Les avancées de l’Institut Curie dans la prise en charge des cancers masculins

Qu’entend-on par cancers masculins ?

Le cancer de la prostate est le plus fréquent, avec 50 400 nouveaux cas recensés en 2018 en France*. Il est généralement rare avant l’âge de 50 ans et présente un pronostic favorable s’il est diagnostiqué tôt. En revanche, le cancer du testicule touche principalement les hommes jeunes (2 769 nouveaux cas estimés en 2018)*. Bien que son incidence augmente, son pronostic reste relativement optimiste. Les efforts actuels visent à améliorer les protocoles de chimiothérapie et les critères de choix thérapeutiques pour les formes avancées. Avec seulement 450 cas recensés en 2018*, le cancer du pénis est le plus rare. Il touche principalement les hommes âgés. Son pronostic est moins favorable, avec un taux de survie à 5 ans de 68 %*.

La radiothérapie, une carte maîtresse de l’Institut Curie

L’Institut Curie est le premier centre de radiothérapie et de protonthérapie en France**, avec le plateau de radiothérapie le plus complet d’Europe. Il propose une prise en charge moderne et optimisée. Les onze accélérateurs de particules disponibles dans le département d’Oncologie-radiothérapie traitent environ 800 patients par an sur les trois sites (Paris, Saint-Cloud, Orsay). Sur les 97 000 séances de radiothérapie effectuées en 2022, plus de 13 000 étaient destinées aux lésions prostatiques.

Au sein du département d’Oncologie-radiothérapie, nous utilisons de plus en plus la radiothérapie stéréotaxique dans la prise en charge du cancer de la prostate. Elle est extrêmement précise et délivrée en un nombre très limité de séances

Souligne le Pr Gilles Créhange, chef de ce département et professeur à UVSQ-Paris Saclay.

Lire aussi  2 décès sur 3 chez les personnes obèses liés à des maladies cardiaques : étude - Nagaland Post

Cette approche permet de mieux cibler la tumeur et réduit les séquelles et les toxicités, ce qui est essentiel pour la qualité de vie du patient.

Ces avancées techniques nécessitent une réévaluation de l’infrastructure de radiothérapie de l’Institut Curie. Plus de 56 millions d’euros seront investis par l’Ensemble hospitalier d’ici 2028 pour cela.

Nous souhaitons élargir les indications de la radiothérapie stéréotaxique afin de permettre à un plus grand nombre de patients d’en bénéficier, y compris pour d’autres localisations ; proposer en routine la technologie de repositionnement surfacique, qui permet un meilleur contrôle de l’installation du patient à chaque séance et donc une plus grande précision ; nous engager dans la radiothérapie adaptative grâce à l’acquisition d’un IRM-Linac, un équipement de pointe ! L’enjeu est également de déployer l’intelligence artificielle dans un double objectif : libérer les professionnels de certaines tâches pour qu’ils puissent consacrer plus de temps à leurs patients, et réduire les délais d’accès à la radiothérapie et la durée de chaque séance.

Ajoute Gilles Créhange

Toujours en quête d’innovation, l’Institut Curie prévoit prochainement de proposer la radiothérapie interne vectorisée ou radiothérapie métabolique. Cette approche consiste à administrer les rayons via un médicament porteur d’un élément radioactif. Elle est adaptée aux patients atteints de métastases osseuses des cancers de la prostate ne répondant pas aux traitements hormonaux.

Lire aussi  Un partenariat hospitalier innovant vise à offrir un répit aux personnes dans la rue

Un expert incontesté du diagnostic et de l’anatomopathologie

L’Institut Curie est également à la pointe de l’innovation en matière de diagnostic de ces cancers. Les expertises anatomopathologiques et génétiques sont au cœur de la prise en charge des patients.

A l’Institut Curie, une équipe de pathologistes est spécialisée dans le diagnostic des cancers masculins. Nous apportons également notre soutien à d’autres centres de lutte contre le cancer.

Précise le Pr Yves Allory, chef du service d’anatomopathologie du site de Saint-Cloud, et professeur à l’UVSQ-Paris Saclay.

L’Institut Curie a entamé la numérisation des lames de biopsies de prostate. Après le sein, c’est la deuxième localisation qui bénéficiera de l’intelligence artificielle pour l’aide à l’analyse numérique des tumeurs. En partenariat avec Ibex Medical Analytics, pionnier du diagnostic du cancer basé sur l’IA, cet outil d’aide à l’examen des coupes histologiques viendra soutenir les pathologistes en optimisant les diagnostics et, par conséquent, les décisions thérapeutiques. C’est un avantage certain pour améliorer la prise en charge de nos patients.

Enfin, l’Institut Curie propose des consultations en génétique pour détecter les formes héréditaires de la maladie, ce qui peut influencer positivement le diagnostic des cas familiaux de cancer de la prostate.

La recherche fondamentale pour une meilleure compréhension de ces maladies

Divers projets menés au Centre de recherche témoignent de la volonté constante de mieux comprendre les cancers masculins.

Le Dr Antonin Morillon, directeur de l’unité Dynamique de l’information génétique : bases fondamentales et cancer (CNRS UMR3244 / Sorbonne Université), travaille sur les ARN non codants présents dans les urines et impliqués dans le cancer de la prostate, dans le but de proposer à l’avenir un test de diagnostic rapide, efficace et non invasif. En collaboration avec le Pr Yves Allory, cette avancée a donné lieu à l’essai clinique HOPE coordonné par l’Institut Curie.

Lire aussi  ce que disent les dernières recherches

D’autres projets, sous la direction du Dr Irène Buvat, directrice du Laboratoire d’Imagerie Translationnelle en Oncologie (Inserm U1288) et du Pr Thomas Walter, chef de l’équipe Apprentissage statistique et modélisation des systèmes biologiques (Inserm U900 / Mines Paris – PSL), se concentrent sur des approches innovantes en pathomique*** et radiomique****. Grâce à des algorithmes innovants en intelligence artificielle, ils visent à caractériser précisément les cancers de la prostate avant le traitement et à identifier des biomarqueurs morphologiques, facilitant ainsi le travail des chirurgiens et des oncologues radiothérapeutes. Un projet conjoint entre Gilles Créhange et Irène Buvat vise à différencier une oligométastase des métastases en utilisant la radiomique. Bien que les résultats préliminaires semblent prometteurs, une période de suivi de cinq ans est nécessaire pour confirmer leur validité. Cette avancée pourrait avoir un impact considérable sur les décisions thérapeutiques en offrant des options mieux adaptées aux besoins de chaque patient.

* Estimations nationales de l’incidence et de la mortal
#LInstitut #Curie #engagé #sur #front #des #cancers #masculins
2023-11-03 14:34:50

Facebook
Twitter
LinkedIn
Pinterest

Leave a Comment

This site uses Akismet to reduce spam. Learn how your comment data is processed.