2024-12-12 10:44:00
Cinq conflits peu médiatisés en 2024 :
De violents combats au Soudan
Les paramilitaires et l’armée s’affrontent au Soudan depuis avril 2023. Selon les Nations Unies, il s’agit de l’une des pires catastrophes humanitaires de l’histoire récente. Le conflit a déjà fait entre 20 000 et 150 000 morts et onze à douze millions de personnes déplacées. Mardi, l’agence des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) a déclaré que près de 10 000 personnes fuient désormais chaque jour vers le Soudan du Sud voisin. Ce pays d’Afrique du Nord-Est souffre également de famine : près de 26 millions de personnes, soit environ la moitié de la population, dépendent de l’aide alimentaire.
Plus sur le sujet
Syrie : « Personne ne peut plus vouloir cette incroyable brutalité »
Les parties au conflit sont accusées de crimes de guerre : elles ont pris à plusieurs reprises pour cible la population civile. Fin octobre, les Nations Unies ont tiré la sonnette d’alarme sur les niveaux alarmants de violences sexuelles dans le conflit. Le viol, y compris le viol collectif, est donc « courant ».
Un conflit qui éclate au Congo
Le soulèvement du M23 (« Mouvement du 23 mars ») a repris fin 2021 dans l’est de la République démocratique du Congo. Les combattants du M23 soutenus par le Rwanda ont pu conquérir de vastes territoires et infliger de lourdes pertes aux forces armées congolaises et aux milices alliées.
Cela ne fait qu’exacerber la crise humanitaire qui sévit depuis trente ans au Nord-Kivu, à l’est du pays. Cette région est stratégiquement importante en raison de ses ressources minérales. Des centaines de milliers de personnes déplacées se rassemblent dans des abris d’urgence autour de la capitale provinciale Goma.
La signature d’un cessez-le-feu début août a dans un premier temps réussi à geler la ligne de front. Mais fin octobre, les groupes du M23 repartent à l’offensive et s’emparent de plusieurs villes. D’intenses combats éclatent à nouveau début décembre.
Au Sahel, de nombreuses personnes souffrent aux mains des jihadistes
De nombreuses personnes dans la région du Sahel souffrent des attaques des jihadistes. La violente insurrection de Boko Haram, l’un des groupes jihadistes les plus importants de la région, a tué environ 40 000 personnes et déplacé plus de deux millions d’autres au Nigeria depuis 2009. La violence s’est également étendue aux pays voisins.
Le Tchad souffre également des attaques de Boko Haram et de sa branche ISWAP dans la région du lac Tchad. L’armée a lancé fin octobre une offensive pour « anéantir » les forces de Boko Haram. Fin novembre, le Tchad a annoncé la fin de sa coopération de défense avec l’ancienne puissance coloniale France – comme plusieurs autres pays de la région du Sahel ces dernières années. Cela signifie que l’influence russe dans la région s’accroît.
Le Mali, le Burkina Faso et le Niger sont également confrontés à des jihadistes sahéliens dans le triangle frontalier entre les États, qui ont des liens avec la milice jihadiste État islamique (EI) et le réseau terroriste Al-Qaïda. Après une série de coups d’État entre 2020 et 2023, les trois pays sont dirigés par des gouvernements militaires.
Au sein de la nouvelle alliance des États du Sahel, ils veulent agir ensemble contre la menace jihadiste, mais sans succès jusqu’à présent. Au Burkina Faso, les attaques jihadistes ont fait près de 7 000 morts depuis janvier, a indiqué l’organisation non gouvernementale ACLED. Il y a eu 1 500 morts au Niger et plus de 3 600 au Mali.
Instabilité en Haïti
Haïti souffre d’instabilité politique depuis des décennies. La violence des gangs, déjà répandue dans ce pays des Caraïbes, s’est aggravée depuis février. Les gangs contrôlent environ 80 pour cent de la capitale Port-au-Prince. Depuis le début de l’année, l’ONU a recensé plus de 5.000 décès dus aux violences, soulignant que le chiffre réel est “probablement plus élevé”.
Les gens sont mutilés à coups de machette, lapidés, décapités, brûlés vifs ou enterrés vivants. La violence ne s’arrête pas non plus aux enfants. Selon l’Organisation internationale pour les migrations (OIM), plus de 700 000 personnes, dont la moitié sont des enfants, ont été contraintes de fuir les horreurs. Avec le soutien de l’ONU et des États-Unis, le déploiement d’une mission de soutien policier dirigée par le Kenya a débuté cet été.
Guerre civile sanglante au Myanmar
Une guerre civile sanglante fait rage au Myanmar depuis 2021. Le coup d’État de la junte militaire contre le gouvernement démocratiquement élu a déclenché une révolte. Selon l’ONU, plus de 5 300 civils sont morts dans la guerre civile et plus de 3,3 millions de personnes ont été déplacées. L’année dernière, le conflit s’est encore aggravé.
Ces derniers mois, les rebelles ont attaqué Mandalay, la deuxième plus grande ville du pays, avec des missiles et des drones. Ils ont pris le contrôle de la route reliant la ville à la Chine, le principal partenaire commercial du pays, fin octobre.
Les rebelles privent la junte d’importantes recettes fiscales et menacent les bases militaires de la junte dans le centre du pays. Dans ce contexte, la junte a appelé fin septembre une dizaine de groupes armés à entamer des pourparlers de paix. Deux groupes rebelles ont accepté de négocier, mais aucune avancée n’est actuellement prévisible.
#Les #cinq #conflits #oubliés
1733992076