Nouvelles Du Monde

Les critères de Santé Canada critiqués suite au refus des organes d’un Canadien homosexuel.

Andréane Williams

Les critères de Santé Canada pour le don d’organes continuent de faire l’objet de critiques alors que les organes d’un Canadien gai ont été refusés à plusieurs receveurs potentiels. Cette décision soulève des questions importantes sur l’équité et l’humanité du système de don d’organes au Canada et la nécessité de revoir les critères qui excluent les donneurs d’organes potentiels en raison de leur orientation sexuelle. Dans cet article, nous examinons les raisons derrière ces exclusions et les appels de la communauté LGBTQ+ et des défenseurs des droits des donneurs pour des changements urgents dans le système de don d’organes.


Liam Dee, âgé de seulement 25 ans, a été diagnostiqué en mars 2022 d’un rare cancer. Tout juste diplômé en tant qu’infirmier, il avait prévu de se marier avec l’amour de sa vie, Jacob Macdonald. Malheureusement, il est décédé la même année en Nouvelle-Écosse. Avant sa mort, Liam avait toujours voulu être donneur d’organes et donnait régulièrement son sang. Cependant, il avait été contraint de mettre un terme à ces dons en raison de l’interdiction en vigueur à l’époque. Liam avait même signé sa carte de don d’organes bien avant que la Nouvelle-Écosse ne décide de considérer tous ses citoyens adultes comme des donneurs potentiels, sauf pour ceux qui signalent leur refus. Après sa mort, sa famille a donc entamé les procédures pour faire don de ses organes.

Lire aussi  Exercice incendie à la prison de La Brenaz : une simulation réussie

Liam était conscient qu’il ne pouvait pas donner ses organes principaux en raison de son cancer localisé dans sa poitrine, mais il croyait qu’il pouvait toujours donner ses tissus, comme sa cornée. Comme l’affirme Cindy Gates-Dee, la mère de Liam, « c’était le legs qu’il voulait laisser derrière lui. »

Cependant, lorsqu’une infirmière leur a annoncé que le corps de leur fils avait été rejeté, ils étaient en état de choc. Ils ont demandé si cela était dû à son cancer, mais l’infirmière a répondu « non, vous n’allez pas y croire ». Cindy a alors pensé « c’est parce qu’il est gai ». Cette nouvelle a été difficile à accepter pour la famille, car Liam avait toujours rêvé de faire don de ses organes.

Santé Nouvelle-Écosse affirme qu’elle est tenue de se conformer aux exigences de Santé Canada en matière de dons d’organes. La ministre de la Santé provinciale a présenté des excuses à la famille de Liam pour les difficultés qu’elle a rencontrées. Santé Canada explique que la transplantation d’organes est régie par le Règlement sur la sécurité des cellules, tissus et organes humains et que ce dernier fait référence à des normes de sécurité et de qualité de l’Association canadienne de normalisation.

Lire aussi  Le geste caché dans l'application de messagerie de votre iPhone que vous devriez certainement utiliser pour tous vos comptes de messagerie «iOS et iPhone :: Gadget Hacks

Les règles actuelles de Santé Canada empêchent les hommes homosexuels de faire don de leurs organes s’ils ont eu une relation sexuelle avec un autre homme au cours des cinq dernières années précédant un don potentiel. Pour le Centre de recherche communautaire, cela perpétue la stigmatisation des hommes homosexuels et est considéré comme discriminatoire. Selon la Société canadienne de transplantation, des critères concernant certains donneurs, dont ceux issus de la communauté LGBTQ+, peuvent être trop stricts.

Le chef du Service des maladies virales chroniques de Montréal, Jean-Pierre Routy, considère que les politiques actuelles sont désuètes et ne permettent pas de bien évaluer les risques liés au comportement des donneurs. Il estime que tous les organes sont testés avant d’être transplantés et que la période d’abstinence requise pour les hommes homosexuels est inutilement longue. Selon lui, aux États-Unis, des personnes vivant avec le VIH peuvent faire don de leurs organes à des patients atteints du VIH.

Lire aussi  En manque de terrain à cause de la sécheresse, le RC Draguignan dans le flou

La famille de Liam Dee compte bientôt déposer plainte auprès de la Commission canadienne des droits de la personne. Ils souhaitent que ces politiques de don soient modifiées et potentiellement éliminées. Cette situation est venue assombrir un deuil déjà difficile à accepter pour la famille. Comme le souligne Cindy Gates-Dee, « Liam et moi étions dans une relation monogame pendant plus de quatre ans. Nous n’avions pas de comportements sexuels à risque. Cela est très offensant. »

Liam Dee était un jeune homme qui avait la volonté de faire don de ses organes. Sa famille espère que sa mésaventure incitera les politiques publiques à changer pour que cela ne se reproduise plus à l’avenir.

Facebook
Twitter
LinkedIn
Pinterest

Leave a Comment

This site uses Akismet to reduce spam. Learn how your comment data is processed.

ADVERTISEMENT