les clés d’un divorce à l’amiable

2024-10-23 22:18:00

BarceloneLorsque ce mardi Grant Dalton, le leader du projet néo-zélandais de l’America’s Cup, a rencontré les représentants de la Mairie de Barcelone, tous les partis savaient déjà qu’au fond ils se préparaient à jouer un rôle : la réunion pour parler d’une deuxième édition de l’America’s Cup. La Coupe à Barcelone n’aboutirait pas. Depuis des jours, les autorités de Barcelone changeaient de discours quant à la possibilité d’organiser une deuxième fois la plus ancienne compétition de voile. Si, il y a quelques mois, on disait ouvertement qu’il était possible de lui assurer une continuité, une fois la compétition lancée, on a constaté que la majorité des Barcelonais ignoraient ou s’opposaient à une coupe qui implique une dépense financière importante et un rendement limité.

“Ces dernières semaines, on a commencé à tenir pour acquis que la Coupe quitterait Barcelone”, expliquent des sources proches de Team New Zealand. Les manifestations contre, avec quelques moments d’échanges d’insultes avec les invités de la Coupe, ainsi que le fait de voir les zones destinées aux supporters à moitié vides plusieurs jours, ont fait baisser l’euphorie. Et les autorités sont passées de la défense de la compétition à la crainte d’une répétition de cette compétition à Barcelone. Si début septembre Jaume Collboni se disait « optimiste » quant à la réalisation d’une deuxième édition, l’adjoint au maire de l’Économie, Jordi Valls, a souligné quelques semaines plus tard que l’engagement de la ville ne concernait que 2024.

Entre le gouvernement municipal et la Copa América, deux autres variables ont joué un rôle prédominant : l’une économique et l’autre politique. D’une part, la concurrence n’a pas eu l’impact escompté sur les restaurants, le commerce ou l’hébergement touristique, qui préviennent depuis des mois qu’ils n’ont pas constaté d’augmentation des réservations. D’autre part, après un an et demi au Conseil municipal, la politique d’alliance du PSC commence à se clarifier, visant à rechercher la gouvernabilité de la part d’ERC et de Barcelona en Comú. Deux formations, surtout la dernière, qui n’ont pas vu la répétition de la compétition d’un bon oeil.

Face à ce scénario, les deux parties ont décidé de se séparer en se remerciant mutuellement. Un divorce à l’amiable, même s’ils ne correspondent pas tout à fait à la version officielle. Tandis que la Mairie – qui souhaitait présenter une offre inférieure sachant qu’elle serait inabordable pour les organisateurs – affirme avoir refusé d’accueillir à nouveau l’événement parce qu’elle estimait qu’elle “ne pouvait rien apporter” une fois les objectifs atteints, car la Copa América, on explique qu’elle a été exclue de sa poursuite dans la capitale catalane car l’espace est devenu petit. Des organisations comme Barcelona Global ou la Chambre de Commerce, qui ont joué un rôle actif dans l’organisation de la Coupe et ont été satisfaites des résultats, attendront le moment pour faire des évaluations.

Selon Dalton, ils souhaitent une future édition avec encore plus de bateaux et tous rassemblés dans la même zone, ce qui n’est pas possible à Barcelone. En fait, le chef d’équipe néo-zélandais travaille sur cette idée depuis des semaines. Contrairement aux autres équipes de la Coupe, le bateau néo-zélandais ne dispose pas de grandes fortunes ni de magnats qui y investissent de l’argent, il a donc besoin de ressources pour construire un bon projet par d’autres moyens. Le gouvernement actuel de leur pays ne veut pas faire cet investissement (l’opposition le critique juste au cours d’une année électorale en Nouvelle-Zélande), c’est pourquoi ils sont venus à Barcelone, où il y a eu un investissement officiel d’au moins 54 millions d’euros. par les établissements.

L’impact économique, en attente

Les chiffres ont précisément été un autre sujet de discussion. Les mouvements opposés à l’événement chiffrent à 80 millions d’argent public apportés par les administrations, et ce même mercredi, Junts, Barcelona en Comú et ERC ont exigé de la part du conseil des éclaircissements sur les chiffres. Dans les mois à venir, l’audit qui a dû être réalisé par la Copa America elle-même et l’étude UB en cours de préparation par la Fondation Bosch Gimpera seront déterminants. Deux rapports qui devraient faire la lumière sur l’impact économique réel qu’aura eu le concours sur la ville.

En attendant ces données, Valls a défendu ce mercredi le pari qu’il avait fait à l’époque d’accueillir la Coupe de l’America. Il a soutenu que grâce à cela, l’image internationale de Barcelone a été renforcée, le sport de la voile a été popularisé et les projets que la ville avait en suspens, tant pour la réforme de la côte que pour l’économie bleue, ont été accélérés.

Valence lève le doigt

La preuve que le divorce entre Barcelone et la Copa América était fait, Dalton avait déjà parlé à d’autres hôtes possibles avant la rencontre de mardi. Par exemple avec Cristóbal Grau, ancien ministre des Sports et chef de cabinet de la maire de Valence, María José Catalá, qui se trouvait le week-end dernier à Barcelone pour la finale de la Coupe. “Ils s’y attendaient”, reconnaît la mairie. Ce mercredi, le président de la Generalitat Valenciana, Carlos Mazón, s’est étonné de la décision de Barcelone de ne plus accueillir la compétition et a assuré qu’il avait “l’obligation de se battre” pour que la prochaine édition de la Coupe de l’America se dispute à Valence.

Au cours des conversations pendant les régates, Dalton avait perçu que la Coupe n’avait pas encore pris racine à Barcelone et que les autorités qui lui déroulaient le tapis rouge il y a quelques années devenaient de plus en plus prudentes lorsqu’elles voyaient que les attentes n’étaient pas mais accompli. Dalton défend cependant qu’en termes de visiteurs et d’audience, la Coupe a été un succès.



#les #clés #dun #divorce #lamiable
1729733408

Facebook
Twitter
LinkedIn
Pinterest

Leave a Comment

This site uses Akismet to reduce spam. Learn how your comment data is processed.