Les applications de réseaux sociaux ont généré 11 milliards de dollars grâce aux enfants et aux adolescents en 2022

Lorsqu’il s’agit de santé mentale et de vie privée des enfants, leur perte se traduit par des gains énormes pour les sociétés de médias sociaux : 11 milliards de dollars, pour être exact.

C’est selon un nouveau Harvard étude qui montre que les plateformes de médias sociaux ont généré l’année dernière 11 milliards de dollars de revenus grâce à la publicité destinée aux enfants et aux adolescents, dont près de 2 milliards de dollars de bénéfices publicitaires provenant des utilisateurs âgés de 12 ans et moins.

Snaphat, TikTok et Youtube ont récolté la part la plus élevée de ces milliards, environ 30 à 40 % combinés, selon les conclusions.

“Bien que les plateformes de médias sociaux puissent prétendre qu’elles peuvent autoréguler leurs pratiques pour réduire les préjudices causés aux jeunes, elles ne l’ont pas encore fait, et notre étude suggère qu’elles ont d’énormes incitations financières à continuer de retarder la prise de mesures significatives pour protéger les enfants”, ” a déclaré S. Bryn Austin, l’un des auteurs de l’étude et professeur de sciences sociales et comportementales à la Harvard TH Chan School of Public Health.

Youtube, Instagram et Facebook ont ​​rapporté l’année dernière des centaines de millions de dollars de bénéfices grâce à la publicité ciblant les enfants qui utilisent ces plateformes, générant respectivement 959,1 millions de dollars, 801,1 millions de dollars et 137,2 millions de dollars, ont découvert des chercheurs de Harvard. La même année, Instagram, Tiktok et Youtube ont généré respectivement 4 milliards de dollars, 2 milliards de dollars et 1,2 milliard de dollars de revenus grâce aux publicités destinées aux utilisateurs adolescents.

L’étude, qui s’appuie sur des données d’enquêtes publiques et d’études de marché de 2021 et 2022, se concentre sur deux groupes d’âge aux États-Unis : les enfants de 12 ans et moins et les adolescents de 13 à 17 ans. Les chercheurs ont examiné les activités publicitaires des deux groupes sur six plateformes de médias sociaux populaires : Youtube, X, TikTok, Instagram, Facebook, Snapchat.

Pression croissante pour la protection de l’enfance

Les plateformes de médias sociaux sont de plus en plus critiquées alors que les responsables de la santé expriment leurs inquiétudes quant aux effets nocifs potentiels d’applications comme Instagram, Snapchat et TikTok sur la santé mentale des jeunes.

Le chirurgien général américain, le Dr Vivek Murthy, en mai a appelé à des lignes directrices plus strictes pour les médias sociaux utilisation chez les enfants et les adolescents, soulignant un nombre croissant de recherches selon lesquelles les plateformes pourraient présenter ce qu’il a décrit comme un « risque profond » pour la santé mentale des jeunes.

Comme le rapporte 60 minutes de CBS en juin le nombre de familles intentant des poursuites est passé à plus de 2 000 depuis décembre dernier. Plus de 350 poursuites devraient être intentées cette année contre TikTok, Snapchat, YouTube, Roblox et Meta – la société mère d’Instagram et de Facebook.

Plus récemment, les procureurs généraux de 33 États a déposé une plainte fédérale contre Meta en octobre, affirmant que l’entreprise avait porté préjudice aux jeunes utilisateurs de ses plateformes Facebook et Instagram en utilisant des tactiques hautement manipulatrices pour attirer et maintenir l’engagement, car elle collectait illégalement des informations personnelles sur des enfants sans le consentement des parents.

En octobre également, les législateurs de New York proposé une législation interdisant aux mineurs d’accéder à ce qu’ils ont décrit comme des « flux addictifs » sans le consentement de leurs parents.