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Les chercheurs révisent les noms botaniques pour tenir compte de connotations troublantes : NPR

2024-07-27 01:59:58

Depuis le milieu du XVIIIe siècle, les chercheurs ont classé la vie à l’aide de noms scientifiques. Mais certains d’entre eux ont une histoire et des connotations problématiques. La communauté botanique tente de s’attaquer à ce problème.



AILSA CHANG, ANIMATEUR :

Depuis le milieu du XVIIIe siècle, les chercheurs classent la vie sur Terre avec des noms scientifiques, un surnom composé de deux mots comme Homo sapiens. Mais certains de ces noms sont alourdis par des histoires problématiques et des connotations troublantes. La communauté botanique a maintenant pris des mesures pour commencer à les changer. Le journaliste scientifique Ari Daniel nous en dit plus.

ARI DANIEL, BYLINE : Il y a quelques années, Nokwanda Makunga s’est rendue dans l’est de l’Afrique du Sud, le long de la côte où elle a grandi. Les grands arbres coralliens africains étaient en fleurs.

NOKWANDA MAKUNGA : Je viens de recevoir ces magnifiques fleurs couleur corail, qui ressemblent à un orange pêche. Elles ont donc une apparence assez majestueuse.

DANIEL : Mais il y a un problème, le nom scientifique des arbres.

MAKUNGA : Erythrine caffra.

DANIEL : C’est ce deuxième mot qui décrit probablement à l’origine l’endroit où l’arbre a été trouvé. Il vient du mot arabe pour infidèle, mais il a fini par être utilisé comme une insulte raciale contre les Noirs en Afrique du Sud et ailleurs.

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MAKUNGA : Ce mot est porteur d’une histoire très violente et brutale. Et donc, quand je le vois, je ressens un léger pincement au cœur.

DANIEL : Makunga est biologiste moléculaire des plantes à l’université de Stellenbosch en Afrique du Sud. Elle a fait des présentations faisant référence à l’arbre corail, et elle a dû écrire ou même prononcer son nom péjoratif.

MAKUNGA : C’est difficile de prononcer cela en tant que personne noire.

DANIEL : Il existe plus de 200 plantes dont le nom scientifique comporte une variante de ce mot. Certaines remontent à la fin du XVIIIe siècle. La semaine dernière, en prévision du Congrès botanique international, plus d’une centaine de scientifiques se sont réunis à Madrid. Ce groupe se réunit une fois tous les six ans pour discuter de la modification du code utilisé pour nommer toutes les espèces de plantes, de champignons et d’algues de la planète.

SANDY KNAPP : C’est à ce moment-là que les choses sérieuses commencent.

DANIEL : Sandy Knapp est botaniste au Musée d’histoire naturelle de Londres et présidait le groupe qui a étudié plusieurs centaines de propositions visant à modifier le code de diverses manières, dont une qui s’attaquait de front au mot péjoratif avec une solution simple.

KNAPP : Parmi nos délégués sud-africains, elle a dit que nous pourrions supprimer ce C ou ce K, et alors nous pourrions être fiers d’être Africains parce que toutes ces choses s’appelleraient affrum ou affrorum.

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DANIEL : Certains se sont prononcés contre la proposition, d’autres pour. Finalement, la question de savoir si les noms de ces centrales devaient être modifiés a été soumise au vote. Soixante-trois pour cent des voix se sont prononcées en faveur, dépassant tout juste le seuil de 60 % requis.

KNAPP : Nous aurions été stupides de ne pas le faire. Ma communauté a fait un pas en avant. C’est un petit pas vers la réflexion sur la façon dont les noms affectent les gens, mais c’est un premier pas important.

DANIEL : Il y a néanmoins ceux qui sont d’accord avec ce changement mais qui craignent qu’il puisse conduire à une vague de demandes de modification des noms d’un nombre incalculable d’autres espèces.

ALINA FREIRE-FIERRO : Les noms qui étaient dans le passé – ils doivent rester tels qu’ils sont.

DANIEL : Alina Freire-Fierro est botaniste à l’Université Polytechnique de Cotopaxi en Équateur. Elle n’était pas à Madrid la semaine dernière.

FREIRE-FIERRO : Il ne faut pas paraître intolérant ou quelque chose comme ça, mais en même temps, la désignation doit être un processus stable. Cela pourrait provoquer beaucoup de chaos.

DANIEL : Le chaos règne, car ces noms sont partagés par les scientifiques, la médecine et l’industrie du monde entier. La semaine dernière, le groupe qui a voté pour approuver le changement de nom a également créé un comité spécial pour discuter de l’éthique de la dénomination des espèces à l’avenir. Et à partir de 2026, tout nouveau nom d’espèce considéré comme désobligeant pourra être proposé pour rejet. Adeyemi Aremu salue ces développements. Il est le président de l’Association sud-africaine des botanistes.

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ADEYEMI AREMU : Allons-nous être rigides et insensibles, ou être sensibles et accepter le changement parce que nous savons que le changement fait partie de la vie ?

DANIEL : Aremu a été surpris que les changements aient été approuvés, mais il dit qu’ils sont essentiels pour attirer des scientifiques diversifiés dans le domaine de la botanique et les retenir.

Pour NPR News, je suis Ari Daniel.

(EXTRAIT DE LA CHANSON DE ROOTS, « WHAT THEY DO »)

Les transcriptions de NPR sont créées dans les plus brefs délais par un sous-traitant de NPR. Ce texte peut ne pas être dans sa forme définitive et peut être mis à jour ou révisé à l’avenir. L’exactitude et la disponibilité peuvent varier. L’enregistrement faisant autorité de la programmation de NPR est l’enregistrement audio.

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