Les banalités d’un banquier central tournent de l’or en bourse

Les banalités d’un banquier central tournent de l’or en bourse

Si un banquier central dit l’évidence, il peut faire bouger les marchés et tout le monde l’écoute avec crainte.

Si Tomasini vous dit la même évidence, il est grillé par ses lecteurs comme un marchand de sous.

Ainsi va le monde et nous ne pouvons que le constater.

Après tout, il est plus facile de devenir Tomasini que banquier central.

Mais il n’en demeure pas moins que ce qu’a dit Jerome Powell à Jackson Hole était le festival de platitudes que nous allons résumer :

1) L’inflation devrait rester: quand les prix début 2022 ont bondi en quelques mois à près de 10% dans le monde, il y a eu des analystes bamba qui ont montré des graphiques avec le pic d’inflation sur les dernières données disponibles et donc le coude de la courbe qui s’est ensuite effondré ramenant l’inflation sous contrôle en quelques mois. Les prévisions sur la dette de la République italienne semblent être, qui se voit toujours revenir dans les 2 ou 3 prochaines années et continue invariablement de croître. Donc, je vous dis que l’inflation à 5-10%, nous la verrons marcher parmi nous pendant au moins 2 prochaines années. Amen.

2) Si les taux d’intérêt augmentent, le chômage augmente: nous le savons tous

3) L’inflation fait mal et cela surtout pour les classes les plus pauvres: l’inflation ne fait pas de mal, l’inflation tue la classe moyenne inférieure qui vit des loyers, des salaires et des coupons. Il tue les propriétaires immobiliers (qui en Italie sauf à Milan et Forte dei Marmi perdent toujours de l’argent sur le capital), tue les salariés et les salariés, fait bouillir les retraités dans la marmite, poignarde les épargnants qui continuent à souscrire des Bots et des BTP (des trucs de psychiatrie mais c’est ça comme c’est le cas, il suffit de lire les journaux des dernières semaines et personne n’appelle le 112 pour lui faire un traitement de santé obligatoire, c’est pour moi un mystère de psychose collective).

4) Les banques centrales privilégient la lutte contre l’inflation: et je vous dis qu’ils l’ont mis en premier lieu car l’inflation PRIMA est subtile car personne ne perçoit son arrivée (le peuple boeuf ne comprend pas d’où ça vient et qui est responsable si Poutine ou Covid ou Mario Draghi) et pour cette raison les élites et les gouvernements l’aiment mais APRES il bouleverse l’ordre social et est une des causes des bouleversements électoraux dans les démocraties occidentales.

Sur la base de ces facteurs, comme s’il s’agissait de nouvelles, les marchés se sont effondrés vendredi dernier et continueront probablement de le faire demain également.

Désormais, tous les indicateurs pointent vers une poursuite du ralentissement où évidemment par ralentissement nous entendons ce que nous avions fait passer pour une récession mais laquelle récession ne semble pas être au bout du compte (la récession est décrétée par tel bureau américain après des mois qui il s’est produit et donc nous le faisons peu des déclarations officielles).

Les paris – rapportent les médias financiers – contre le SP500 et contre la dette italienne sont à leur maximum ou en tout cas ils augmentent rapidement.

Mais c’est de la merde parce que la réalité c’est que les marchés financiers avaient déjà escompté tout ça et on se retrouve toujours dans la même bande de fluctuation, voire en plein milieu de la banque de fluctuation donc c’est facile de prévoir qu’on va se retrouver sur la bas et tant que ces bas tiennent bon, nous ne pouvons pas modifier le score de nos prévisions (qui ne sont pas vraiment des prévisions, nous observons simplement ce que font les mains fortes).

L’essentiel est toujours le même pour nous Italiens “périphériques” et je rapporte le graphique suivant qui fait réfléchir :

La courbe verte en haut est le PIB des pays « périphériques » que sont la Grèce, l’Irlande, le Portugal et l’Espagne. Comme vous pouvez le voir, on a vécu dans une bulle de 2000 à 2005 puis on s’est réveillé avec la crise des dettes souveraines et on a plongé à un niveau “zéro” de croissance pendant une bonne décennie puis un petit rebond chat mort et la crise de COVID. Nous sommes sortis de la crise avec un beau dopage fiscal et maintenant nous nous retrouvons exactement là où nous étions il y a 15 ans au “point zéro”. Le taux de croissance est de long terme sur 10 ans et pour cette raison évidemment il n’enregistre pas les -4% de PIB dans le covid et les +5% après Covid mais seulement la variation de moyen terme qui reste toujours “zéro point”.

Dans la partie inférieure, on note cependant l’endettement des ménages en pourcentage du revenu disponible : les « porcs » périphériques (dont nous) sont en vert et la moyenne européenne en pointillés gris. On le voit, les familles italiennes (pas l’État) se remettent rapidement de leurs dettes depuis 2018 par rapport à la moyenne européenne.

Disons qu’à moyen terme surtout les pays périphériques se désendettent donc cela réduit la consommation donc cela réduit l’activité économique.

La conclusion avec la houe et la pelle est qu’il y a de moins en moins d’intérêt à acheter des actions italiennes et de plus en plus d’intérêt à « s’échapper » de notre marché financier où les actions boombastiques se comptent désormais sur les doigts de la main.

Pendant ce déclin imminent, tant qu’on ne le saura pas et j’attendrais de mettre la charrue avant les boeufs ou de rejoindre le chœur des endeuillés qui crient déjà misère jusqu’au moins tant que la période des dépressions tiendra, ce sera c’est bien d’acheter des actions américaines plutôt que des actions italiennes parce que vraiment maintenant nous sommes en tant que pays dans une phase de désendettement qui commence par les familles mais qui tôt ou tard touchera aussi le gouvernement.

Ce lundi ne sera sûrement pas une bonne journée en bourse.

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