Malgré l’intérêt médiatique intense de l’affaire Stormy Daniels, qui a fait l’objet d’une inculpation de Donald Trump le 4 avril, rien n’indique que cela ait profondément bouleversé le paysage politique américain. L’ancien président est accusé d’avoir commit trente-quatre fausses écritures, entre autres pour acheter le silence de l’ancienne actrice porno. Ses avocats useront de tous les moyens pour retarder le commencement d’un procès qui est prévu pour le début de 2024. Toutefois, Trump est impliqué dans d’autres affaires plus graves telles que la pression qu’il a exercée sur des responsables républicains en 2020 pour trouver de fausses voix en Géorgie et de ne pas rendre secret-défense après son départ de la Maison Blanche. Enfin, il pourrait être accusé d’insurrection ou de rébellion contre les États-Unis dans l’affaire de l’assaut du Capitole du 6 janvier 2021. Bien que l’affaire Stormy Daniels semble presque secondaire, la mise en accusation d’un ancien président rompt un tabou qui pourrait faciliter la mise en accusation de futurs présidents.
Trump se présente comme une victime d’un procès politique et a lancé une campagne de levée de fonds sur ce thème, qui aurait rapporté plus de 10 millions de dollars depuis l’annonce officielle de l’inculpation. Cependant, cette posture ne fonctionne qu’auprès de sa base trumpiste et n’a pas réussi à l’élargir. Selon l’agrégateur de sondages FiveThirtyEight, la majorité des Américains ont une opinion négative de Trump, qui oscille autour de 55 %, contre 38 % à 40 % ayant une opinion favorable. Cependant, parmi l’électorat républicain, Trump maintient une avance considérable sur son concurrent Ron DeSantis, obtenant désormais environ 30 points d’avance sur le gouverneur de Floride avec 57 % des intentions de vote pour les primaires républicaines prévues au printemps 2024.
