Les bio-génieurs d’Uantwerp ont reçu une prestigieuse subvention de preuve de concept de l’ERC pour le projet Valerie. Cette recherche révolutionnaire se concentre sur le développement d’antibiotiques vivants, basés sur les lactobacilles du vagin, pour aborder la crise croissante de la résistance aux antibiotiques. La subvention supplémentaire, décernée par le Conseil européen de recherche (ERC), permettra à l’équipe de développer davantage ses découvertes innovantes envers les applications cliniques.
La résistance aux antibiotiques est reconnue dans le monde entier comme l’une des plus grandes menaces à la santé publique. On estime que 1,27 million de personnes meurent chaque année d’infections résistantes aux médicaments. Sans action, ce nombre pourrait atteindre 10 millions de morts par an d’ici 2050. L’utilisation d’antibiotiques, entre autres, la gynécologie contribue à ce problème. Par exemple, des antibiotiques préventifs (mais inutiles) sont régulièrement donnés lors des livraisons ou pour la vaginose bactérienne, une condition qui provoque des odeurs désagréables et des démangeaisons.
Le projet Valerie vise à changer cela. Les scientifiques d’Anvers veulent développer une alternative naturelle et durable: les lactobacilles vivants qui produisent des substances antimicrobiennes uniques et forment ainsi des usines de vie qui fabriquent des médicaments. L’Europe met 150 000 euros disponibles pour cela, en plus d’un financement précédent de 1,5 million d’euros.
Innovation dans les antibiotiques vivants
Valerie s’appuie sur plus de quinze ans de recherche sur Lactobacilli par l’équipe du professeur Sarah Lebeer. «Nous avons découvert que les lactobacilles du vagin peuvent produire des substances antimicrobiennes spécialisées, y compris de nouveaux types de bactériocines», explique le professeur Lebeer. «Les bactériocines sont de petits peptides toxiques que les bactéries se produisent pour inhiber la croissance des concurrents. Ces composés sont particulièrement prometteurs pour les applications en gynécologie, un domaine médical dans un besoin urgent de nouvelles solutions antimicrobiennes. »
Le chercheur postdoctoral Jelle Dillen, bio-ingénieur et figure clé du projet, ajoute: «En utilisant l’analyse du génome et les techniques biochimiques, nous avons pu démêler les propriétés uniques de ces lactobacilles. Grâce à cette subvention, nous pouvons convertir mes recherches doctorales en une application médicale potentielle qui, espérons-le, peut être testée rapidement chez les patients. »
Du laboratoire à la clinique
Les objectifs du projet Valerie sont ambitieux. L’équipe veut purifier les substances antimicrobiennes uniques de Lactobacilli et tester son activité contre des agents pathogènes importants tels que Candida albicans, qui provoque une infection fongique, et les dangereux pathogènes Eskape, connus des bactéries hospitalières. La sécurité et l’efficacité des substances et des bactéries vivantes sont évaluées via des modèles informatiques, des tests de laboratoire et des modèles animaux. En fin de compte, une formulation de lactobacilles multi-espèces sera développée pour des applications cliniques.
«Notre approche combine le pouvoir de la biotechnologie avec les processus naturels», explique le professeur Lebeer. «Ce projet montre l’énorme potentiel de l’innovation microbienne dans la lutte contre la résistance aux antibiotiques.»
La route vers le futur
Le projet Valerie promet non seulement une percée scientifique, mais aussi une étape importante vers les soins de santé durables. Avec le soutien de l’ERC Proof of Concept Grant, l’équipe espère attirer des partenaires industriels pour apporter cette technologie prometteuse sur le marché et, finalement, sauver des millions de vies.
Sur la photo: le chercheur Maline Victor utilise la «configuration vaginale» spéciale dans le laboratoire des bio-génieurs d’Anvers.
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