Les caisses maladie pourraient utiliser les données des assurés pour économiser

Cette semaine, la Commission de la sécurité et de la santé publique (CSSS) du National s’est penchée sur l’augmentation des coûts de la santé qui, à son tour, pousse les primes d’assurance maladie toujours plus haut. Des pistes envisagées par le ministre de la Santé Alain Berset ont été présentées, parmi lesquelles la création de réseaux innovants avec une meilleure coordination entre les différentes professions de la santé pour réduire les coûts. Toutefois, la CSSS a rejeté cette approche et la majorité bourgeoise de l’organe a plutôt choisi une série d’autres mesures, notamment des droits étendus pour les assureurs maladie.

Concrètement, la CSSS souhaite que les caisses puissent faire un usage plus actif des informations des patients pour leur proposer individuellement des économies possibles ou des modèles de soins plus appropriés en se basant sur leurs données. Ainsi, si une caisse remarque, par exemple à partir des relevés, qu’une patiente prend trop d’analgésiques, elle peut l’appeler et lui conseiller de modérer sa consommation.

Critique et autres pistes

La conseillère nationale socialiste bernoise Flavia Wasserfallen est très critique envers cette idée. « Les caisses maladie ne sont pas des institutions médicales », souligne-t-elle. De plus, grâce aux données de l’assurance de base, les caisses pourraient optimiser leur business avec les assurances complémentaires.

La CSSS a également évoqué plusieurs idées dans le domaine de la santé. Ainsi, les personnes souhaitant économiser sur leurs primes pourraient conclure des contrats pluriannuels avec leur assurance. S’engager à rester 5 ans dans la même caisse pourrait donner droit à des rabais. La CSSS propose également un nouveau modèle de prix pour rendre certains médicaments plus rapidement accessibles. Dès que Swissmedic, l’autorité suisse de contrôle des produits thérapeutiques, autorise un médicament, celui-ci sera remboursé à un prix provisoire pendant 24 mois avant que la Confédération ne fixe un prix définitif. Enfin, la commission souhaite donner davantage de prérogatives aux pharmaciens en leur permettant de facturer des prestations médicales supplémentaires couvertes par l’assurance de base. Il n’est pas encore connu exactement de quoi il s’agit.

(jbm)