Les bagarres dans la LNH restent stables, malgré les craintes pour les joueurs québécois

Les bagarres dans la LNH restent stables, malgré les craintes pour les joueurs québécois

Contrairement à la croyance populaire, le nombre de bagarres dans la LNH est stable, plutôt que d’être en diminution. Voilà qui fait craindre à certains intervenants dans le monde du hockey que les joueurs québécois aient encore plus de difficulté à être recrutés dans la grande ligue avec la réglementation qui bannit les bagarres dans la LHJMQ.

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Cette saison dans le circuit Bettman, 118 batailles ont éclaté dans les 478 matchs disputés jusqu’ici (en excluant ceux de mardi soir). C’est donc un taux de 0,247 bataille par rencontre.

Sur une saison entière, on parle donc d’environ 324 batailles.

C’est pratiquement identique à la saison dernière, lorsque 334 bagarres ont eu lieu, pour un taux très similaire de 0,254 par match.

Un an plus tôt, les chiffres étaient encore une fois sensiblement les mêmes, avec 331 bagarres (0,252 par partie).

Un questionnement de plus

Avant la saison, la LHJMQ a choisi d’enrayer les bagarres le plus possible en éjectant les pugilistes impliqués et en imposant une suspension d’un match à l’instigateur, ou à tout joueur impliqué dans une deuxième bataille.

Évidemment, l’effet dissuasif recherché porte ses fruits. La LHJMQ a été la scène de seulement 15 batailles, contre 120 dans la Ligue de l’Ontario et 147 dans la Ligue de l’Ouest.

Acceptant de témoigner sans être identifié, un agent québécois de joueurs de la LNH assure au Journal que les joueurs de la LHJMQ en ressortent perdants quand vient le temps d’être évalués par des dépisteurs.

«Il ne faut pas être hypocrite. Personne ne va vouloir le dire, mais c’est une autre couche qui s’ajoute sur la perception par rapport aux gars de la LHJMQ. Il y a déjà un préjugé défavorable à l’endroit de la LHJMQ et tu en rajoutes. Personne ne va t’en parler, mais donne deux bières à une couple de dépisteurs et ils vont jaser. Ça crée un niveau de questionnement supplémentaire pour eux, c’est garanti», confie cet agent.

La LHJMQ à part

Avant la nouvelle réglementation, les bagarres dans la LHJMQ étaient déjà en forte baisse depuis plusieurs années. La saison dernière, 87 combats ont eu lieu, par rapport à 234 en Ontario et 284 dans l’Ouest.

L’agent consulté pour les fins de ce reportage se dit en accord avec la diminution des bagarres, mais estime que toutes les ligues devraient danser sur le même pied.

«La Ligue nationale a besoin de savoir comment un joueur va réagir dans une situation où quelqu’un va donner un double-échec en pleine face de son meilleur coéquipier. Il y a un élément de robustesse qui n’est pas appelé à disparaître. Dans un sport de contact, inévitablement, il y a un facteur d’intimidation. Tu veux savoir si les joueurs ont peur», plaide-t-il.

Le commissaire heureux

Le commissaire de la LHJMQ, Mario Cecchini, ne partage pas du tout la vision selon laquelle les joueurs de son circuit sont désavantagés.

«J’ose espérer que ce n’est pas un enjeu du côté de la LNH. Les gars en Europe ne se battent pas, ni ceux dans la NCAA, et ça ne les empêchent pas d’être repêchés.

«Est-ce que certains ont des préjugés? Absolument! Les dépisteurs sont des êtres humains qui se plient aux demandes de leur équipe. J’essaie de parler au plus grand nombre d’hommes de hockey possible et croire que l’abolition des bagarres nuit à nos joueurs, c’est une opinion minoritaire», fait-il valoir en entretien avec le Journal.

À ses yeux, les joueurs eux-mêmes se sentent mieux sans la pression des bagarres, même s’ils ne le crient pas sur les toits.

«J’étais à la coupe LHJMQ à Châteauguay vendredi soir dernier et j’ai dû parler à 150 parents des joueurs qui formaient nos équipes. Ils m’ont tous dit que les jeunes sont très contents. Les enfants ne le diront pas et je ne les blâme pas de ne pas vouloir en parler officiellement, mais il n’y en a pas un qui est déçu», assure-t-il.

Le commissaire ajoute par ailleurs que pour le moment, les autres ligues ne sont pas en discussions concrètes avec lui pour en venir à abolir elles aussi les bagarres.

«Je sais que ça chatouille les ligues. Je sais que le monde nous regarde. Les oiseaux de malheur disaient que les suspensions allaient augmenter avec des coups de cochon vu qu’il n’y allait plus avoir de bagarres. La vérité, c’est qu’on a moins de suspensions que l’an passé, si l’on retire les suspensions automatiques dues aux bagarres», dit-il.

Pas un problème

Le dépisteur des Devils, André Savard, assure pour sa part que dans sa confrérie, la question des bagarres n’est pas à l’ordre du jour lorsque vient le temps de dresser le bilan d’un joueur.

«Ce qu’on regarde avant tout c’est le talent, l’éthique de travail et la constance. Tu regardes si le joueur s’améliore. Le fait qu’il n’y ait pas de bagarre, ce n’est pas un problème. Si le gars travaille et qu’il n’a pas peur d’aller jouer dans le trafic pour produire, il a ce qu’il faut», explique-t-il.

QUELQUES OBSERVATIONS SUR LES BAGARRES

  • Dans la LNH, les sept clubs qui ont été le moins impliqués dans des bagarres cette saison sont l’Avalanche, les Islanders, les Hurricanes, les Devils, les Penguins, les Red Wings et les Blues, avec quatre chacun. Si les séries débutaient aujourd’hui, l’Avalanche, les Islanders et Hurricanes seraient du tournoi.
  • À l’inverse, les Predators (14), le Wild (12), le Lightning (11), les Sénateurs (11), les Ducks (11), les Jets (10), les Canucks (10) et les Flyers (10) sont les équipes qui ont jeté les gants au moins 10 fois. Quatre d’entre elles (Predators, Jets, Canucks et Flyers) seraient des séries.
  • Tous les meneurs de division, soit les Bruins (6), Rangers (7), Stars (5) et Golden Knights (6) figurent parmi les équipes qui comptent le moins de bagarres.
  • Le Canadien est en milieu de peloton avec neuf bagarres à son actif.
  • La LHJMQ est passée d’une bataille aux sept matchs l’an passé à environ une bataille aux 20 matchs cette saison. Selon le commissaire Mario Cecchini, le nombre de spectateurs a augmenté de 4%, avec 14 équipes qui sont stables ou en hausse.

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