Les craintes exprimées dans cette lettre par les candidats à la reprise des magasins Delhaize font écho aux critiques formulées par les syndicats depuis que la direction de Delhaize a annoncé sa volonté de franchiser les 128 derniers magasins détenus en propre par le groupe.
À la CNE, la responsable syndicale Myriam Djegham, à qui nous avons demandé de réagir au contenu de cette lettre de candidats repreneurs et de franchisés, n’est pas surprise. “C’est ce que nous disons depuis le début”, réagit-elle, soulignant les conséquences que la transformation des magasins intégrés en franchises aura sur l’emploi. “Le modèle économique de la franchise qui est exploité par le franchiseur ne leur permet pas d’avoir la masse salariale dont bénéficient actuellement les magasins intégrés”, explique Myriam Djegham. Elle rappelle ainsi que dans les magasins actuellement détenus par Delhaize, les travailleurs représentent “au moins 16% des coûts”, contre “8,5% en moyenne” chez les franchisés. La syndicaliste parle d’un “écart énorme”. “Cela exercera des pressions sur les travailleurs pour les inciter à partir ou les conditions de travail et de rémunération se détérioreront”, estime-t-elle.
Pour elle, c’est clair, “depuis le début, le projet de Delhaize consiste à licencier du personnel, à se débarrasser du personnel et à transférer tous les risques liés à ce personnel sur les indépendants”.
Selon la syndicaliste de la CNE, “il est bon que les repreneurs s’en rendent compte”. “Les repreneurs doivent faire marche arrière. Ce modèle n’est pas viable économiquement”, réagit Myriam Djegham, qui estime que le discours du groupe Delhaize dans ce dossier relève du mensonge.
Lundi, une réunion ordinaire du conseil d’entreprise est prévue chez Delhaize. La responsable de la CNE craint que ce soit l’occasion pour la direction d’annoncer une première liste de magasins qui passeront en franchise.
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