Les Alouettes privilégient les joueurs québécois dans leur recrutement

L’interview touchait à sa fin lorsque la question a été lancée comme une plaisanterie au directeur général des Alouettes, Danny Maciocia: “À talent égal, choisis-tu un joueur des Carabins avant un joueur du Rouge et Or lors de la prochaine draft?”

Maciocia va te tuer.

“Je ne m’aventurerai pas sur ce terrain glissant”, a plutôt répondu le DG des Alouettes, en riant de bon cœur.

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Immédiatement, Maciocia a rappelé la ligne directrice des Alouettes en vue de la draft de la Ligue canadienne de football prévue le 30 avril. À talent égal, le club montréalais sélectionnera effectivement un produit du Québec avant d’opter pour un joueur d’une autre province canadienne. Son expérience d’une décennie, de 2010 à 2020, en tant que grand patron des Carabins ne semble pas avoir d’incidence.

“Lors du camp d’évaluation à Winnipeg [du 20 au 24 mars], l’Université Concordia était très bien représentée, il y avait aussi un très bon joueur de McGill”, a noté Maciocia, sans trop vouloir dévoiler ses cartes. “Il y avait plusieurs bons athlètes de l’Université Laval et il y avait aussi quelques joueurs intéressants de l’Université de Montréal.”

“On ne fait pas de cadeaux”

Si les Alouettes en ont l’opportunité, on devine que l’organisation repêchera au moins un ou deux Québécois. Le plus convoité reste probablement le secondeur Geoffroy Cantin-Arku, qui évoluait dans la NCAA avec les Tigers de l’Université de Memphis, mais celui-ci pourrait être choisi avant le premier tour de sélection des Alouettes, au neuvième rang.

“Depuis le 13 janvier 2020, lorsque j’ai accepté le poste de DG des Alouettes, j’ai parlé de mon désir de changer l’image des Alouettes”, a rappelé Maciocia. “L’an dernier, il y avait 10 de nos 21 joueurs canadiens [NDLR : le ratio imposé dans la LCF] qui étaient Québécois lors du match de la Coupe Grey. Nous allons continuer dans cette voie, mais il faut être logique. Nous ne faisons pas de cadeaux. Ceux qui sont là, le sont parce qu’ils sont bons et le méritent. Le fait qu’ils parlent la langue française est un plus.”

Marc-Antoine Dequoy, Alexandre Gagné, Frédéric Chagnon et Vincent Desjardins faisaient officiellement partie de l’unité défensive des Alouettes lors du match de la Coupe Grey, tandis que leur contribution était également notable sur les unités spéciales. En attaque, les joueurs de ligne Kristian Matte et Philippe Gagnon étaient présents, tout comme David Dallaire et Régis Cibasu. Le tableau était complété par le botteur David Côté et le spécialiste des longues remises Louis-Philippe Bourassa. Quant au joueur de ligne offensive Pier-Olivier Lestage, il avait manqué la finale en raison d’une blessure.

Sept jours par semaine

Outre Cantin-Arku, il y a le receveur Kevin Mital qui représentait notamment le Rouge et Or en mars à Winnipeg, ainsi que le joueur de ligne offensive Nathaniel Dumoulin-Duguay, entre autres. Du côté des Carabins, le centre-arrière Paul-Antoine Ouellette a tenté d’impressionner les équipes, tout comme le demi défensif Kaylyn St-Cyr. Benjamin Labrosse, inactif l’an dernier à McGill pour des raisons académiques, a également impressionné par ses qualités athlétiques, pouvant également jouer comme demi défensif.

Nathaniel Dumoulin-Duguay, du Rouge et Or de l’Université Laval


Photo d’Archives, Mathieu Bélanger

Parmi les autres joueurs québécois issus de la NCAA, on évoque le nom du receveur Kevens Clercius. Le natif de Montréal a joué à l’Université du Connecticut. Tant de candidatures à étudier.

“Nous sommes là-dedans tous les jours, sept jours par semaine”, assure Maciocia. “Nous connaissons l’importance du contenu canadien pour les équipes de notre ligue.”

On connait également l’importance du contenu québécois pour les Alouettes. À ce titre, lors de la draft de 2023, l’équipe avait sélectionné deux joueurs québécois, tous deux issus du programme du Rouge et Or: David Dallaire, en deuxième ronde, et Maxym Lavallée, au huitième tour.