Les avancées dans le traitement de la maladie d’Alzheimer : de l’espoir grâce à la découverte de nouvelles stratégies thérapeutiques

Luc Buée, coordinateur du Centre de Recherche “Lille Neuroscience & Cognition” et chef d’équipe pour “Alzheimer et Tauopathies” à Lille, dirige un projet soutenu par la Fondation pour la Recherche Médicale. C’est l’occasion de faire le point car des espoirs sont enfin permis, avec l’arrivée de traitements ! Pour bien comprendre, rappelons-nous brièvement ce qu’on sait aujourd’hui de la maladie d’Alzheimer. La maladie d’Alzheimer est une maladie neurodégénérative qui est de plus en plus fréquente en raison du vieillissement de la population. Elle touche 1 % des personnes de plus de 65 ans et environ 7 % des personnes de plus de 85 ans. En France, près d’un million de personnes en sont atteintes. Dans 99 % des cas, il y a une composante génétique qui joue un rôle important dans l’apparition de la maladie. Cependant, il existe également des facteurs de l’environnement qui peuvent influencer le risque de développer la maladie. Ces facteurs de l’environnement comprennent notre mode de vie, tels que l’activité physique régulière, une alimentation équilibrée, un niveau d’études élevé, des relations sociales riches, une stimulation intellectuelle et même la consommation de café. Les mécanismes de la maladie d’Alzheimer impliquent la formation de plaques amyloïdes à l’extérieur des cellules cérébrales et l’agrégation de la protéine Tau à l’intérieur des neurones. Ces lésions entraînent la mort des cellules cérébrales, la progression de la maladie et les déficits cognitifs associés. Les essais cliniques menés depuis l’année 2000 ont permis de mieux comprendre ces mécanismes et ont conduit à la mise au point de stratégies thérapeutiques ciblant les plaques amyloïdes. Cependant, de nombreux essais ont échoué en raison d’un diagnostic tardif et d’une propagation déjà avancée de la protéine Tau anormale dans le cerveau des patients. Récemment, grâce à un diagnostic précoce plus précis, des médicaments ont été approuvés aux États-Unis pour neutraliser les plaques amyloïdes. Cependant, des effets secondaires sévères peuvent survenir chez certains patients et un traitement n’a pas encore été autorisé en Europe. Le projet de Luc Buée et son équipe est de développer des stratégies visant à cibler la protéine Tau anormale grâce à des anticorps. Des essais sont en cours et l’espoir est que ces anticorps puissent non seulement aider au diagnostic précoce de la maladie, mais aussi ralentir ou arrêter son évolution. C’est un tournant important dans la lutte contre la maladie d’Alzheimer et les avancées dans ce domaine sont à suivre de près.
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2023-09-18 11:55:39