« Les ados n’osent pas toujours raconter leurs souffrances », expliquent les ambassadeurs contre le harcèlement scolaire, issus du lycée Marceau, à Chartres.
Leur présence permet aux jeunes de pouvoir se confier ou trouver de l’aide, sans avoir à rencontrer directement un adulte. « À la rentrée scolaire, nous nous présentons aux secondes afin qu’ils sachent qui nous sommes. Nous les sensibilisons sur les différentes formes de harcèlement, en restant à leur disposition pendant tout leur passage au lycée », explique Lana Andrianarisoa, l’une des ambassadrices. L’année dernière, ces lycéens ont été récompensés pour leur court-métrage sur ce thème par l’académie Orléans-Tours.
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Chez les ambassadeurs, tous les niveaux sont représentés, de la seconde à la terminale. « Si besoin, nous organisons un rendez-vous afin d’en parler convenablement. On se connaît, ils nous font confiance. C’est plus simple pour eux de se confier avant de parler à des adultes », souligne Clara Lefrançois, l’une des ambassadrices. « Ils peuvent également nous contacter par Internet. C’est simple et accessible à tous. »
L’an dernier, les ambassadeurs de Marceau expliquent avoir constaté que « la moitié d’une classe s’était liguée contre un élève, car il ne portait pas de vêtements de marque ».
« Je pense que le harcèlement est plus pris en compte aujourd’hui qu’il n’y a dix ans. Ce n’est pas encore totalement pris au sérieux par tous. Certains pensent que ce ne sont que des chamailleries d’adolescents. »
Lana (Ambassadrice contre le harcèlement scolaire, au lycée Marceau, à Chartres)
« Encore des progrès à réaliser »
« C’est dur de détecter ces situations. Les professeurs ne sont sûrement pas assez formés sur le sujet. Il y a encore des progrès à réaliser. Avec la venue de Nicola Sirkis, chanteur d’Indochine (NDLR, Le chanteur s’est rendu dans le lycée chartrain, le 29 novembre, afin de parler de harcèlement.), les élèves et professeurs ont pris conscience de la diversité de nos actions. », détaille Lana.
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« Les adolescents sont très violents entre eux et profitent de chaque faille. Il faudrait que les profs cessent de distribuer les copies par ordre des notes. Certains jugent que nous sommes trop sensibles », détaille l’un des ambassadeurs.
« C’est devenu encore plus compliqué de pouvoir parler des attitudes de certains adultes. Avec Parcoursup, une remarque peut faire changer votre dossier scolaire », estime Pierre Verdier, l’un des ambassadeurs. « Il faudrait arrêter les cours dès qu’il y a un cas de harcèlement, faire une intervention dans la classe, pour que le problème soit davantage pris en compte. Une ou deux heures de retenue pour du harcèlement, ce n’est pas cher payé. »
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Parmi les projets de ces adolescents, l’envie d’intervenir dans les collèges, « même là où il y a des ambassadeurs », pour donner du poids à la sensibilisation et « montrer l’importance de cette cause ».
« Nous referons sûrement, à l’avenir, une vidéo ou un clip, mais avec davantage de dialogues et pas forcément pour un concours », souligne Noam Jeanne dit Lepage, également ambassadeur.
Délit. Le harcèlement scolaire est considéré comme délit depuis la loi n° 2022-299 du 2 mars 2022 visant à combattre le harcèlement scolaire.
Sanction. La peine encourue est de 3 ans de prison et 45.000 € d’amende (article 222-33-2-3 du code pénal). Les peines peuvent être plus lourdes selon les situations.
Numéros et adresses utiles. 3020 et 3018 : ces numéros gratuits permettent une écoute et une prise en charge des familles et des victimes. En Eure-et-Loir, un autre numéro est disponible : 02.38.79.38.70.
Maison des adolescents. Chartres, Hôtel-Dieu, 34 rue du Docteur Maunoury ; Dreux, Ruelle Bodeau.
Tél. 02.37.43.05.19.
Point d’accord. Consultations sur rendez-vous. 5, rue Nicole, à Chartres. Tél. 07.66.3135.77.
Thomas Desprez
