La menace de sanctions secondaires de la part des États-Unis oblige les banques chinoises à contrôler soigneusement les paiements des entreprises russes.
Les pressions des États-Unis sur la Chine concernant sa coopération avec la Russie, notamment la visite du chef du département d’État Antony Blinken en Chine, semblent porter leurs fruits. Les banques chinoises continuent de retarder et de restituer les paiements du commerce extérieur des entreprises russes, craignant qu’elles ne soient soumises à des sanctions secondaires de la part des États-Unis.
Actuellement, les banques chinoises traitent manuellement les transactions des entreprises russes, en vérifiant soigneusement si elles concernent des marchandises sanctionnées. De plus, les organismes financiers demandent des documents de transport et, s’ils déterminent qu’un transporteur ferroviaire russe figure sur la liste des sanctions, restituent le paiement.
En raison des problèmes croissants, les entreprises russes sont obligées de se tourner vers des intermédiaires dans des pays tiers, par lesquels transitent désormais la moitié des transactions, écrit Reuters.
Effrayées par la menace, les institutions financières de l’Empire du Milieu limitent leurs relations avec les entreprises russes, qui, à leur tour, sont pressées d’ouvrir des comptes dans l’unique succursale de la banque russe en Chine, VTB, mais en raison de l’énorme demande, la file d’attente a duré plusieurs mois.
Les sources, parmi lesquelles des consultants commerciaux, des banquiers, des importateurs et des exportateurs, qui ont parlé sous couvert d’anonymat pour partager des informations confidentielles, ont déclaré que les retards dans les transactions obligent les entreprises russes à se tourner vers des intermédiaires dans des pays tiers malgré les risques encourus.
Ces intermédiaires sont des personnes morales de Hong Kong, du Kirghizistan, du Kazakhstan et des Émirats arabes unis.
Dans le même temps, les grandes entreprises russes, dont beaucoup figurent sur les listes de sanctions, ont peaufiné ce dispositif il y a un an.
Dans le même temps, le recours à des intermédiaires pose ses propres problèmes. Ainsi, ils peuvent facturer des frais de plusieurs milliers de dollars par paiement. En outre, le risque de confiscation des marchandises ne peut être exclu si des pays tiers sont impliqués. Une source de l’agence a parlé d’un important lot de serveurs confisqués, transportés de Chine vers la Fédération de Russie via le Kazakhstan, ces produits figurant sur la liste des sanctions américaines.
Entre-temps, un importateur russe a déclaré avoir perdu une certaine quantité de yuans qu’il tentait d’envoyer en Chine depuis un mois.
Rappelons que l’autre jour, il a été rapporté que la Chine, en raison de la menace de sanctions secondaires de la part des États-Unis, avait fortement réduit ses livraisons d’équipements à la Russie. En mars de cette année, les exportations de machines, composants et équipements ont chuté de 15 % par rapport à la même période de l’année dernière.
Cette semaine, le secrétaire d’État américain Antony Blinken s’est rendu en Chine et a annoncé après une rencontre avec le dirigeant chinois Xi Jinping que Washington était prêt à prendre des mesures décisives si Pékin continuait à fournir à la Fédération de Russie des biens à double usage, qui sont utilisés par le Kremlin en l’industrie militaire.
Auteur : Artem Malinovski
2024-04-27 20:14:22
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