les bureaux d’études plaident pour un accompagnement à tout prix

« Il n’y a pas assez d’accompagnateurs, nous sommes d’accord sur ce point avec la Capeb. Mais ils ont aussi toujours essayé de torpiller la rénovation globale, et c’est juste hallucinant qu’en un mois nous détricotions ce qui a patiemment été élaboré en trois ans », s’insurge Alexandre Sevenet, vice-président de Cinov ingénierie en charge du bâtiment durable.

Les convergences sont limitées entre la fédération Cinov, représentant les bureaux d’études et d’ingénierie, et la Capeb et la FFB qui ont obtenu le 8 mars un recentrage de MaPrimeRénov’ (MPR) sur les mono-gestes ainsi que l’intervention d’un Accompagnateur Rénov (MAR) seulement pour les subventions les plus élevées.

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Un mono-geste “incontrôlable”

Dans le cadre de MPR, « le problème principal est que le mono-geste ne fonctionne pas, affirme Alexandre Sevenet. Et surtout, la rénovation par étape des particuliers est incontrôlable pour l’Etat. »

Comme l’Ordre des architectes, c’est bien le manque de contrôle que Cinov déplore dans cette nouvelle mouture de MPR et MAR Cette dernière, en plus de laisser plus d’amplitude aux fraudeurs, aurait peu d’efficacité sur la rénovation énergétique. Ainsi, « un mono-geste pourrait être pertinent, mais il faudrait un audit et une étude technique poussée avant travaux ainsi qu’un accompagnement »précise le vice-président de Cinov ingénierie. « Nous souhaiterions que tous les gestes de rénovation aidés soit accompagnés d’une étude préalable », résume Alexandre Sevenet.

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Accompagner et auditer

Au départ, « si l’Etat a mis en place le dispositif MAR, c’est que la rénovation énergétique est complexe », rappelle le vice-président du Cinov Ingénierie. La fédération plaide, en plus d’une augmentation significative du nombre d’accompagnateurs pour une montée en compétence des acteurs. « L’accompagnement d’un ménage reste une maîtrise d’œuvre complète : il faut savoir faire un audit énergétique très précis afin de connaître les bons travaux à réaliser, chiffrer pour savoir combien ça va coûter, et enfin faire des visites de chantiers », énumère Alexandre Sevenet.

Le Cinov demande donc « de donner plus de moyen à l’Anah pour désembouteiller les dossiers MPR, mais aussi pour assurer la qualité des prestataires. Pour l’instant, les certificateurs de MAR ne sont pas assez exigeants », affirme le vice-président du Cinov ingénierie.

Les bureaux d’études se positionnent

Face à cela, le Cinov pousse ses adhérents, qui seraient « près de 5 % à avoir déposé un dossier MAR », à s’engager dans le mouvement. « Il y a un vrai enjeu que ce marché de la rénovation énergétique BtoC devienne celui des bureaux d’études, notamment pour augmenter le niveau de qualité », juge Alexandre Sevenet.

Traditionnellement plutôt engagés dans le BtoB et auprès des grands donneurs d’ordre, la filière de l’ingénierie tendrait à bouger sur ce marché de la rénovation grand public, « même si cela reste une part d’activité encore marginale, admet le vice-président de Cinov ingénierie. Malgré tout, nous souhaitons transposer les mêmes prestations de qualité BtoB pour le BtoC. »

L’objectif affiché par Cinov ne serait donc pas économique, mais bien « de remplir les objectifs de neutralité carbone à 2050 dans le bâtiment », conclut Alexandre Sevenet. Maintenant que les bureaux d’études et d’ingénierie affichent leur engagement dans la rénovation énergétique des logements, ils demandent à faire partie du Comité de suivi de MPR et MAR pour ainsi éviter d’être laissés sur le bord du chemin de l’organisation de ce marché.

2024-03-21 10:00:00
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