Les cinq phénomènes marquants de l’année 2023

Les cinq phénomènes marquants de l’année 2023

L’année 2023 touche à sa fin. Avec une atmosphère morose, il est temps. Voici mon bilan en cinq phénomènes marquants. Pour le meilleur et pour le pire. Cette liste est loin d’être exhaustive…

1) La chute conjointe de François Legault et Justin Trudeau

Au Canada, c’est le retournement de tendance le plus spectaculaire des dernières années. En janvier, les deux premiers ministres étaient au sommet des sondages. Un sentiment d’invincibilité les habitait.

En fin d’année, après plusieurs erreurs majeures et la montée inattendue de nouveaux adversaires – Pierre Poilievre au fédéral et Paul St-Pierre Plamondon au Québec – François Legault et Justin Trudeau finissent en chute libre. Le désamour de leurs électeurs, bien que Justin Trudeau finisse l’année en légère remontée, devrait les inquiéter.

Pour remonter la pente, les deux hommes ont néanmoins le luxe du temps. Les prochaines élections canadiennes sont prévues en 2025 et au Québec, en 2026. Leur résurrection est certes possible, mais elle tiendrait du miracle.

2) L’effet PSPP

La résurrection du Parti Québécois sous son jeune chef Paul St-Pierre Plamondon est la surprise politique de l’année. Peut-être même de la décennie.

Dès la campagne électorale, son style posé a séduit bien au-delà de ce qu’il restait encore de l’électorat péquiste. Depuis, l’«effet» PSPP continue de s’étendre.

De son refus de prêter serment au roi à son refus de négliger l’option souverainiste, plus la popularité de François Legault déclinait, plus celle de PSPP montait.

Le PQ a même battu la CAQ lors d’une partielle à Jean-Talon, tout en terminant l’année en tête des sondages. Personne ne l’avait vu venir, pas même le chef du PQ. Son défi pour 2024: consolider son élan.

3) L’expansion de la pauvreté

Après la pandémie, on espérait respirer un peu. Mais la fameuse «lumière au bout du tunnel» s’est avérée être celle d’un camion qui fonce tout droit vers nous.

L’inflation est étouffante. Les hausses de taux d’intérêt font mal. Les files d’attente devant les banques alimentaires s’allongent. Même des travailleurs à temps plein s’y retrouvent.

La pénurie de logements, les loyers exorbitants et une foule d’expulsions brutales ont multiplié les drames humains et augmenté le nombre de personnes sans abri, dont plus de 3000 femmes.

En d’autres termes, la guerre contre la pauvreté est terminée et les pauvres ont perdu…

Voilà le résultat de plusieurs années d’inaction des gouvernements et des grandes villes. Leur préférence pour le libre marché a causé beaucoup de dégâts. Verront-ils enfin la lumière en 2024?

4) De plus en plus difficile d’obtenir des soins au Québec

Nul besoin d’expliquer en détail l’état déplorable du réseau public de santé et de services sociaux au Québec. Son budget annuel dépasse les 50 milliards de dollars. Un mastodonte coûteux, mais devenu plus dysfonctionnel que jamais.

Avec sa réforme ambitieuse, le ministre de la Santé, Christian Dubé, promet que le réseau redeviendra accessible, efficace et humain. Ce sont ses mots.

S’il réussit, on lui érigerait une statue. S’il échoue, les Québécois ne seront pas indulgents aux prochaines élections.

5) Le retour alarmant de l’antisémitisme

Sur la scène mondiale, le courage héroïque des Ukrainiens face à l’armée russe a tenu bon. Depuis le 7 octobre, jour de l’attaque barbare du groupe terroriste Hamas en Israël, avec ses meurtres d’enfants et viols répétés de nombreuses femmes israéliennes, la haine antisémite opère son retour le plus terrifiant depuis la fin de l’Holocauste.

Du Proche-Orient à l’Europe en passant par l’Amérique du Nord, la riposte armée d’Israël à Gaza sert de prétexte universel pour harceler et attaquer physiquement des citoyens juifs et leurs institutions, simplement parce qu’ils sont juifs.

Cet antisémitisme sans complexe sévit même dans les campus universitaires.

L’incapacité de certains chefs d’État occidentaux et de recteurs d’université à distinguer la cause légitime du peuple palestinien de la haine violente anti-juive du Hamas a fait le reste.

Que nous réserve 2024? Il est à craindre que l’antisémitisme s’installe durablement s’il n’est pas combattu plus résolument par les gouvernements et les leaders d’opinion.

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