Les clubs français menacés par les rachats de contrat et les universités américaines.

Les clubs français menacés par les rachats de contrat et les universités américaines.

Deux millions d’euros, c’est le montant de l’indemnité que Boulogne-Levallois, Villeurbanne et Nanterre se partageront après la draft NBA, où Victor Wembanyama a été choisi en première position par les San Antonio Spurs jeudi. Le rachat de contrat, déjà un système imparfait, est également menacé par des clubs étrangers et des universités américaines.

Confirmée par le directeur des opérations sportives des Metropolitans 92, Alain Weisz, la somme de deux millions d’euros peut sembler négligeable. Même comparée au budget de l’équipe, qui s’élève à 7,3 millions d’euros. Surtout si l’on considère que Victor Wembanyama est annoncé comme un talent exceptionnel.

De toute façon, le cas de Wembanyama est peu représentatif du basket français. Les rachats de contrat de joueurs évoluant hors de la NBA sont encadrés par la convention collective de la ligue et plafonnés à 825 000 dollars (754 842 euros) pour l’exercice 2022-2023.

Par exemple, Boulogne-Levallois recevra cette somme pour Bilal Coulibaly, choisi en 7e position par Indiana qui l’a immédiatement échangé avec Washington. Être drafté parmi les quatorze premiers garantit une indemnité maximale pour le club.

Comment Victor Wembanyama a-t-il pu recevoir une somme bien supérieure au plafond autorisé ? Ce qui dépasse le plafond est considéré comme une partie de son salaire et en est déduit. En tant que premier choix de la draft, le jeune intérieur de 19 ans recevra un chèque total de 15 à 23 millions de dollars pour ses deux premières années de contrat rookie, selon la grille salariale fixée par la convention collective de la NBA.

“C’est le fruit de négociations”

“Le montant du rachat de contrat est lié à la certitude d’être drafté très haut”, explique Olivier Mazet, agent de Frank Ntilikina, soulignant la rareté de dépassement du plafond. Par exemple, le rachat du contrat de Frank Ntilikina, drafté en 8e position en 2017, n’avait pas dépassé le plafond.

Étant donné que Victor Wembanyama est considéré comme un immense talent depuis des années, les indemnités ont été incluses dans ses contrats successifs avec ses clubs français. “C’est uniquement parce que nous en avons discuté avec les agents de Victor, il y a déjà longtemps, que nous touchons une part de l’indemnité”, explique Frédéric Donnadieu, président de la JSF Nanterre, où Wembanyama a évolué de 10 à 17 ans. Sinon, seul le club avec lequel le joueur est sous contrat au moment de la draft touche le rachat de contrat.

“Le système en France n’est pas équitable”, déplore-t-il. “Il n’y a pas d’indemnité de formation comme dans le football.” Lorsqu’un joueur dispose d’un contrat professionnel, des arrangements sont trouvés s’il quitte son club pour un autre avant la draft, comme cela a été le cas pour Killian Hayes, choisi plus haut que Victor Wembanyama (7e en 2020), parti de Cholet en 2019 pour jouer à Ulm et se perfectionner en Eurocoupe.

“C’est le fruit de négociations”, explique Jérôme Mérignac, président de Cholet. “Nous avions convenu contractuellement avec Ulm de percevoir une indemnité complémentaire s’il était drafté.”

“Récupérer plusieurs centaines de milliers d’euros est significatif lorsque notre budget varie entre 4,5 et 6 millions d’euros par an”, décrit le dirigeant du club des Mauges, où ont également émergé Rudy Gobert, Nando De Colo et Mickaël Gelabale.

Un écosystème “impacté” par le départ de jeunes talents français vers la NBL, le championnat australien où évolue notamment Rayan Rupert, choisi jeudi en 43e position par Portland.

Entre 80 000 et 100 000 dollars par an en NCAA

“Je reviens du camp d’Eurocamp de Trévise, où des représentants de trois clubs de NBL et de l’équipe Ignite de la G-League étaient présents”, décrit l’agent Olivier Mazet.

“Le vrai problème, c’est que des joueurs commencent à être rémunérés en NCAA”, souligne Alain Weisz. “Cela risque de priver les clubs de nombreux espoirs, qui partiront dès 15 ou 16 ans au lieu de 20 ans.”

Depuis le 1er juillet 2001, une décision de la Cour suprême autorise la rémunération des athlètes universitaires grâce à leur droit à l’image (NIL).

“Des joueurs qui jouaient pour les équipes espoirs avec des contrats de 400 à 500 euros par mois se retrouvent avec des revenus compris entre 80 000 et 100 000 dollars par an en rejoignant des universités américaines”, affirme Olivier Mazet.

“Officiellement, la NCAA est un système scolaire”, constate Frédéric Donnadieu. “Je suis très pessimiste quant à la possibilité pour la Fédération internationale de basket-ball de légiférer.”

#Transfert #Wembanyama #aux #Spurs #qui #payer #facture
publish_date]

Facebook
Twitter
LinkedIn
Pinterest

Leave a Comment

This site uses Akismet to reduce spam. Learn how your comment data is processed.