Les attaques contre les rebelles du Yémen mettent en lumière la guerre dans ce pays pauvre

DUBAI, Émirats arabes unis (AP) — L’offensive aérienne menée par les États-Unis contre les rebelles Houthis du Yémen pour leurs attaques contre les navires dans la mer Rouge a recentré vendredi l’attention internationale sur la guerre qui ravage depuis des années le pays le plus pauvre du monde arabe, tandis que les menaces qui pèsent sur le transport maritime au Moyen-Orient persistent.

A l’aube, des bombardements ont illuminé le ciel dans plusieurs endroits contrôlés par les rebelles soutenus par l’Iran. L’Arabie saoudite a cherché à se distancier rapidement des attaques pour tenter de maintenir une détente délicate avec l’Iran et un cessez-le-feu dans la guerre au Yémen, dont elle espère enfin se retirer.

Pour sa part, la marine américaine a reconnu une attaque survenue quelques jours plus tôt contre un navire dans les confins de l’océan Indien – ce qui pourrait indiquer la volonté de l’Iran d’attaquer des navires dans le cadre d’une campagne maritime plus large contre la guerre d’Israël contre le Hamas dans la bande de Gaza. . Par ailleurs, Téhéran a saisi jeudi un pétrolier impliqué dans une précédente crise avec Washington, qui a confisqué sa cargaison : du pétrole brut touché par les sanctions internationales sur le programme nucléaire de la République islamique.

Bien que l’étendue des dégâts ne soit pas immédiatement claire, les Houthis ont déclaré qu’au moins cinq sites, dont des aérodromes, avaient été attaqués. Hussein al-Ezzi, un responsable du ministère des Affaires étrangères des Houthis, a reconnu « une attaque massive menée par des navires, sous-marins et avions de guerre américains et britanniques ».

« Les États-Unis et le Royaume-Uni devront sans aucun doute se préparer à payer un prix élevé et à subir les conséquences désastreuses de cette agression flagrante », a écrit al-Ezzi en ligne.

Le Yémen a été la cible d’une action militaire américaine sous les administrations de ses quatre derniers présidents. Sous George W. Bush, une campagne d’attaques de drones contre la filiale locale d’Al-Qaïda a commencé, une initiative qui s’est poursuivie sous Joe Biden. D’un autre côté, Washington a mené des raids et d’autres opérations militaires au milieu du conflit armé en cours dans le pays.

Cette guerre a commencé lorsque les Houthis sont entrés dans la capitale, Sanaa, en 2014. Une coalition dirigée par l’Arabie saoudite, comprenant les Émirats arabes unis, a lancé une campagne de soutien au gouvernement yéménite en exil en 2015, qui a transformé le conflit en une confrontation régionale. alors que l’Iran fournit des armes et d’autres aides aux rebelles.

La guerre a toutefois ralenti à mesure que les Houthis maintiennent le contrôle des territoires qu’ils ont conquis. Les Émirats ont été attaqués à plusieurs reprises par des missiles rebelles en 2022, mais après être sortis du conflit, l’Arabie saoudite a conclu un accord avec l’Iran – négocié par la Chine – pour apaiser les tensions dans l’espoir de se retirer du conflit.

Il n’existe pour l’instant aucun pacte global, ce qui aurait pu motiver le message de « grande inquiétude » lancé vendredi par Riyad après l’offensive aérienne.

“Bien que le royaume souligne l’importance du maintien de la sécurité et de la stabilité dans la région de la mer Rouge (…) il appelle à la modération et à éviter une escalade”, indique un communiqué de son ministère des Affaires étrangères.

Il n’y a pas eu de réaction immédiate en Iran.

En revanche, la marine américaine a confirmé vendredi une attaque survenue quelques jours plus tôt près des côtes de l’Inde et du Sri Lanka. Le chimiquier Pacific Gold a été touché le 4 janvier par ce que les autorités ont décrit comme une « attaque iranienne unilatérale » avec un drone, qui a causé quelques dégâts au navire mais n’a fait aucun blessé.

“Les actions de l’Iran sont contraires au droit international et menacent la sécurité et la stabilité maritimes”, a déclaré le vice-amiral Brad Cooper, chef de la 5e flotte basée au Moyen-Orient.

Le Pacific Gold est géré par Eastern Pacific Shipping, une compagnie maritime basée à Singapour qui est finalement contrôlée par le millionnaire israélien Idan Ofer. Eastern Pacific, ainsi que les responsables indiens et sri-lankais, n’ont pas répondu aux multiples demandes de commentaires de l’Associated Press sur l’incident. La compagnie maritime avait déjà été la cible d’autres attaques iraniennes présumées.

L’incident avait été confirmé à l’AP par un responsable de la sécurité privée. L’attaque a été signalée pour la première fois par le réseau libanais Al-Mayadeen, politiquement affilié au Hezbollah et qui a déjà annoncé d’autres attaques liées à Téhéran dans la région. L’Iran n’a pas revendiqué la responsabilité.