisagée à la lumière de cette nouvelle étude, comme le souhaitent ses auteurs, bien que conscients que cela pourra prendre plusieurs années.
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2024-02-23 09:33:04

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