L’avenir des arbres en ville face au changement climatique
Les arbres de nos villes sont mis à rude épreuve par le changement climatique. Les étés extrêmes se succèdent depuis une décennie. Un chêne ou un hêtre indigène a besoin de deux à trois ans pour se remettre d’un été sec. Cette possibilité de récupération a quasiment disparu depuis 2018.
Lors des étés chauds, les arbres ont moins d’eau à disposition dans le sol, tout en transpirant davantage.Cela conduit à un manque d’eau absolu. Les espèces indigènes comme l’érable sycomore et le tilleul à feuilles larges, autrefois des arbres de rue courants, sont depuis longtemps dépassées dans les villes les plus chaudes. En 2019, plusieurs villes ont enregistré des températures supérieures à 40 degrés Celsius. De telles températures étaient autrefois inconnues.
Diversifier les espèces : une nécessité
Face à la vulnérabilité des espèces indigènes, il est tentant d’expérimenter avec d’autres. Un projet de recherche a débuté en 2010, avec des plantations sur trois sites distincts : Wurtzbourg, l’une des villes les plus chaudes et sèches d’Allemagne ; Hof/Münchberg, sujette aux gelées et gelées tardives ; et kempten, au climat pré-alpin pluvieux. La plupart des espèces proviennent de régions continentales comme la Roumanie ou la Bulgarie, mais des espèces d’arbres asiatiques et nord-américaines ont également été testées.
Ces espèces alternatives sont adaptées aux étés secs et chauds, ainsi qu’aux hivers froids. Les espèces continentales peuvent encore puiser de l’eau dans le sol lorsque les espèces indigènes ont déjà abandonné. De plus, les arbres à feuilles caduques ont besoin de quatre mois de période de végétation pour croître. Si les feuilles tombent prématurément en août à cause de la sécheresse, comme c’est le cas pour de nombreuses espèces indigènes, la croissance n’est tout simplement plus possible.
Arguments pour la diversité
Planter des espèces indigènes reste pertinent dans certains contextes : parcs, nouveaux quartiers en périphérie des villes, ou le long des cours d’eau. Cependant, les arbres urbains nécessitent une diversité maximale. Actuellement, seulement huit espèces différentes représentent 80 % de tous les arbres de rue. Cela favorise la propagation rapide des parasites et des maladies,comme la processionnaire du chêne ou la maladie du Massaria chez les platanes. Une gamme beaucoup plus large d’arbres est nécessaire, adaptée aux différents emplacements. Un charme, par exemple, tolère le climat urbain, mais a besoin d’ombre l’après-midi, sinon le rayonnement solaire devient excessif.
Quelles espèces privilégier ?
Il est difficile de généraliser, car peu d’espèces prospèrent bien dans tous les endroits. Le noyer noir, par exemple, pousse à merveille à Kempten, mais beaucoup moins bien à Hof, où il y a du gel. Le chêne chevelu, en revanche, n’aime pas du tout kempten, peut-être à cause des fortes pluies torrentielles, mais il prospère très bien dans la ville sèche de Wurtzbourg.
D’autres options incluent l’aulne rouge ( Alnus x spaethii ), le savonnier ( Styphnolobium japonicum ), le frêne à fleurs ( Fraxinus ornus ), et des ormes comme les hybrides résistants Ulmus ‘Lobel’ et ulmus ‘Rebona’. Les ormes sont des arbres robustes, très grands et très beaux. Cela conduit rapidement au désir de planter une allée d’ormes.Cependant, grâce à la tenthrède zigzag de l’orme, qui peut produire jusqu’à quatre générations par an, une telle allée est dénudée dès la troisième année. Il est préférable de planter un mélange ! Plus il y a d’espèces, mieux c’est.
Biodiversité des cimes
Les cimes des arbres sont un haut lieu de la biodiversité. Des études comparatives ont été menées sur la diversité des insectes et des araignées dans les cimes d’espèces d’arbres urbains indigènes et non indigènes à Wurtzbourg. Pendant trois ans – 2017, 2021, 2022 – plus de 25 000 insectes et arachnides ont été capturés sur 30 arbres étudiés, et les abeilles sauvages, les coléoptères phytophages, les punaises, les cicadelles, les chalcidiens et les araignées ont été identifiés jusqu’à l’espèce.
Des différences significatives ont été observées entre les arbres indigènes et non indigènes.
« Nous avons déjà en 2010, très prévoyant, pour notre projet de recherche « Stadtgrün 2021+ » avec des plantations à trois endroits très différents commencé : à Wurtzbourg comme l’une des villes les plus sèches et les plus chaudes d’Allemagne, à Hof/Münchberg, où les gelées et les gelées tardives se produisent, et à Kempten avec un climat pré-alpin pluvieux. La plupart des espèces proviennent de régions continentales comme la Roumanie ou la Bulgarie,mais nous avons également testé des espèces d’arbres asiatiques et nord-américaines. »
Biodiversité urbaine : les arbres indigènes sont-ils vraiment les meilleurs ?
Table of Contents
- L’avenir des arbres en ville face au changement climatique
- Diversifier les espèces : une nécessité
- Arguments pour la diversité
- Quelles espèces privilégier ?
- Biodiversité des cimes
- Biodiversité urbaine : les arbres indigènes sont-ils vraiment les meilleurs ?
- Comment assurer un avenir verdoyant à nos villes ?
- Les bandes de verdure : un habitat essentiel
- Quels arbres planter dans les jardins urbains ?
- FAQ
- Tableau comparatif des espèces d’arbres
La question de savoir si les arbres indigènes sont supérieurs aux arbres non indigènes en termes de biodiversité est complexe. Une étude récente a mis en lumière des nuances importantes concernant la faune et la flore associées aux différents types d’arbres en milieu urbain.
Contrairement à une idée reçue,il n’existe pas de preuve irréfutable que les arbres indigènes abritent systématiquement plus d’espèces ou une plus grande diversité de vie que les arbres non indigènes. La réalité est plus subtile et dépend des espèces considérées.
Les insectes et les arbres : une relation complexe
L’étude révèle que certains insectes, comme les cicadelles, ne font pas de distinction entre les ormes indigènes et les variétés asiatiques résistantes. Ils apprécient également les aulnes pourpres. En revanche, ils sont moins attirés par les frênes et les tilleuls.
Les punaises indigènes, quant à elles, affectionnent aussi bien les frênes que les ormes et les aulnes pourpres. Cependant, les punaises spécifiquement liées aux frênes ne se retrouvent pas sur les frênes rouges américains.
« Les ormes et les aulnes pourpres sont donc bons pour les insectes suceurs. Mais les frênes rouges ne remplacent pas nos frênes indigènes malades du point de vue des insectes suceurs. »
L’importance des arbres pour les abeilles
Les chercheurs ont recensé plus de 50 espèces d’abeilles différentes dans les cimes des arbres étudiés, tout au long de la saison. Ces abeilles sauvages sont des espèces européennes, présentes dans toute l’Europe centrale et méridionale. Il est significant de noter que différentes espèces d’abeilles butinent à des moments différents. La plupart d’entre elles nichent dans le sol et dépendent des espaces verts au pied des arbres pour construire leurs nids.
Des espèces disparues retrouvées dans les arbres
L’étude a permis de redécouvrir des espèces de punaises que l’on croyait disparues depuis des décennies.
« Nous avons trouvé dans les cimes des arbres – dans une zone industrielle ! – trois espèces considérées comme disparues en Bavière depuis 50 ans. Normalement, elles vivent sur des pelouses sablonneuses et des prairies sèches. »
Ces découvertes soulignent le rôle crucial des arbres comme refuge pour la faune urbaine, en particulier pendant les périodes de fortes chaleurs. Les chercheurs ont constaté que la température dans la canopée des arbres peut être jusqu’à neuf degrés inférieure à la température ambiante, offrant ainsi un abri vital aux insectes qui ne peuvent survivre à la chaleur extrême.
Comment assurer un avenir verdoyant à nos villes ?
Pour garantir la présence d’arbres offrant de l’ombre et un habitat pour la faune dans les années à venir, il est essentiel de repenser la place de la nature en ville.
Il est impératif d’accorder une importance accrue aux espaces verts urbains, en privilégiant le vert au gris. Cela pourrait impliquer de réduire la superficie des routes pour améliorer les conditions de croissance des arbres.Les arbres ont besoin d’un volume de terre suffisant, d’au moins douze mètres cubes, d’un arrosage adéquat et de soins attentifs pendant leur jeunesse.Ils devraient être plantés dans des bandes de verdure où ils peuvent développer de longues racines.
les bandes de verdure : un habitat essentiel
Les bandes de verdure jouent un rôle crucial en tant qu’habitat pour de nombreuses espèces, notamment les abeilles sauvages. sans ces espaces, une grande partie des espèces de punaises et de cicadelles observées n’auraient pas été présentes. Ces insectes passent une partie de leur vie dans la strate herbacée, tout comme d’autres animaux.
Quels arbres planter dans les jardins urbains ?
Pour les jardins urbains, il est conseillé de planter des arbres fruitiers variés, tels que des cognassiers, des mirabelliers ou des mûriers. Le pommier d’ornement trilobé ( Malus trilobata ) est également un excellent choix pour son feuillage attrayant.
Au lieu du sorbier des rochers à feuilles de cuivre, qui perd rapidement ses feuilles en cas de sécheresse, il est préférable d’opter pour l’amélanchier Amelanchier arborea ‘Robin Hill’. Le poirier à feuilles de saule ( pyrus salicifolia ), qui ressemble à un olivier, est également un excellent choix. Enfin, le tulipier de Virginie, avec son feuillage unique et ses fleurs fascinantes, ne manquera pas d’attirer l’attention.
Si vous préférez les espèces indigènes, le noyer commun ( Juglans regia ) est un excellent choix si vous avez suffisamment d’espace.Planter des noyers, bien qu’ils soient originaires d’Europe du Sud-Est, est possible. Le noyer,tout comme l’alisier torminal,s’implante désormais spontanément dans les forêts franconiennes. L’érable champêtre, l’érable de Montpellier, le sorbier des oiseleurs et le tilleul d’hiver prospèrent bien dans les jardins.
Il est conseillé de toujours choisir l’espèce pure, et non une variété. En effet, pour les variétés, il est difficile de connaître le porte-greffe utilisé, ce qui peut être contre-productif en matière de résistance climatique. Si vous souhaitez planter un chêne, optez pour le chêne sessile, car il supporte mieux la chaleur que le chêne pédonculé.
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L’avenir des arbres en ville face au changement climatique
Diversifier les espèces : une nécessité
Les arbres en ville sont affectés par le changement climatique, notamment les étés secs. Les espèces indigènes sont vulnérables, d’où la nécessité d’expérimenter avec d’autres espèces. Une étude de 2010 a planté des arbres dans trois villes allemandes : Wurtzbourg, Hof/Münchberg et Kempten. Les espèces testées proviennent de régions continentales, d’Asie et d’Amérique du Nord, adaptées aux climats secs et froids.
Arguments pour la diversité
Planter des espèces indigènes est utile dans certains contextes,mais les arbres urbains nécessitent une diversité maximale. Actuellement, peu d’espèces sont plantées, ce qui favorise la propagation de parasites et de maladies. Une plus grande variété est nécessaire,adaptée aux différents emplacements.
Quelles espèces privilégier ?
Il est difficile de généraliser, certaines espèces se plaisant mieux dans certains endroits. Le noyer noir prospère à Kempten, moins à Hof. le chêne chevelu n’aime pas Kempten, mais réussit à Wurtzbourg.
D’autres options incluent l’aulne rouge, le savonnier, le frêne à fleurs et les ormes résistants. Il est préférable de planter un mélange d’espèces.
Biodiversité des cimes
Les cimes des arbres sont un haut lieu de biodiversité. Des études ont comparé la diversité des insectes et des araignées dans les cimes d’arbres urbains indigènes et non indigènes à Wurtzbourg entre 2017 et 2022.
Biodiversité urbaine : les arbres indigènes sont-ils vraiment les meilleurs ?
Il n’y a pas de preuve irréfutable que les arbres indigènes abritent systématiquement plus d’espèces qu’arbres non indigènes. La réalité dépend des espèces.
Les insectes et les arbres : une relation complexe
Certains insectes, comme les cicadelles, ne font pas de distinction entre les ormes indigènes et les variétés asiatiques. les punaises indigènes affectionnent aussi bien les frênes que les ormes et les aulnes pourpres. Cependant, les punaises spécifiquement liées aux frênes ne se retrouvent pas sur les frênes rouges américains.
L’importance des arbres pour les abeilles
Plus de 50 espèces d’abeilles ont été recensées dans les cimes des arbres. Elles nichent au sol et dépendent des espaces verts.
Des espèces disparues retrouvées dans les arbres
Des punaises considérées comme disparues ont été retrouvées, soulignant le rôle crucial des arbres comme refuge.
Comment assurer un avenir verdoyant à nos villes ?
Il faut accorder plus d’importance aux espaces verts urbains, en réduisant la superficie des routes. Les arbres ont besoin d’un volume de terre suffisant et de soins.
Les bandes de verdure : un habitat essentiel
Les bandes de verdure sont un habitat essentiel pour de nombreuses espèces, notamment les abeilles sauvages.
Quels arbres planter dans les jardins urbains ?
Pour les jardins urbains, il est conseillé de planter des arbres fruitiers variés. Choisir des espèces pures est meaningful.
FAQ
Q : Pourquoi est-il nécessaire de diversifier les espèces d’arbres en ville ?
R : Les espèces indigènes sont vulnérables au changement climatique. La diversification permet de mieux résister aux changements climatiques et aux maladies.
Q : Quels sont les avantages des arbres non indigènes ?
R : Ils peuvent être adaptés aux climats secs et froids et peuvent offrir des habitats pour la faune.
Q : Tous les arbres indigènes sont-ils les meilleurs pour la biodiversité ?
R : Non, l’étude montre que la biodiversité dépend des espèces considérées et certaines espèces non indigènes peuvent aussi abriter une grande biodiversité.
Q : Comment les villes peuvent-elles assurer un avenir verdoyant ?
R : en privilégiant les espaces verts, en donnant aux arbres suffisamment d’espace, en les arrosant et en les soignant.
Q : Quels arbres sont recommandés pour les jardins urbains ?
R : Arbres fruitiers variés, amélanchier, poirier à feuilles de saule, et des espèces indigènes comme le noyer commun.
Tableau comparatif des espèces d’arbres
| Caractéristique | Espèces Indigènes | Espèces Alternatives (Non Indigènes) |
| :———————- | :————————————————— | :—————————————————————————– |
| Résistance au climat | Souvent moins résistantes aux étés secs et chauds | Plus grande résistance aux sécheresses et aux hivers froids |
| Biodiversité | Variable, pas systématiquement supérieure | Peut aussi favoriser la biodiversité |
| Exemples | Érable sycomore, tilleul à feuilles larges, chêne pédonculé, frêne | Noyer noir, chêne chevelu, aulne rouge, savonnier, frêne à fleurs, ormes |
| Recommandations générales | Pertinentes dans certains contextes, en mélange avec d’autres. | Essentielles dans les environnements urbains, en mélangeant avec d’autres espèces.|