Malgré l’ordre de la CIJ d’arrêter son offensive à Rafah, l’armée israélienne continue d’avancer, avec des conséquences dévastatrices. Ce mardi 28 mai, pour la première fois les chars militaires sont arrivés au centre de la commune. La Défense civile de Gaza a rapporté qu’une nouvelle frappe aérienne contre un camp de personnes déplacées à Rafah a fait 21 morts et des dizaines de blessés parmi les Palestiniens. Au cours des dernières 24 heures, au moins 46 personnes sont mortes dans toute l’enclave, tandis que le nombre total de morts s’élève à 36 096, selon le ministère local de la Santé. Au cours des trois dernières semaines, plus d’un million de Palestiniens ont été contraints de fuir Rafah, où la majeure partie de la population s’était réfugiée pendant plus de sept mois de guerre, aggravant la situation décrite par l’ONU comme un déplacement forcé.
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Ni les ordonnances des tribunaux internationaux ni les condamnations mondiales n’arrêtent les hostilités de l’armée israélienne à Rafah et dans le reste de la bande de Gaza.
Ce mardi 28 mai – pour la première fois depuis le lancement de son offensive terrestre à Rafah, le 10 mai – les chars militaires ont atteint le centre du gouvernorat auquel appartient la ville du même nom et où s’était réfugiée la majeure partie de la population. . population déplacée à l’intérieur du pays.
Les chars ont été aperçus près de la mosquée Al-Awda, un monument du centre de Rafah, ont rapporté des témoins interrogés par l’agence de presse Reuters.
Les troupes avancent après avoir frappé la zone avec des bombardements et des tirs d’artillerie tôt le matin, ce qui a laissé au moins 16 personnes sont mortes rien que dans cette ville située à l’extrémité sud de l’enclave.
Les véhicules militaires sont entrés dans les quartiers ouest et ont pris position au sommet de la colline Zurub, à l’ouest de Rafah, au cours de l’une des pires nuits d’attaques, ont décrit les habitants.
De même, des échanges de tirs entre les troupes israéliennes et les combattants dirigés par le Hamas ont été signalés dans la région de Zurub.
Israël intensifie son offensive dans la ville de l’extrême sud de Gaza, près de la frontière avec l’Égypte, malgré les avertissements de la communauté internationale face au nombre encore plus élevé de morts qu’elle entraînerait.
Ce 28 mai, La Défense Civile de Gaza a annoncé qu’un nouveau bombardement israélien contre un camp de personnes déplacées à Rafah a fait au moins 21 morts et des dizaines de blessés. De son côté, le ministère de la Santé de Gaza a indiqué qu’au cours des seules dernières 24 heures, les attaques israéliennes ont fait 46 morts dans toute l’enclave assiégée.
Israël entre à Rafah et le fait à un moment où les condamnations grandissent de la part de divers pays pour le bombardement d’un camp de réfugiés dimanche soir, qui a fait au moins 45 morts.
L’attaque, qui a déclenché un incendie et s’est produite dans une zone déclarée par Israël comme « sûre », a été reconnue lundi par le Premier ministre Benjamin Netanyahu comme une « erreur tragique » et il a promis une enquête. Mais aujourd’hui, un jour seulement après cette déclaration, ses troupes intensifient leurs attaques dans la zone.
Les habitants ont déclaré que la région de Tel Al-Sultan, théâtre de l’attaque meurtrière de dimanche, continue d’être lourdement bombardée.
“Les obus des chars tombent partout à Tel Al-Sultan. De nombreuses familles ont fui leurs maisons dans l’ouest de Rafah sous le feu des tirs toute la nuit”, a déclaré un habitant à Reuters.
Le Conseil de sécurité de l’ONU se réunit d’urgence suite aux attaques de Rafah
L’Algérie a demandé une réunion d’urgence au sein de l’organisation pour ce mardi, après l’attentat meurtrier qui a frappé dimanche un camp de réfugiés dans cette ville.
La réunion a été convoquée après que le coordinateur spécial des Nations Unies pour le processus de paix au Moyen-Orient, Tor Wennesland, a demandé aux autorités israéliennes de mener une « enquête approfondie et transparente » sur ce qui s’est passé.
Dans un premier temps, l’armée a indiqué que l’assaut avait été mené avec des informations de renseignement et qu’elle avait utilisé des armes de « précision » contre des cibles « légitimes », après avoir souligné que deux hauts commandants du Hamas y étaient morts.
Même si Israël ne cède pas, les pressions augmentent.
Son grand allié, les États-Unis, avait indiqué qu’il ne soutiendrait pas une attaque massive contre Rafah, qu’il qualifiait de « ligne rouge », mais depuis qu’il a commencé ses attaques terrestres là-bas, Israël s’est justifié en affirmant qu’il attaques « précises » visant le Hamas. Et sous cette allégation, il soutient ses offensives, tandis qu’il s’enfonce de plus en plus profondément dans Rafah.
Les forces israéliennes n’ont cessé de frapper le reste du territoire de Gaza, les attaques se sont poursuivies notamment contre les camps de réfugiés de Jabalia, au nord, et de Nuseirat, au centre. Le nombre total de morts est passé à 36.096selon la dernière mise à jour du ministère local de la Santé, publiée ce mardi.
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Plus d’un million de personnes ont fui Rafah en trois semaines
Au milieu des attaques à Rafah, la seule zone où l’armée n’a pas envahi par voie terrestre, Plus d’un million de personnes ont été contraintes de fuir ces trois dernières semainesa relevé l’Agence des Nations Unies pour les réfugiés palestiniens (UNRWA).
Israël maintient qu’il a déjà lancé des appels à « l’évacuation », des actions qualifiées par les Nations Unies de déplacement forcé, et que des zones déclarées « sûres » ont également été attaquées.
Israël multiplie également ses bombardements malgré l’arrêt de la Cour internationale de Justice (CIJ) qui lui a ordonné vendredi 24 mai dernier d’arrêter son offensive sur Rafah.
Avec Reuters et EFE