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Ce contenu a été publié le 10 janvier 2025 – 18h10
Le groupe des BRICS a un esprit de “collaboration” et de “construction”, a déclaré le négociateur en chef brésilien pour le bloc des économies émergentes, Eduardo Saboia, dans un entretien à l’AFP quelques jours avant l’investiture de Donald Trump, critique du multilatéralisme.
Après avoir accueilli le sommet du G20 en novembre et s’être préparé à accueillir le sommet des BRICS en juillet à Rio de Janeiro, le Brésil prône l’harmonie au milieu d’une situation mondiale tendue, a expliqué le diplomate.
Durant son premier mandat (2017-2021), Trump a mené une guerre commerciale avec la Chine. A la veille de son retour à la Maison Blanche, le 20 janvier, il a prévenu le géant asiatique et les autres membres des BRICS qu’il leur imposerait des droits de douane de 100 % s’ils tentaient de mettre fin à la domination internationale du dollar.
Le républicain a d’ailleurs récemment déclaré sa volonté de reprendre le contrôle du canal de Panama et, à terme, d’annexer le Groenland, sans exclure le recours à la force.
Depuis son bureau à Brasilia, Saboia a déclaré que le groupe des BRICS, composé de dix pays fondés par le Brésil, la Russie, l’Inde et la Chine, chercherait à « construire » et à « ne pas détériorer » les relations avec les puissances occidentales.
Ci-dessous des extraits de l’entretien :
Question : Les BRICS peuvent-ils gagner du poids au sein du conseil d’administration mondial pendant la présidence de Trump ?
Réponse : « Les BRICS ne se présentent pas comme des « anti-quelque chose », des anti-Occident. Au contraire, après la crise de 2008, les grandes économies développées ont recherché la collaboration des pays BRICS dans les efforts de relance de l’économie mondiale. (…) En anglais, ‘briques’ désigne une volonté de construire quelque chose, les BRICS viennent construire, ils ne viennent pas détériorer les choses.
Q : Comment le groupe accueille-t-il les déclarations expansionnistes du prochain président américain ?
R : « Nous avons tellement de choses à faire entre nous, (…) des collaborations dans les domaines de la science et de la technologie, de la finance, de la santé et une participation active aux forums internationaux apportant une vision du Sud global. L’accent n’est donc pas mis sur d’autres pays, ni sur d’autres dirigeants. L’accent est mis sur la collaboration et la construction d’un monde meilleur.
Q : Que pensent les BRICS de la menace de Trump d’imposer des droits de douane de 100 % aux BRICS s’ils menacent la domination du dollar ?
R : « Il n’y a pas de projet dans ce sens (de remplacement du dollar). Nous voulons accroître les échanges commerciaux entre nous, augmenter les investissements et réduire les coûts de transaction. Il y a un débat sur l’utilisation des monnaies locales dans les transactions, mais pas sur le plan fiscal.
Et (il y a) d’autres discussions qui visent à ne contrarier personne, rien. Même si, dans le cas du dollar, les pays BRICS détiennent des réserves en dollars. Mais il faut diversifier les options pour que les acteurs économiques puissent décider et avoir la possibilité de réaliser davantage de transactions.
Q : Le Brésil maintiendra-t-il le veto qui a empêché le Venezuela d’entrer dans le groupe lors du sommet de 2024 à Kazan, en Russie ?
R : « Il n’y a pas de veto. (…) De nombreux pays ont exprimé (leur désir de rejoindre les BRICS) et cette question a été traitée de manière très respectueuse. Nous devons respecter la règle du consensus, respecter les préférences des pays membres quant à la manière dont les différents pays qui ont exprimé leur intérêt vont s’intégrer. Il est évident qu’il existe des sensibilités lorsqu’un pays est invité et qu’un autre ne l’est pas, mais ce sont les choses de la vie.
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