Les banques cantonales et régionales enregistrent une forte croissance des flux nets de fonds en 2023

Les banques cantonales et régionales enregistrent une forte croissance des flux nets de fonds en 2023

Entre janvier et juin 2023, les banques cantonales et régionales ont enregistré la plus forte croissance des flux nets de fonds, à +7,1% en rythme annualisé, selon cette recherche de l’analyste Andreas Venditti, spécialisé dans le secteur bancaire. Les établissements cantonaux, nombreux à bénéficier de la garantie d’Etat, attirent généralement des afflux en période de crise. Le Net New Money (NNM) – l’afflux net de fonds en jargon bancaire – a progressé de 4,8% chez les gestionnaires de fortune non cotés en bourse et de 4,5% pour ceux qui sont cotés.

«Moins d’afflux que prévu» à la ZKB

Dans le détail, derrière UBS, la Banque cantonale de Zurich (ZKB) a publié le deuxième meilleur résultat des établissements étudiés, avec 19 milliards d’afflux nets au premier semestre, soit une progression de 10% de son NNM. La plus grande des banques cantonales a accueilli davantage de nouveaux clients dans la gestion de fortune, mais les difficultés de Credit Suisse ne lui ont pas procuré autant d’arrivées de capitaux que prévu, selon le directeur financier de la ZKB. La clientèle d’entreprise de cette Banque cantonale a déposé des fonds considérables en mars, au plus fort des tensions sur Credit Suisse, avant d’en retirer la majeure partie une fois la situation stabilisée.

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Deux établissements ont fait état d’une accélération des flux nets de capitaux après mars, ce qui pourrait indiquer qu’ils ont bénéficié des problèmes de Credit Suisse. Le Net New Money de Julius Baer a ainsi progressé de 5% en mai-juin, contre 2,5% sur les quatre premiers mois de l’année, et +3,3% en rythme annualisé sur le premier semestre, soit 7 milliards d’afflux nets. Les nouveaux gestionnaires de la banque (moins de trois ans d’ancienneté) ont apporté 45% des nouveaux capitaux, selon la banque, qui s’attend à ce que les gérants recrutés ces derniers mois apportent 2 à 3 milliards de francs d’avoirs sur l’année en cours. EFG a connu une trajectoire similaire, attirant des avoirs en hausse de 8% en rythme annualisé au deuxième trimestre, contre 4,2% sur le semestre, ce qui correspond à 3 milliards d’avoirs supplémentaires.

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Suivre les recrutements

On peut y voir l’effet des recrutements effectués chez Credit Suisse, dont la division de gestion privée a perdu 330 de ses 1880 gestionnaires (18%) entre fin septembre 2022 et fin juin 2023. La majeure partie de ces mouvements s’est concrétisée durant le premier semestre 2023, avec 240 départs nets.

Julius Baer et EFG ont recruté activement au premier semestre, et l’analyste de Vontobel, Andreas Venditti, s’attend à ce qu’ils continuent à le faire dans la seconde partie de l’année. EFG a été l’une des banques à afficher le plus clairement son ambition de recruter au sein de Credit Suisse. L’établissement a embauché 29 gérants au premier semestre, signé un contrat avec 15 autres et approuvé 31 recrutements supplémentaires, qui ne sont pas encore reflétés dans les chiffres du premier semestre. Malgré les 45 départs enregistrés dans cette catégorie d’employés, EFG a déjà dépassé en six mois son objectif annuel de recruter 50 à 70 gérants, et va continuer au deuxième semestre, avec l’ambition d’attirer surtout des équipes. La banque cotée en bourse a indiqué que ces engagements lui ont coûté 20,7 millions au premier semestre, en bonus à la signature et en frais de recrutement.

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La SGKB, grande gagnante

La situation est différente pour l’établissement qui apparaît comme le grand gagnant des tumultes, la Banque cantonale de Saint-Gall (SGKB). Un tiers des 3,6 milliards de francs qui l’ont rejointe au premier semestre venait de Credit Suisse, selon le patron de la SGKB, et ce, même si l’ex-deuxième banque du pays ne possédait que trois agences dans le canton de Saint-Gall.

Parmi les autres établissements ayant dévoilé une forte progression de leur Net New Money, VZ Holding occupe le haut du tableau. Mais sa croissance de 12% n’est pas liée à Credit Suisse, estime encore Andreas Venditti, car VZ connaît une croissance de cet ordre depuis trois ans. Pour sa part, LGT signe la plus forte performance parmi les gérants non cotés, avec +11% annualisés. C’est le résultat d’une contribution positive de toutes les régions, selon la banque.

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Côté romand, Pictet a enregistré une croissance de 5% en rythme annualisé de ses afflux de fonds au premier semestre. Mais la banque privée ne fait pas état d’afflux massifs d’actifs ni de recrutements plus nombreux en provenance de Credit Suisse. Lombard Odier (+3,1% de NNM en rythme annualisé) s’attend à ce qu’un peu plus de 50% des gestionnaires engagés cette année proviennent de la banque aux deux voiles, selon l’associé senior Hubert Keller. A la BCV, enfin, les problèmes de Credit Suisse n’ont pas provoqué d’afflux massifs de fonds, a indiqué son directeur financier.

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Les grandes banques étrangères ont également profité des difficultés de Credit Suisse, avance encore le rapport, particulièrement lors des deux moments de forte tension, en octobre 2022 et mars 2023. Sans disposer des mêmes données que pour les banques suisses, l’auteur de l’étude souligne que Citigroup a accueilli plus de 15 000 clients dans la gestion de fortune en Asie-Pacifique au cours du premier semestre. La banque américaine avait recruté une équipe de Credit Suisse à Hongkong l’an dernier.

Stabilisation ou simple pause chez Credit Suisse?

Pour l’avenir, la gestion de fortune de Credit Suisse a retrouvé des chiffres noirs en juin, avec le retour à des flux nets de capitaux positifs, à hauteur de 1 milliard de dollars, selon les résultats d’UBS pour le deuxième trimestre. La même somme est entrée dans les caisses de la banque entre juillet et fin août. Est-ce la preuve que Credit Suisse a réussi son redressement, ou est-ce seulement une pause avant une nouvelle vague de retraits qui sera provoquée par les départs de gérants?, se demande l’auteur de l’étude.

Il penche plutôt pour la seconde option, mais relève que, historiquement, UBS parvient mieux à retenir ses avoirs lors de départs de gestionnaires. Au sein de la grande banque, qui gère près de
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